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L'évolution de la maladie de Lyme en Wallonie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 1332 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 25/07/2016
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Dans le cadre de ma revue de presse, je constate qu’en France, plusieurs médecins font un appel au ministre de la Santé pour la reconnaissance de la maladie de Lyme comme une pathologie in se. (http://tempsreel.nouvelobs.com/sante/20160712.OBS4474/maladie-de-lyme-le-cri-d-alarme-de-100-medecins-il-y-a-urgence.html)

    Dans la limite des compétences qui sont actuellement dévolues à Monsieur le Ministre, j’aimerais faire le point avec lui dans le cadre de ce dossier, notamment au niveau de l’action sociale et de la prévention santé.

    Possède-t-il des chiffres sur la situation wallonne ?

    Quelle campagne de prévention et d’information peut-être mise à jour pour faciliter la prévention et l’information des citoyens wallons ?
  • Réponse du 18/08/2016 | Annexe [PDF]
    • de PREVOT Maxime

    Rappelons tout d’abord que la borréliose de Lyme est une maladie infectieuse, due à une bactérie, transmise à l’homme essentiellement par la morsure d’une tique contaminée.

    Le débat en France concernant cette maladie porte sur la « non-reconnaissance » du concept « maladie chronique de Lyme », appellation contestée par le monde d’infectiologues (excepté quelques professionnels comme le Professeur Péronne). De nombreux médecins français emmenés par ce Professeur lancent un appel d’urgence à la ministre française de la Santé, Marisol TOURAINE. L’article précise que celle-ci a annoncé un plan d’action national contre la maladie de Lyme pour septembre 2016. Mes services seront attentifs à la sortie de ce plan.

    Concernant la situation chiffrée en Wallonie, la surveillance basée sur le réseau de laboratoires vigies (qui permet de suivre l’incidence de la maladie en Wallonie) a montré une nette augmentation du nombre de résultats sérologiques positifs en 2013 (avec 625 résultats positifs) et 2014 (889 résultats positifs), comparé aux années précédentes (voir annexe).

    Cette augmentation correspond à un nombre plus élevé de tests sérologiques réalisés ces deux années-là, notamment suite à l’attention plus grande pour la maladie chez les médecins et les médias. La proportion du nombre de résultats positifs sur le total des tests réalisés est, quant à elle, restée stable. En 2015, le nombre de résultats positifs (n=520) est à nouveau plus bas et a retrouvé des valeurs observées notamment en 2008 et 2009. La part des résultats positifs en Wallonie sur le total en Belgique reste également assez stable d’année en année, et représente 35 à 40 % des résultats positifs sur le territoire.

    L’étude prospective réalisée par le réseau de médecins vigies en 2015 rapporte que l’incidence de consultation pour une morsure de tique asymptomatique en Wallonie était de 17.7 par 10.000 patients (IC95 % 13.5-22.6) et pour un érythème migrant de 10.8 (IC95% 7.7-14.9) par 10.000 patients. Comparée aux études antérieures (2003-2004 et 2008-2009), l’incidence de consultation pour une morsure de tique asymptomatique en Belgique a diminué significativement, et l’incidence de consultation pour érythème migrant n’a pas augmenté de façon significative statistiquement.

    L’Institut de santé publique (ISP) n’observe donc pas de tendance à l’augmentation de la maladie de Lyme à ce jour.

    Enfin, concernant les campagnes de prévention et d’information, il est important que les citoyens restent informés sur la maladie et aillent consulter leur médecin traitant en cas de morsure de tique.

    Diverses informations ont déjà été diffusées sur la maladie et notamment :

    - la cellule de surveillance des maladies infectieuses de la Région wallonne (AViQ) a donné une information sur la maladie de Lyme aux médecins inscrits sur le site des maladies infectieuses à déclaration obligatoire à 2 reprises (juillet 2013 et juillet 2014) ;
    - l’ISP a également mis une information sur son site internet à destination des professionnels et du grand public. Il a publié mi-mai les résultats de l’utilisation de son site internet « tiquesnet. », qui a pour objectif de mesurer le nombre de personnes mordues par des tiques, d’identifier les régions dans lesquelles les morsures de tiques sont les plus fréquentes et de mesurer le nombre de personnes qui consultent un médecin après morsure. Il est basé sur une participation volontaire de la population et a débuté au milieu de l’année dernière ;
    - des experts de la Belgian Antibiotic Policy Coordination Committee (BAPCOC) se sont réunis en 2014 pour faire le point sur les mythes et la réalité sur cette maladie et un document très complet intitulé « Recommandations : Borréliose de Lyme » a été publié en janvier 2015 ;
    - le portail wallon environnement santé de la Cellule permanente environnement-santé (CPES) a également publié un article sur le sujet. Sur le site de la CPES, il y a une communication sur les tiques mise en ligne le 7 juillet 2015 : «  Tique, t’es où ? » et une midi-conférence sur la question « Attention aux tiques !!! » organisée par l’ASBL ARC Namur en collaboration avec la CPES, le 21 juin 2016 est également mentionnée.

    En janvier 2016, un retour d’expérience des Pays-Bas (Rijksinstituut voor Volksgezondheid en Milieu) a eu lieu au sein de la Cellule nationale Environnement-santé au SPF-Santé publique. Ces représentants sont venus faire le point de 10 années d’expérience relative au contrôle et à la surveillance des tiques ainsi que l’inventaire des mesures préventives ayant été envisagées contre la maladie de Lyme. Parmi ces mesures préventives, figurait, en bonne place, la mise en place d’une communication ciblée visant les populations les plus à même d’être exposées aux tiques telles que les mouvements de jeunesse tels que les scouts, les patros, etc., les randonneurs en forêt, les utilisateurs de gîtes-nature, etc.

    Des informations sur les symptômes, les effets et le traitement de la maladie de Lyme existent déjà pour informer toujours mieux nos concitoyens.

    Il faut rappeler qu’en cas de questions, d’inquiétudes ou de symptômes, le médecin généraliste reste le premier référent !