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Les métiers en pénurie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 318 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 25/07/2016
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Dans le cadre de ma revue de presse mon attention a été retenue par un article de l’Écho numérique, relatif aux métiers en pénurie (http://www.lecho.be/économie_ politique/belgique_wallonie/La_Wallonie_ en_manque_de_bouchers_de_geometres_mais_aussi_de_medecins.9789368-3156.art) qui expose :

    « Une fonction en pénurie est quant à elle caractérisée par un réel manque de main-d’œuvre pour répondre aux besoins du marché. Un métier en pénurie est donc forcément critique, mais l'inverse n'est pas nécessairement vrai. Sur base de cette liste, les bénéficiaires d'allocations de chômage pourront obtenir une dispense s’ils décident d'entreprendre des études menant à des fonctions en pénurie. Cette dispense permet à un chômeur de poursuivre des études sans perdre le droit à son allocation de chômage. »

    Cette mesure doit être accueillie avec satisfaction, mais j’aimerais demander à Madame la Ministre :

    a) quelles mesures va-t-elle adopter pour rendre ces métiers attractifs auprès des personnes sans emploi;
    b) quelles synergies peuvent-elles être mises en place pour optimaliser ces fonctions critiques ou en voie de pénurie auprès des jeunes;
    c) possède-t-elle déjà des chiffres sur les effets des mesures entreprises pour favoriser de nouvelles carrières professionnelles orientées vers ces métiers ?
  • Réponse du 08/09/2016
    • de TILLIEUX Eliane

    Le FOREm établit, sur une base annuelle, la liste wallonne des fonctions critiques et des métiers en pénurie. Cette liste vise à orienter les actions à mener par le FOREm et les acteurs du secteur de l’insertion et de la formation, que ce soit en termes d’orientation des demandeurs d’emploi, de formation ou toutes autres activités visant à favoriser l’intermédiation entre l’offre et la demande d’emploi.

    Pour les métiers présents dans cette liste, en particulier ceux qui souffrent d’un manque d’attractivité auprès du grand public et que l’on peut donc généralement qualifier de « métier en pénurie », des actions d’information/d’orientation ont été mises en place par le FOREm et ses partenaires, dont l’enseignement.

    Ainsi, dans le cadre de la Garantie Jeunesse (FSE), le FOREm (et plus particulièrement les Carrefours Emploi – Formation – Orientation) mène des actions d’information dans les établissements scolaires du Hainaut, dès la 4e secondaire. Afin de renforcer les éléments sur lesquels les jeunes fondent leur orientation professionnelle, des informations sur le marché de l’emploi et les métiers porteurs sont directement communiquées dans les écoles. Autant que possible, ces actions s’inscrivent en complémentarité ou en préparation des activités d’insertion professionnelle et/ou de promotion des métiers organisées par les écoles elles-mêmes ou d’autres acteurs comme les centres PMS, notamment. Dans ce cadre, la liste des métiers en pénurie et le site Horizons Emploi sont largement exploités (https://www.leforem.be/HE/former/horizonsemploi-index.html).

    De manière parallèle, le FOREm et Actiris ont été sollicités par la Direction « Relations Ecoles – Monde du Travail » du Service Général de l'Enseignement Obligatoire et des CPMS au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles, afin de contribuer au projet « Mon école, Mon métier ». Une cinquantaine de brochures assurant la promotion des filières porteuses d’emploi ont ainsi été réalisées et présentées dans les écoles. Un site internet a également été créé http://www.enseignement.be/index.php?page=27188.

    Par ailleurs, trois Cités des métiers se mettent actuellement en place en Wallonie à Liège, Charleroi et Namur, dans le cadre du Plan Marshall 4.0 et, plus particulièrement, au travers de son axe consacré à l’orientation professionnelle. Véritables dispositifs phares de l’orientation tout au long de la vie, les Cités des Métiers et les CEFO y associés concourent, notamment, à la revalorisation de l’enseignement qualifiant et de la formation professionnelle, enjeu majeur pour le redéploiement économique de notre Région. Elles associent de nombreux partenaires : acteurs de l’orientation, de la formation, de l’enseignement et de l’insertion, ainsi que le monde de l’entreprise et les secteurs professionnels. Elles s’adressent à tous les publics en questionnement sur leur orientation scolaire ou professionnelle.

    Si la poursuite de ces actions est fondamentale, elles ne permettront néanmoins pas à elles seules de résoudre la problématique des fonctions critiques en Région wallonne. Pour certains métiers, le manque d’attractivité est tel que les filières d’enseignement ou de formation peinent à exister. Ainsi, la liste des fonctions critiques et métiers en pénurie du FOREm permet d’alimenter la réflexion des Instances Bassins Emploi-Formation-Enseignement. Pour rappel, les Instances Bassins EFE mettent en place une concertation permanente entre l’ensemble des acteurs du monde de l’enseignement qualifiant (secondaire, supérieur et de promotion sociale), de la formation professionnelle et de l’emploi, et les partenaires sociaux. Ces Instances sont chargées de favoriser l’établissement d’une véritable cohérence de l’offre d’enseignement qualifiant et de formation professionnelle, et l’articulation de celle-avec les besoins socio-économiques constatés dans chaque bassin. Toutes les informations sur le suivi des travaux des Bassins sont disponibles sur http://bassinefe.be/.

    Concernant les formations dans les métiers en pénurie, le FOREm et l’IFAPME organisent des formations qualifiantes pour la grande majorité des métiers repris dans la liste des fonctions critiques, dans les secteurs de l’industrie technologique, de la construction, horeca, commerce,… Ainsi, en 2015, 3021 stagiaires ont suivi une formation au FOREM menant à un métier repris dans la liste des fonctions critiques, pour un total de 937 000 heures de formation. Pour le premier trimestre 2016, les chiffres du FOREM s’élèvent à 1655 stagiaires pour 436 630 heures de formation dans un métier en pénurie.

    En outre, l’Accord de coopération entre la Région wallonne et la Communauté Française relatif à l’équipement mis à disposition dans le cadre de la refondation de l’enseignement qualifiant permet aux professeurs et élèves de l’enseignement technique et professionnel d’accéder à des infrastructures et des équipements de pointe dans les Centres de compétence, notamment dans les filières affectées par les pénuries (783.280 heures de formation réalisées en 2015, au total, au bénéfice de près de 44.800 personnes).

    En parallèle, depuis la 6e réforme de l’État, l’établissement de la liste des études qui mènent à des métiers en pénurie pour l’année scolaire ou académique 2016-2017 a été confiée au FOREm. Sous certaines conditions, les chômeurs peuvent reprendre des études dans ces filières tout en bénéficiant d’une dispense de disponibilité sur le marché de l’emploi. Entre le 1er janvier 2016 et le 31 juillet 2016, 374 demandes de dispense pour reprise d’études dans un métier en pénurie ont été adressées au FOREm. Ce volume devrait être plus important pour le second semestre de l’année qui coïncide avec les rentrées scolaires et académiques. Les premiers chiffres établis sur une base annuelle seront disponibles dès 2017.