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L'intégration d'experts du vécu au sein de l'administration wallonne

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 337 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 20/07/2016
    • de HAZEE Stéphane
    • à LACROIX Christophe, Ministre du Budget, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    J'ai eu l'occasion d'interroger Monsieur le Ministre, en date du 14 mars 2016, sur l'engagement d'experts du vécu au sein de l'administration wallonne, afin de mieux intégrer le point de vue des personnes vivant dans la pauvreté au sein des services publics, de renforcer l'accès aux services publics pour chacun, notamment pour les personnes qui vivent en situation de précarité, et de contribuer ainsi à assurer l'effectivité des droits sociaux.

    Dans sa réponse, il a exprimé son « intérêt pour la fonction d'expert du vécu en matière de lutte contre l'exclusion et la pauvreté. »

    Il a conclu que « cette démarche demande une réflexion approfondie et mérite que l'on y consacre du temps ».

    Quatre mois plus tard, je souhaite l'interroger quant au suivi de ce dossier.

    Où en est l'analyse d'une mise en œuvre de cette initiative au sein des administrations et organismes d'intérêt public en Wallonie ?

    Quel est le calendrier de Monsieur le Ministre ?
  • Réponse du 11/08/2016
    • de LACROIX Christophe

    Le 10 juin dernier, mon cabinet a participé au séminaire organisé par le Réseau wallon de lutte contre la Pauvreté (RWLP) autour du métier d'« experts du vécu en matière de pauvreté et d'exclusion sociale ». La présence de représentants de plusieurs ministres, administrations et organisations à cette journée de réflexion témoigne d’un intérêt commun pour la fonction d'expert du vécu.

    L'objectif du séminaire était de réfléchir collectivement au développement éventuel du métier, à sa diversification dans des secteurs et à des niveaux de pouvoirs différents : à quelles conditions, avec quel outillage, pour quels objectifs des experts du vécu pourraient-ils contribuer à agir à l'intérieur des administrations dans le sens large du terme, pour mieux penser et travailler la relation à l'usager, en particulier à l'usager fragile et précarisé. Il s’agissait de réfléchir, dans l’hypothèse où ces entités décideraient de se lancer dans l'expérience, aux conditions à remplir pour que cela fonctionne, pour que chaque expert du vécu dans sa singularité propre et dans la singularité du service qu'il devrait rejoindre puisse mener à bien son travail, au niveau individuel, mais aussi collectif.

    Cette journée a été l’occasion d’échanges très intéressants, dont la synthèse a été communiquée aux participants. Ont été abordées les questions du rôle des experts du vécu, des conditions de recrutement, des difficultés (notamment le risque de stigmatisation, condescendance, …) et même de l’appellation « expert du vécu » qui peut également être perçue négativement et ne pas refléter suffisamment le caractère stratégique de la fonction. La réflexion a pu aboutir sur l’établissement d’une série de conditions de réussite, telles que l’adhésion indispensable de l'administration, soutenue par une clarté du périmètre et des objectifs de travail, ou encore la nécessité d’une coordination forte, compétente, qui joue le rôle de triangulation entre l'administration demandeuse et l'expert du vécu. Les aspects de formation, individuelle et collective, ont également été abordés.

    Comme on peut le voir, l’analyse a bel et bien été enclenchée.

    Quant au souhait de l'honorable membre de connaître mon calendrier en la matière, je ne peux y répondre dans la mesure où cette question présuppose que la décision de systématiser l’engagement d’experts du vécu dans les administrations wallonnes aurait déjà été prise, ce qui n’est pas le cas.

    Il s’agit néanmoins d’un premier pas dans la réflexion qui prouverait, s’il le fallait encore, mon intérêt pour ce sujet.