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La confiance des agriculteurs en l’avenir

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 695 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 25/07/2016
    • de MOUYARD Gilles
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Il ressort d’une enquête réalisée par la banque Crelan que quatre agriculteurs wallons sur cinq n’ont plus confiance en leur avenir. Ainsi, 2016 affiche le plus faible taux de confiance, 33 % pour les agriculteurs flamands et 30% pour les agriculteurs wallons. Alors qu’en 2014 ce même taux de confiance était du côté néerlandophone de 46 % et 51 % du côté francophone.

    L’explication de cette situation trouverait son origine dans la baisse des revenus des agriculteurs, qui s’explique par la fin des quotas, la volatilité des prix qui ne garantissent que peu de revenus fixes.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de la situation  ? A-t-il pris connaissance de cette étude  ? Dans l’affirmative quelle en est son analyse  ?

    Face à cette situation, de plus en plus alarmante pour le monde agricole, que compte-t-il faire  ?
  • Réponse du 23/08/2016
    • de COLLIN René

    Les résultats provisoires de l’exercice 2015, publiés tout récemment sur le portail « Agriculture Wallonie », mettent en lumière une baisse du revenu du travail par unité de superficie (SAU) par rapport à 2014, et ce, pour toutes les activités bovines et particulièrement pour le secteur laitier. Cependant, le revenu pour les exploitations spécialisées en grandes cultures se maintient.

    Les tendances de marché observées au cours du premier semestre montrent que, pour 2016, la rentabilité du secteur céréalier devrait baisser, et que celle du secteur laitier devrait poursuivre sa baisse. De plus, les épisodes climatiques extrêmes rencontrés au cours du printemps, les résultats des premières moissons, les perspectives pour les récoltes prochaines et les dires d’experts quant au comportement des marchés à court et moyen termes, laissent augurer que l’année 2016 sera en retrait sur le plan des revenus par rapport à 2015. Tous les secteurs traditionnels de l’agriculture wallonne seront touchés à des degrés divers.

    L’indice de confiance, indicateur composite publié chaque année par CRELAN depuis 2007 à l’occasion de la Foire de Libramont, est établi à partir d’une enquête téléphonique, menée chaque année au printemps. Cette enquête aborde notamment des thématiques telles que la perception du métier, la trésorerie, les résultats financiers et les perspectives d’investissement à court et moyen termes. Il n’est donc pas surprenant que cet indice de confiance soit à son niveau le plus bas de la décennie. Il n’est pas étonnant non plus que la baisse de confiance se marque plus particulièrement dans le secteur laitier, vu l’époque à laquelle l’indice se réfère.

    En outre, si l’indice de confiance est le plus bas dans les exploitations en activité depuis plus de 20 ans, on remarque cependant que l’écart à la baisse est le plus sévère dans les exploitations ayant moins de 10 ans d’activité. Par ailleurs, à peine un agriculteur wallon interrogé sur cinq nourrit une image positive de son métier. Pourtant, aussi paradoxal que cela puisse paraître, près de la moitié des agriculteurs wallons interrogés recommanderaient ce métier et, plus encore, six agriculteurs sondés sur dix choisiraient, le cas échéant, à nouveau le métier d’agriculteur.

    Le sondage met en lumière les éléments que les agriculteurs ressentent comme des menaces pour leur métier. Il s’agit de la volatilité des prix, de la faible rentabilité des spéculations ainsi que des changements liés à la réforme de la Politique agricole commune. La tenue d’une comptabilité permet notamment à l’exploitant agricole de mieux maîtriser la gestion de ses ressources, sachant que ce raisonnement ne tient que sur la base des prévisions des prix des productions.

    Il faut donc, à chaque fois que cela est possible, contourner les effets des prix très bas et de la volatilité de ceux-ci et arriver à se créer un marché du juste prix. J'encourage les exploitations agricoles à être au maximum autonomes pour leurs intrants. Deux mesures récentes, la prolongation de l’aide régionale aux agriculteurs pour la transformation ou la commercialisation de produits et la sélection de 18 projets de halls relais agricoles, contribuent à favoriser les circuits courts. En outre, la création d’une Cellule d’Appui à la gestion financière agricole doit permettre d’accompagner les exploitations au travers d’une analyse financière globale tout en proposant des pistes de solutions concrètes. J’ai chargé également mon administration, le Centre wallon de Recherches agronomiques (CRA-W) ainsi que l’Agence Wallonne pour la Promotion d'Une Agriculture de Qualité (APAQ-W) d’œuvrer en ce sens pour répondre aux attentes des producteurs et ainsi contribuer au retour d’une confiance positive pour le secteur de l’agriculture en Wallonie.