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Les étudiants bénéficiant du revenu d'intégration

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 757 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 22/07/2016
    • de LAMBELIN Anne
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    En 2015, en Wallonie, un bénéficiaire du revenu d’intégration sur six était étudiant. Ils représentent un groupe important, donc, comparé à l’ensemble des personnes faisant appel au CPAS.

    La situation est particulièrement inquiétante au sein du Brabant wallon, qui a vu le nombre d’étudiants bénéficiant des allocations passer de 72 en 2006 à 718 l’année dernière. Soit, une explosion de 1000 % en dix ans.

    Parmi les 718 étudiants enregistrés en Brabant wallon, la majorité réside à Ottignies-Louvain-la-Neuve, ce qui s’explique par la présence de l’UCL sur le territoire de la commune. Mais les autres communes de la Province ne sont pas en reste.

    Force est de constater que le nombre de demandes de revenu d’intégration, émanant des étudiants, explose, un peu partout, ces dernières années.

    Nous le voyons, la politique menée au niveau du Gouvernement fédéral est en train de pousser la jeunesse wallonne vers les CPAS. De nombreuses communes ont déjà fait part de leurs inquiétudes quant à l’impact grandissant de la politique fédérale sur leurs budgets.

    Comment le Gouvernement peut-il contrer ce phénomène ? De même comment aider financièrement les communes, en particulier les communes à présence universitaire, les plus touchées par le phénomène ? Comment la Wallonie peut-elle protéger sa jeunesse face à la précarité croissante qu’elle connaît ?
  • Réponse du 06/09/2016
    • de FURLAN Paul

    En tant que Ministre wallon exerçant la tutelle sur les CPAS, je ne peux qu’être particulièrement sensible à l’augmentation inquiétante du nombre d’étudiants privés du bénéfice des allocations du chômage. En Wallonie, les jeunes âgés de 18 à 25 ans représentent désormais 30 % des bénéficiaires du revenu d’intégration (RI) alors qu’ils ne constituent que 10 % de la population. Les jeunes wallons courent donc un risque d’émarger au CPAS en tant que bénéficiaires du RI trois fois supérieur au reste de la population.

    Le revenu d’intégration est une matière fédérale et tout ce qui concerne son organisation et sa mise en œuvre est régi par la Loi du 26 mai 2002 concernant le droit à l’intégration sociale. C’est donc mon collègue au niveau de pouvoir fédéral, le Ministre Willy BORSUS, qui exerce les compétences relatives à l’Intégration sociale.
    En effet, le fait d’être le Ministre wallon des pouvoirs locaux chargé d’exercer la tutelle sur les CPAS de Wallonie ne signifie pas que je suis investi d’une compétence générale en la matière. Je dois donc constater comme l'honorable membre cette évolution.

    Elle cite le cas précis du Brabant wallon dont le nombre d’étudiants bénéficiaires du RI a été multiplié par 10 en l’espace d’une décennie. Cela s’explique largement par la présence de l’UCL sur son territoire. À ce propos, s’il est possible que les montants compensatoires fédéraux en matière de RI sont un peu faibles selon la Fédération wallonne des CPAS, les retombées économiques (mais pas seulement) pour le Brabant wallon, apportées par la présence de l’UCL, l’emportent très largement et contribuent à faire de cette province celle qui détient le meilleur niveau de vie de Wallonie.

    Les inquiétudes qu'exprime l'honorable membre concernent également mes collègues Paul MAGNETTE, en charge du Plan Wallon de lutte contre la pauvreté, Éliane TILLIEUX vu ses compétences en emploi et en formation, et Maxime PREVOT, compétent en matière d’action sociale.

    Ce dossier mériterait d’être abordé lors de la tenue d’un prochain Comité de concertation qui rassemble autour d’une même table les Ministres du Gouvernement fédéral et des Gouvernements des Communautés et des Régions.

    L’aspect positif de cette question est cependant l’engagement remarquable des CPAS à soutenir les jeunes bénéficiaires du RiS dans leurs études, ce qui les mène vers une qualification accrue avec des choix supplémentaires de pouvoir évoluer positivement dans leur vie et d’apporter une plus-value à la société.

    Je conclurai en réaffirmant, combien le sort des bénéficiaires du revenu d’intégration et parmi eux, également celui des étudiants, sont au cœur de mes préoccupations et de celles du Gouvernement wallon tout entier.