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La santé des abeilles

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 668 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 19/07/2016
    • de PREVOT Patrick
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    La cinquième édition de la « Semaine de l’abeille » a eu lieu en juin 2016 au Parlement européen. A cette occasion, des ruches et des stands ont été placés aux abords du Parlement. Une conférence scientifique a simultanément eu lieu à Gembloux. Cette journée a été l’occasion de développer de nouvelles pistes pour notamment endiguer le phénomène de mortalité de ces insectes pollinisateurs.

    Parallèlement, l’AFSCA lancera d’ici quelques mois un plan de surveillance de la santé des abeilles qui devrait notamment permettre d’objectiver les différents facteurs de causalité liés à la mortalité des insectes.

    Quels retours Monsieur le Ministre a-t-il eus de la « Semaine de l’abeille » au Parlement européen ? Quelles pistes concrètes pourraient être développées en Région wallonne ?

    Peut-il nous en dire plus concernant ce futur plan de surveillance de l’AFSCA ? Quand devrait-il débuter et quand pense-t-il pouvoir en obtenir les conclusions ?
  • Réponse du 04/08/2016
    • de COLLIN René

    La « Semaine européenne de l’abeille et de la pollinisation » a rassemblé des apiculteurs et des agriculteurs européens dans un forum au sein duquel ils ont pu échanger sur deux thèmes principaux : les défis à relever pour assurer une pollinisation et un environnement de qualité et la nécessité de définir un modèle durable de coopération entre l’apiculture et l’agriculture.

    Différents items requérant une action urgente ont été identifiés tels que les problèmes sanitaires décimant les abeilles comme :
    - la varroase ;
    - l’utilisation parfois déraisonnable de certains produits phytosanitaires ;
    - la pénurie de ressources nutritives à disposition des pollinisateurs ;
    - les changements climatiques.

    Des propositions concrètes ont été émises à destination des parlementaires européens :

    1° l’Union européenne devrait adapter la Politique agricole commune pour reconnaître le rôle des abeilles et des pollinisateurs en général en promouvant la biodiversité et en élargissant les outils de soutien existants ;
    2° l’Europe doit adopter une législation plus claire et plus stricte sur l’utilisation des produits phytosanitaires, en particulier les néonicotinoïdes ; l’EFSA (European Food Safety Authority) devrait à ce sujet rendre un rapport en janvier 2017 ;
    3° l’Union doit investir davantage dans la recherche et la lutte contre la varroase et les autres maladies et parasites affectant les abeilles. Une plateforme européenne d’échange d’informations devrait voir le jour ;
    4° un accès identique aux médicaments vétérinaires devrait être assuré à travers le territoire européen.

    Le colloque qui s’est tenu à Gembloux a quant à lui permis de dégager certaines pistes de réflexion à mener au niveau régional. En particulier, je considère que le transfert d’informations est essentiel pour faire face aux défis que connaît l’apiculture. C’est ainsi que j’ai proposé récemment une réforme de la formation en apiculture subsidiée par la Région wallonne de manière à la « professionnaliser » et à faire en sorte que les apiculteurs formés pratiquent une apiculture moderne, en adéquation avec l’environnement dans lequel ils devront évoluer avec leurs abeilles. Pour ce qui est de l’amélioration des ressources nutritives à disposition des abeilles, je compte également sur la collaboration accrue des citoyens, communes et provinces : je continuerai à cet effet à suivre de près le Plan MAYA.

    Le nouveau programme de surveillance de la santé des abeilles sera lancé par l’AFSCA à l’automne 2016. 200 ruchers belges seront sélectionnés aléatoirement dans la base de données de l’AFSCA. La participation sera volontaire. Trois visites de surveillance sont programmées : bilan initial à l’automne 2016, examens au printemps et en été 2017. La mortalité hivernale et saisonnière des colonies sera mise en relation avec l’état sanitaire des ruches et les contaminants chimiques via des analyses de pollen. Le programme prévoit également une surveillance accrue du petit coléoptère des ruches, nouveau prédateur des ruches confiné jusqu’à présent au sud de l’Italie. Les résultats intermédiaires du projet seront régulièrement publiés sur le site internet de l’AFSCA, les résultats finaux du projet 2016-2017 devant être produits à la fin 2017.