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Les alternatives aux constructions traditionnelles

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 782 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 25/07/2016
    • de DOCK Magali
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    Aux Pays-Bas, des maisons comme la "Wikkelhouse" se présentent comme une véritable alternative aux constructions traditionnelles et mériterait une attention particulière.

    Au bout de quatre années de recherche, les équipes de cette entreprise, sensibles à l’importante empreinte carbone du secteur de la construction, ont pu développer une technologie innovante qui permet de concevoir des locaux quasi exclusivement grâce à l’usage du carton. Une ressource qui provient, selon le site web de la société, de "forêts gérées durablement  ».

    Pour créer l’un de ces éléments, qui peuvent s’assembler à l’infini, il suffit d’enrouler et de lier, grâce à une colle écologique, 24 couches de carton. Un imperméabilisant est ensuite pulvérisé tout autour de la forme obtenue, qui est bardée de bois avant d’être livrée au client. L'infrastructure, ne nécessitant pas de fondations, peut être facilement démontée et reconstruite ailleurs, en moins de 48 heures.

    Ce type de maison et d’autres encore comme la «  PopUp House  », a des avantages et des inconvénients, mais mérite assurément une certaine attention quant à la réflexion autour des types de logement.

    Le concept de «  Wikkelhouse  » promet de livrer certains de ses exemplaires en Belgique. La Wallonie est-elle concernée  ? Quelle est la vision de Monsieur le Ministre de ce type de logement  ? Une réflexion structurée est-elle entamée au niveau wallon  ? Quels sont les «  logements alternatifs  » de ce type testés en Wallonie  ?
  • Réponse du 10/01/2017
    • de FURLAN Paul

    La question du développement d’habitats alternatifs aux constructions traditionnelles est loin d’être neuve, mais elle suscite, il est vrai, depuis peu, un engouement certain, du fait des défis énergétiques et environnementaux qui nous attendent et de la problématique plus récente liée à la question de l’accueil des migrants.

    Tous, nous percevons que l’habitat d’aujourd’hui ne sera pas l’habitat de demain.

    Des solutions techniques existent, les deux exemples en témoignent, mais il en existe beaucoup d’autres. Les spécialistes s’accordent à leur reconnaître, tous systèmes confondus, certains avantages en fonction de la physionomie des projets développés. Ces habitats alternatifs se caractérisent par les points suivants :
    * les structures modulaires sont fabriquées à l’avance en atelier, ce qui réduit fortement la durée des chantiers par rapport à la construction traditionnelle :
    * la construction modulaire est un système réversible dans la mesure où les bâtiments sont démontables en fin de vie :
    * La préfabrication permet une plus grande qualité dans l’exécution du chantier et réduit les vices de mise en œuvre :
    * les installations modulaires sont très souples d’utilisation et leur prix est légèrement inférieur à celui de la construction traditionnelle :
    * les performances énergétiques du modulaire peuvent répondre à tous les standards et même bien au-delà :
    * le secteur modulaire est marqué par la recherche constante de l’amélioration du confort et des conditions de travail des salariés :
    * la construction et les installations modulaires industrialisées limitent leur empreinte sur l’environnement : elles nécessitent une consommation d’eau moindre par rapport à la filière traditionnelle. Leur bilan carbone est également plus favorable.

    Il convient toutefois de prendre conscience du fait que l’évolution technique doit nécessairement s’accompagner d’une évolution des mœurs et de la manière d’habiter.

    C’est également toute notre manière de penser l’espace urbanisé qui doit faire l’objet d’une réflexion au regard des enjeux technologiques, environnementaux, sociologiques, historiques,…

    À cette fin, des réflexions et actions sont effectivement en cours.

    Stratégiquement d’abord, notamment par le biais des projets comme les « Quartiers nouveaux », le « Cadre stratégique pour la politique de la ville en Wallonie », la révision du CODT,…

    Plus concrètement enfin, notamment par la réalisation de certains projets publics et privés, par l’incitation des pouvoirs publics à l’attention des maîtres d’ouvrage et concepteurs pour qu’ils aient davantage recours, dans leurs projets, aux cahiers des charges performentiels qui permettent cette ouverture aux concepts alternatifs.

    Plusieurs expériences englobant une cinquantaine de logements publics ont ainsi été réalisées ou sont actuellement en cours de construction au sein du parc public wallon.

    Ces expériences, plutôt positives, concernent exclusivement des systèmes constructifs basés sur la filière bois ou sur le réemploi d’anciens containers maritimes.