à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région
Au Grand-Duché de Luxembourg, un collectif réunissant tous les producteurs du secteur agroalimentaire est à l’origine d’une pétition dont le but est de «privilégier les produits agricoles et alimentaires issus de l’agriculture, de la viticulture et de l’horticulture luxembourgeoise». Celle-ci a déjà recueilli plus de 1500 signatures en une semaine.
Les producteurs locaux espèrent se faire une part plus belle dans le vaste marché de la restauration collective, qui représente rien que pour les seules écoles secondaires grand-ducales plus de 1,8 millions de repas par an.
Face à une rude concurrence dans le cadre d’appels d’offres européens, le Luxembourg et ses exploitations familiales ne sont pas dans une position favorable pour se battre face aux géants du secteur. Ainsi, en ce qui concerne les cantines des lycées, le «taux de pénétration» des produits issus de l'agriculture locale est de seulement 30% (et de 17% pour les cantines des centres hospitaliers).
Dans leur requête, les producteurs locaux font aussi appel au soutien de l’État, notamment afin de pouvoir investir dans des installations de production et de transformation.
La préservation des paysages et la réduction des transports, donc de la pollution, sont d’autres arguments qui plaident en faveur de la consommation locale. La priorité donnée aux produits luxembourgeois dans les collectivités participerait également au développement de l’économie locale et nationale. Une situation gagnant-gagnant, selon les initiateurs de la pétition.
En Région wallonne, une plus grande consommation de produits locaux serait également bénéfique à bien des égards !
Quels soutiens apporte Monsieur le Ministre aux agriculteurs wallons afin que ceux ci puissent concurrencer les grands acteurs du secteur dans la fourniture de produits locaux aux institutions publiques ?
A cet égard, des contacts ont-ils été pris avec son collègue en charge de la fonction publique ? Dans l'affirmative, peut-il nous faire état de ceux-ci ?
Réponse du 04/08/2016
de COLLIN René
Plus personne ne peut ignorer que la Wallonie développe des efforts significatifs pour stimuler la commercialisation de produits locaux, dont notamment vers les collectivités.
Nous stimulons depuis de nombreuses années, par le biais d’une convention-cadre avec le guichet unique DiversiFerm, la transformation et la vente de produits issus de nos fermes, en aidant les agriculteurs à respecter les normes d’hygiène, en leur donnant un encadrement technique et en les accompagnant dans la création de leurs filières de commercialisation.
Dans le cadre du plan stratégique wallon pour le développement de l’agriculture biologique à l’horizon 2020, une action porte spécifiquement sur le développement des débouchés vers les collectivités, par un accompagnement de celles-ci pour adapter leur fonctionnement à un contexte d’approvisionnement local.
Un Centre de Référence des circuits courts animé par Inter Environnement Wallonie a analysé en 2015 des situations concrètes de producteurs et de collectivités pour faire ressortir les freins au développement de l’offre en circuits courts vers les collectivités, mais aussi les opportunités à saisir en termes de débouchés. Une journée d’études organisée à Namur en juin de cette année a fait le bilan de ce projet, et il en ressort notamment la nécessité de développer le rôle d’intermédiaire logistique entre producteurs et collectivités pour apporter un élément de réponse aux difficultés soulevées par les collectivités par rapport à la gestion d’une multitude de contacts pour s’approvisionner chez les producteurs locaux.
À ce sujet, le Gouvernement wallon a sélectionné ce 21 juillet 18 projets de halls-relais pour un budget global de 8.169.117,34 euros. Il s’agit d’une mesure dont la finalité est précisément d’installer sur notre territoire les infrastructures manquantes pour compléter les filières d’approvisionnement en circuits courts.
La Wallonie met également en œuvre le programme européen de distribution de fruits et de lait à l’école.
Enfin, l’APAQ-W a notamment mis en place l’outil appelé le ClicLocal qui facilite le passage de marchés publics par les collectivités vers les producteurs locaux. Je souhaite que l’ensemble des outils juridiques indispensables à la passation de ces marchés publics puisse être mis en place rapidement. J’ai ainsi chargé l’agence de mettre sur pied, dès le mois de septembre, des groupes de travail spécifiques afin de répondre aux questions actuelles et de rédiger un Vade-mecum spécifique à destination des collectivités.