/

L'identification des espèces nuisibles pour la nature

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 700 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 25/07/2016
    • de MORREALE Christie
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    La liste européenne des « aliens de l’environnement » vient d’être publiée. Il s’agit d’une liste noire des espèces exotiques envahissantes dont l’impact sur l’environnement est jugé inacceptable.

    Si cette liste contient des espèces encore inconnues en Belgique, d’autres sont déjà bien implantées dans nos contrées comme l’écureuil de Corée, la grenouille-taureau ou le raton laveur. On peut en dénombrer vingt et une. Onze nouvelles pourraient venir s’installer chez nous.

    Cette liste a pour objectif d’atténuer les effets néfastes des espèces concernées et éventuellement de les prévenir. Dès lors, quelles sont les mesures préventives pour les espèces qui pourraient prochainement s’installer chez nous ? Les services de Monsieur le Ministre sont-ils chargés de contrôler régulièrement leur apparition ?

    Enfin, un plan d’action visant à lutter efficacement contre les espèces exotiques doit, en principe, être mis en place au niveau fédéral, en collaboration avec les entités fédérées, les compétences étant partagées. Dès lors, où en sont les discussions ? Quand ce plan sera-t-il finalisé ?
  • Réponse du 04/08/2016
    • de COLLIN René

    Le 14 juillet 2016, la première liste d’espèces exotiques envahissantes (EEE) de préoccupation européenne a été publiée au journal officiel de l’Union européenne. Elle contient à la fois des espèces actuellement absentes du territoire wallon et d’autres déjà présentes, à des degrés divers.

    Concernant la prévention d’apparition de nouvelles espèces, celle-ci se base sur une bonne connaissance de l’écologie des EEE, des voies d’introduction et de propagation non intentionnelle de ces dernières. Cette connaissance permet de mieux identifier les écosystèmes susceptibles d’être envahis par une nouvelle EEE.

    Les 37 espèces reprises sur la liste de l’Union européenne ont toutes fait l’objet d’une étude de risque, présentée par au moins un État membre et validée par les pairs. Cette étude de risque reprend les éléments mentionnés ci-dessus. Le Règlement européen prévoit par ailleurs que chaque État membre réalise, sur son territoire, une analyse complète des voies d’introduction et de propagation non intentionnelles de chacune des espèces exotiques envahissantes de la liste européenne. Ce travail est en cours de réalisation par l’administration.

    Comme il n’est pas possible de se prémunir totalement contre l’arrivée de l’une ou l’autre espèce, il est important de pouvoir prévenir les intervenants et le public. Pour ce faire, des actions d’information et de conscientisation sont menées, en amont des éventuelles mesures de gestion et de lutte, via les pages spécifiques de la Cellule interdépartementale sur les Espèces invasives (CiEi) du Service public de Wallonie, l’organisation du colloque du Festival international Nature Namur sur la thématique, la rédaction d’articles dans des revues spécialisées, des contacts avec les horticulteurs dans la suite du projet LIFE AlterIAS, etc.

    La mise en place d'un réseau de surveillance passive vient compléter ces mesures préventives. Toute observation d'une EEE peut être signalée via le système d’alerte du portail web de partage et de visualisation des données naturalistes, partout en Belgique (http://observations.be/invasive_alert_view.php). Il est également possible d’encoder une observation via la page spécialement allouée aux espèces de la liste européenne sur le Portail de la Biodiversité en Wallonie (http://biodiversite.wallonie.be/ fr/liste-d-especes-de-preoccupation-europeenne.html?IDC=6022). Le cas échéant, les mesures de lutte ou d'éradication sont mises en œuvre.

    Pour ce qui est de l’élaboration d’un plan d’action, la mise en œuvre du Règlement européen relatif aux EEE touche effectivement à la fois aux compétences de l’État fédéral, des Communautés et des Régions, principalement en ce qui concerne la conservation de la nature et en matière de recherches scientifiques. Le 4 février 2015, la Conférence interministérielle de l’Environnement a permis de souscrire à un accord de coopération, présenté et adopté le 6 juillet 2016. La procédure de ratification des ministres compétents a d’ailleurs déjà débuté.

    L’objectif général de cet accord consiste à coordonner les différentes entités de manière à assurer une similarité et une sécurité juridique en la matière. Il vise en outre à garantir une vision scientifique globale de la problématique au niveau belge, en vue de mener une politique cohérente en matière d’EEE. Des représentants de chaque Région et de l’État fédéral collaborent toutefois déjà activement sur le sujet.