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La recherche fondamentale et la recherche appliquée en Wallonie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 457 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 01/08/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    La presse mentionne que les entreprises wallonnes actives dans les biotechnologies de la santé et les technologies médicales sont à la recherche de capitaux privés.

    Le Pôle de compétitivité BioWin rappelle que les entreprises biotech et medtech implantées en Wallonie se sont lancées récemment sur les marchés boursiers.

    Sur le plan européen et même mondial, le secteur des sciences de la santé wallon a été ces dernières années un des plus florissants. Ce nouveau regain d’énergie n’est pas passé inaperçu dans le monde de l’investissement, ou un nombre croissant d’investisseurs institutionnels, mais aussi, et c’est aussi important, de particuliers comptent désormais au nombre des actionnaires, explique Jan De Kerpel, analyste chez KBC Securities.

    Le secteur de la santé en Wallonie compte 140 entreprises innovantes affiliées à BioWin. Elles pèsent actuellement 16.000 emplois directs pour un chiffre d’affaires de 5,4 milliards d’euros en 2014 et dont 1,2 milliard est réinvesti dans la recherche.

    Le secteur a un potentiel indéniable sur le plan de l’économie et de la création d’emplois, et ce d’autant plus qu’il réinvestit un budget important dans le secteur de la recherche et développement, voire dans l’innovation.

    Il me semble que la Région wallonne gagnerait à encore mieux cibler ses aides sur les secteurs qui font preuve d’une réelle volonté d’innover (le seul moyen d’exister à long terme dans une économie globalisée).

    Quel est le pourcentage en termes d’investissement du secteur dans la recherche appliquée comparée à la recherche fondamentale ? La première pourrait-elle évoluer au rythme et en fonction des efforts fournis dans la deuxième ?

    N’est-il pas indiqué que l’autorité publique aide plus la recherche appliquée (notamment par la mise à disposition de capital à risque spécifique) en échange d’une implication renforcée de l’industrie dans la recherche fondamentale ?

    Me référant à la théorie de Kondratieff, la base de tout cycle économique est une découverte/invention de base qui à son tour donnera à travers la recherche appliquée naissance à une multitude d’applications industrielles ou de services générateurs d’emplois.
  • Réponse du 30/08/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    La recherche joue un rôle fondamental au sein de notre société : outre le fait de permettre son développement, elle permet, sur le plan socio-économique, l’innovation et donc, in fine, la valorisation, la création d’emplois et de valeur ajoutée. C’est dans cette perspective que les pouvoirs publics investissent, chaque année, considérablement dans la politique de la recherche, que ce soit en termes de recherche fondamentale, de recherche industrielle ou de développement expérimental.

    En 2015 : 304 millions d’euros ont été budgétés pour le financement de la recherche industrielle et du développement expérimental, contre 139 millions en Fédération Wallonie-Bruxelles pour le financement de la recherche fondamentale. Il convient d’ajouter à ces chiffres les montants prévus dans l’axe 2 du FEDER qui s’élèvent, pour la présente programmation, à 370 millions d’euros, soit 53 millions d’euros en moyenne par an. Ainsi, chaque année, les pouvoirs publics investissement 500 millions d’euros dans la recherche et le développement.

    En termes de pourcentage du PIB consacré à la recherche, la Wallonie fait mieux que la Flandre. Celle-ci investissait en effet, en 2013 et selon les chiffres les plus à jour, 2,85 % de son PIB dans la recherche, contre 2,52 % pour la Flandre et 1,52 % pour Bruxelles.

    BioWin est un acteur de référence dans le domaine de la biotechnologie santé et des technologies médicales en Wallonie. Le pôle fédère aujourd’hui la quasi-totalité des acteurs wallons actifs dans la recherche, le développement et la production de produits et services innovants dans son secteur d’activité. Parmi ceux-ci, on compte :
    - 130 entreprises, dont 5 leaders mondiaux : Baxter, Eurogentec-Kaneka, GSK, IBA et UCB ;
    - 400 unités de recherches universitaires et agréés regroupant en tout près de 11.000 chercheurs ;
    - Les 5 universités wallonnes : UCL, ULB, ULg, UMons et UNamur ;
    - De nombreux instituts de recherche prestigieux tels que le de Duve Institute, le Ludwig Institute for Cancer Research, le GIGA, l'IMI, le CCMI ou encore, l'ICP.

    Au terme du 17e appel à projets, le pôle a permis l’émergence de 44 projets de recherche qui portent sur un montant de 141 millions d’euros, dont 94 millions de financements publics. Par ailleurs, Biowin a, tout comme le pôle Mecatech, une vocation mondiale.

    La Wallonie ne cible pas ses aides à certains secteurs d’activités. Elle ne finance pas non plus davantage une entreprise qui aurait une implication renforcée dans un projet de recherche fondamentale.

    Le principe de financement est le suivant : tout projet de recherche qui présente un intérêt en termes de valorisation et de création d’emplois sur le sol wallon peut faire l’objet d’un financement, indépendamment du secteur dans lequel il est mené et indépendamment également du degré de maturité de la technologie dont le développement est envisagé.