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L’accompagnement des entreprises wallonnes dans le cadre de l’accord de libre-circulation sur le continent africain prévu en 2018

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 451 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 25/07/2016
    • de DOCK Magali
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Les 54 États composant l’Union africaine (UA) veulent mettre en place une zone de libre-circulation sur l’ensemble du continent africain, d’ici 2018. En outre, une zone de libre-échange devrait voir le jour d’ici 2017 pour encourager le commerce intérieur et le développement socio-économique.

    Ceci pourrait être une opportunité formidable pour nos entreprises wallonnes. En effet, les hommes d’affaires commerçant sur ce continent se plaignent depuis longtemps de la lourdeur des démarches administratives pour demander un visa.

    Même une fois cet obstacle surmonté, il faut souvent attendre un mois avant d’obtenir une approbation. Ces difficultés nuisent au commerce avec ce continent.

    Selon un rapport de la Banque mondiale, le commerce intra-africain nécessite plus de 1 600 autorisations et licences pour remplir les conditions de la douane. Néanmoins, certaines initiatives visant à faciliter ce commerce ont déjà été prises notamment via la CEDEAO, la SADC et l’EAC à l’échelon sous continental. Avec ce nouveau projet, l’idée est de transposer et renforcer ces principes à l’échelle continentale. Dès lors, le commerce intra-africain pourrait en être boosté et nos entreprises wallonnes pourraient en profiter.

    Monsieur le Ministre a-t-il anticipé les possibilités que pourrait offrir ce nouvel accord pour nos entreprises commerçant ou voulant commercer avec ce continent  ? Quels dispositifs sont en préparation pour les aider  ?
  • Réponse du 24/08/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Le 27ème Sommet de l’Union africaine s’est déroulé à Kigali en juillet dernier.

    Lors de ce sommet, l’Union africaine a annoncé le lancement d’un passeport africain. La presse internationale a même évoqué la distribution, certes tout à fait symbolique, d’une centaine de passeports couleur bleu nuit au profit des Présidents et Chefs de gouvernements des 54 pays membres de l’Union africaine lors de ce sommet.

    Si une avancée s’est concrétisée durant ce Sommet, elle constitue le point de départ d’un projet nettement plus ambitieux, à savoir l’établissement de la libre circulation des personnes au sein du continent africain, prémisse à la mise en place d’un marché commun africain et peut-être d’une zone de libre-échange.

    Pour information, la création d’une Zone de libre-échange continentale (ZLEC) à l’échelle du continent africain a été lancée lors du 19e Sommet de l’Union africaine, un sommet qui s’était tenu en Éthiopie, à Addis-Abeba, du 14 au 16 juillet 2012. À l’époque, l’Union africaine avait formulé le souhait que ce projet puisse se concrétiser en 2017. Malheureusement, quatre ans plus tard, on ne peut que constater un certain retard dans la réalisation de ce projet qui était, il est vrai, extrêmement ambitieux, compte tenu de la complexité liée à l’harmonisation des législations de pas moins de 54 pays.

    D’ici quelque temps, l’Union africaine devrait donc lancer le tout nouveau passeport africain. Un document qui permettra à terme la libre circulation des ressortissants africains en Afrique et qui, s’il se concrétise, dynamisera les relations et échanges intra-africains, des échanges qui représentent aujourd’hui seulement 12 % du commerce des pays africains.

    Un document qui ne concernera toutefois pas, dans un premier temps, les ressortissants européens et ne devrait donc pas apporter une réponse à la question liée à l’obtention de visas.

    On peut constater que l’implémentation concrète d’un marché commun africain et/ou d’une zone de libre-échange en Afrique risque encore de prendre un certain temps.

    Heureusement, plusieurs Communautés économiques régionales existent déjà. Outre la CEDEAO, la SADC et l’EAC, cinq autres accords sont reconnus par l’Union africaine ; le marché commun de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe (COMESA), l’Union du Maghreb arabe (UMA), la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE), l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD).

    Globalement et même si ces accords fonctionnent selon des dynamiques différentes, on peut estimer qu’ils favorisent les échanges commerciaux entre les signataires d’un même accord.

    C’est pourquoi, au travers de son plan d’actions annuelles et du déploiement de son réseau à l’étranger, l’AWEx favorise depuis plusieurs années maintenant le positionnement des entreprises wallonnes dans les pays qui sont à la fois des grandes locomotives régionales et de véritables portes d’entrée vers une partie du continent africain. En outre, l’AWEx offre généralement l’opportunité aux entreprises wallonnes de prospecter des combinaisons de pays faisant partie d’une communauté économique ou d’une union douanière.

    Cette stratégie se traduit notamment par l’organisation régulière d’activités et de missions économiques au Maroc, en Côte d’Ivoire, au Kenya et en Afrique du Sud, 4 pays dans lesquels l’AWEx bénéficie des services d’un attaché économique et commercial.

    L’Afrique du Sud qui était d’ailleurs en 2015 le marché cible de l’AWEx et qui a fait l’objet, en février 2015, d’une importante mission économique à Johannesburg, Durban et à l’Île Maurice. L’île Maurice, un pays membre de grandes organisations panafricaines (comme la SADC et le COMESA) et signataire d’accords de libre-échange et d’accords préférentiels avec de nombreux pays et qui se profile aujourd’hui comme une véritable plateforme de réexportation vers l’Afrique subsaharienne.

    Une stratégie qui se traduit également par l’organisation récente ou prochaine de missions économiques combinées, au Rwanda et au Kenya, à Djibouti et en Éthiopie, au Kenya et en Ouganda pour ne citer que trois exemples.

    Sans oublier l’importante mission économique princière qui se rendra, en octobre 2017, en Côte d’Ivoire, une destination choisie sur proposition du Gouvernement wallon, compte tenu du rôle essentiel que joue ce pays en Afrique de l’Ouest et au sein de la CEDEAO, notamment.