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Les espèces invasives

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 709 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 02/08/2016
    • de DUFRANE Anthony
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    La Commission européenne va publier sous peu une liste contenant les 37 espèces exotiques envahissantes contre lesquelles on va devoir faire face. Parmi celles-ci, 21 sont déjà en Belgique.

    Il faut savoir que ces espèces exotiques, qui sont végétales ou animales, nuisent à la biodiversité de nos régions.

    Le règlement européen n°1143/2014 relatif aux espèces exotiques envahissantes est entré en vigueur en janvier 2015. Un cadre décrétal et réglementaire wallon devait donc être adopté.

    Où en est-on dans la transposition de ces nouvelles règles européennes ? Quelles modalités ont été mises en oeuvre pour améliorer les actions de lutte ? Quels rôles vont jouer les communes ? Enfin, quel budget est réservé à cette lutte ?
  • Réponse du 04/08/2016
    • de COLLIN René

    Le 14 juillet 2016, la première liste d’espèces exotiques envahissantes (EEE) de préoccupation européenne a été publiée au journal officiel de l’Union européenne. Elle contient à la fois des espèces actuellement absentes du territoire wallon et d’autres déjà présentes, à des degrés divers.

    Concernant la prévention d’apparition de nouvelles espèces, celle-ci se base sur une bonne connaissance de l’écologie des EEE, des voies d’introduction et de propagation non intentionnelles de ces dernières. Cette connaissance permet de mieux identifier les écosystèmes susceptibles d’être envahis par une nouvelle EEE.

    Les 37 espèces reprises sur la liste de l’Union européenne ont toutes fait l’objet d’une étude de risque, présentée par au moins un État membre et validée par les pairs. Cette étude de risque reprend les éléments mentionnés ci-dessus. Le Règlement européen prévoit par ailleurs que chaque État membre réalise, sur son territoire, une analyse complète des voies d’introduction et de propagation non intentionnelles de chacune des espèces exotiques envahissantes de la liste européenne. Ce travail est en cours de réalisation par l’administration.

    Comme il n’est pas possible de se prémunir totalement contre l’arrivée de l’une ou l’autre espèce, il est important de pouvoir prévenir les intervenants et le public. Pour ce faire, des actions d’information et de conscientisation sont menées, en amont des éventuelles mesures de gestion et de lutte, via les pages spécifiques de la Cellule interdépartementale sur les Espèces invasives (CiEi) du Service public de Wallonie, l’organisation du colloque du Festival international Nature Namur sur la thématique, la rédaction d’articles dans des revues spécialisées, des contacts avec les horticulteurs dans la suite du projet LIFE AlterIAS, etc.

    La mise en place d'un réseau de surveillance passive vient compléter ces mesures préventives. Toute observation d'une EEE peut être signalée via le système d’alerte du portail web de partage et de visualisation des données naturalistes, partout en Belgique (http://observations.be/invasive_alert_view.php). Il est également possible d’encoder une observation via la page spécialement allouée aux espèces de la liste européenne sur le Portail de la Biodiversité en Wallonie (http://biodiversite.wallonie.be/ fr/liste-d-especes-de-preoccupation-europeenne.html?IDC=6022). Le cas échéant, les mesures de lutte ou d'éradication sont mises en œuvre.

    Pour ce qui est de l’élaboration d’un plan d’action, la mise en œuvre du Règlement européen relatif aux EEE touche effectivement à la fois aux compétences de l’État fédéral, des Communautés et des Régions, principalement en ce qui concerne la conservation de la nature et en matière de recherches scientifiques. Le 4 février 2015, la Conférence interministérielle de l’Environnement a permis de souscrire à un accord de coopération, présenté et adopté le 6 juillet 2016. La procédure de ratification des ministres compétents a d’ailleurs déjà débuté.

    L’objectif général de cet accord consiste à coordonner les différentes entités de manière à assurer une similarité et une sécurité juridique en la matière. Il vise en outre à garantir une vision scientifique globale de la problématique au niveau belge, en vue de mener une politique cohérente en matière d’EEE. Des représentants de chaque Région et de l’État fédéral collaborent toutefois déjà activement sur le sujet.