La récolte des céréales

• Session : 2015-2016
• Année : 2016
• N° : 710 (2015-2016) 1

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• Question écrite du 02/08/2016

  • de DUFRANE Anthony
  • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région
  
  La saison 2016 de récolte des céréales risque d'être difficile pour les agriculteurs.
  
  Les mauvaises conditions climatiques de ces derniers mois ont des conséquences négatives sur les cultures et leur rendement. En effet, les moissons sont quasi terminées et la qualité n'est pas au rendez-vous.
  
  Les agriculteurs sont inquiets. Ils annoncent déjà une diminution de 35 % de rendement, le taux d'humidité pour les céréales ayant été bien trop élevé.
  
  Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur la récolte de céréales de cette année ? Quelles sont les pertes pour le secteur ?

• Réponse du 25/08/2016

  • de COLLIN René
  
  Ce 10 août 2016, la récolte des céréales (froment, épeautre, triticale,...) est en cours en Wallonie. Il conviendra d’attendre la fin de la moisson pour disposer de résultats fiables et précis sur le rendement et la qualité de la production céréalière. Les résultats actuellement disponibles font apparaître que la récolte des céréales en 2016 est décevante par rapport aux années précédentes, sur les plans quantitatif et qualitatif. En outre, les prix actuels, impactés par les bonnes perspectives de production mondiale, sont bas.
  
  Actuellement, seule la récolte de l’orge fourragère d’hiver (ou escourgeon) est terminée. Pour cette céréale, le rendement moyen est en diminution de l’ordre de 35 % par rapport aux rendements des années précédentes, mais avec des résultats contrastés. En outre, la qualité de récolte est médiocre, le poids spécifique des grains étant bas et inférieur aux normes de réception.
  
  Pour le froment, en date du 10 août au matin, des informations concordantes fournies par les entreprises de collecte et de stockage des céréales situent autour de 30 % l’état d’avancement des récoltes. Selon ces mêmes sources, dans la majorité des parcelles, le niveau des rendements se situerait entre 55 et 70 quintaux par hectare. Des rendements inférieurs à 40 quintaux par hectare ou supérieurs à 80 quintaux par hectare sont aussi observés.
  
  Ces résultats d’ensemble sont confirmés par les mesures effectuées dans la vingtaine d’essais récoltés dans diverses régions de Wallonie par différents expérimentateurs partenaires du CePiCop.
  
  L’examen de ces résultats montre :
  
  - des rendements moyens systématiquement décevants se situant la plupart du temps entre 20 et 40 % en dessous des rendements attendus ;
  - des rendements décevants dans toutes les régions céréalières de Wallonie ;
  - une très grande disparité de rendement, particulièrement selon les variétés (rapport de 1 à 2, voire 2.5 entre les extrêmes) ;
  - des tendances similaires en épeautre et triticale.
  
  Les raisons de ces mauvais rendements seront analysées de façon précise une fois les récoltes terminées. Toutefois, parmi les causes évidentes, on peut citer de graves défauts de fécondation, un déficit d’ensoleillement, des attaques sévères de ravageurs (cécidomyie orange) et une pression importante des maladies.
  
  Il est à souligner que la pression des maladies (rouille jaune, septoriose, fusarioses) a été particulièrement élevée. Cette pression est une raison additionnelle des mauvais rendements observés en agriculture bio (en retrait de 30 à 50 % par rapport à l’an dernier). En agriculture conventionnelle, les maladies ont généralement été bien maîtrisées par les fongicides, mais la pression élevée des maladies a alourdi les coûts de protection.