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La dangerosité des ronds-points wallons

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 1307 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 20/07/2016
    • de DE BUE Valérie
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Dans la plupart des cas, les ronds-points présentent une série d’avantages par rapport aux carrefours classiques, surtout en matière de fluidité et de sécurité du trafic automobile.

    Mais chaque année, 600 accidents corporels ont lieu dans un rond-point.  Seuls 23 % des accidents se déroulent en Région wallonne et c’est proportionnellement là que leur niveau de dangerosité est le plus élevé. Une des raisons est que les ronds-points sont pris à trop grande vitesse. Il n’est pas rare de voir une voiture qui a tiré tout droit dans le giratoire.

    Comment expliquer ce phénomène global ?

    Y a-t-il des révisions des cahiers des charges en fonction des chiffres de la sécurité routière dans les ronds-points ?
  • Réponse du 27/07/2016
    • de PREVOT Maxime

    J'informe l'honorable membre que mon administration effectue depuis une quinzaine d'années au moins une évaluation des aménagements routiers, dont les ronds-points également appelés « carrefours giratoires ».

    L'objectif est naturellement d'améliorer les règles de bonnes pratiques de conception et de réalisation des aménagements routiers.

    L'évaluation des aménagements et l'élaboration des bonnes pratiques se font en interne, mais aussi en consultant nos collègues européens spécifiquement français, en ce qui concerne les giratoires.

    De cette évaluation, il ressort que les giratoires hors agglomération réduisent globalement la fréquence d'accidents d'un facteur 2 ou, autrement dit, on observe une diminution de 50 % des accidents.

    Un autre élément est que la gravité et le type d'accident diffèrent selon le contexte urbain ou de rase campagne. La gravité des accidents dans les ronds-points est deux fois plus élevée en campagne qu'en milieu urbain. Les collisions contre un obstacle (îlot central, îlot séparateur, extérieur à l'anneau) sont le type d'accident majoritaire en campagne. Par contre, en agglomération, les collisions les plus fréquentes sont liées à un refus de la priorité.

    La différence d'urbanisation entre la Flandre et la Wallonie explique la différence de gravité d'accident mentionnée, bien plus que la conception même des carrefours giratoires.

    Je tiens à ajouter que les évaluations menées par mon administration concluent que l'aménagement des giratoires est favorable également pour les vélos et les motos. À titre indicatif, depuis 1992, soit durant pratiquement ces 24 dernières années, on ne comptabilise en giratoire qu'un seul accident mortel de cyclistes et 10 accidents mortels de motos. Alors que pour cette même période, on a comptabilisé malheureusement plus de 260 décès de cyclistes et plus de 1000 décès de motards.

    En ce qui concerne les règles de bonnes pratiques de conception et de réalisation des aménagements, je vous informe que le Décret du 22 décembre 2010 instaure une gestion de la sécurité des infrastructures routières. Ce décret met en application une série de procédures et de processus qui permettent de s'assurer que le point de vue de la sécurité routière et les règles de bonnes pratiques sont pris en compte à tous les stades dans d'un projet d'aménagement routier c'est-à-dire du choix du type d'aménagement jusqu'à son suivi au cours de sa vie.

    Il s'agit d'une démarche "qualité" sur le plan spécifique de la sécurité pour les projets d'aménagements routiers que j'ai récemment rendu applicable à l'ensemble des projets et à l'ensemble du réseau routier régional.