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Le taux de chômage chez les allochtones

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 327 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 26/08/2016
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Depuis de nombreux mois, le taux de chômage baisse en Wallonie.

    La même tendance est-elle rencontrée parmi les demandeurs d'emplois étrangers ?

    Quelles sont les statistiques disponibles sur les cinq dernières années ? Des différences sous-régionales substantielles sont-elles perceptibles ? Lesquelles et comment les expliquer ?

    Quelles sont l'analyse de Madame la Ministre et les conclusions qu'elle retire de l'étude des chiffres ?

    Des modifications de la législation sont-elles envisagées ? Lesquelles ?

    Les demandeurs d'asile étant normalement appelés à gonfler le périmètre de la liste des demandeurs d'emplois, quel est l'afflux auquel s'attend le FOREm ? Des dispositifs particuliers ont-ils été mis en place ? Lesquels ?
  • Réponse du 19/09/2016 | Annexe [PDF]
    • de TILLIEUX Eliane

    En guise de préambule, précisons qu’il n’existe à ce jour aucune configuration de la population active selon le critère de la nationalité. Il n’est dès lors pas possible de calculer un taux de chômage des étrangers sur la base des données administratives. L’analyse réalisée se base sur le nombre de demandeurs d’emploi inoccupés inscrits au FOREm (des statistiques détaillées sur la répartition des DEI selon la nationalité (Belgique, UE, hors UE) sont accessibles en ligne via :
    https://www.leFOREm.be/chiffres-et-analyses/statistiques/statistiques-locales/demande-emploi.html).

    À la fin août 2016, la Wallonie (hors la communauté germanophone) dénombre 237.542 demandeurs d’emploi inoccupés (DEI). Parmi ces personnes, 34.354 sont de nationalité étrangère, soit issus d’un autre pays de l’Union européenne (17.969 personnes), soit non-européens (16.385).

    Ainsi, les DEI de nationalité étrangère représentent 14,5 % de la réserve de main-d’œuvre. La part de ces personnes est passée de 13,8 % en août 2012 à 14,5 % en août 2016. Cette évolution à la hausse est essentiellement le fait des DEI non-européens. En effet, fin août 2012, les DEI européens constituaient 8 % de la main-d’œuvre contre 7,6 % à fin août 2016. La part des DEI non-européens est quant à elle passée de 5,8 % à 6,9 %.

    Entre août 2012 et août 2016, le nombre total de DEI a diminué de 9,2 %. Ceci représente près de 24.000 personnes en moins. Cette tendance baissière s’observe tant auprès des DEI belges que des DEI européens.
    Seuls les DEI non-européens ont connu un mouvement à la hausse (+ 7,9 %), soit près de 1.200 personnes supplémentaires.

    La hausse observée entre août 2015 et août 2016 est encore plus marquée parmi les DEI non-européens (+ 8,6 %), la récente crise des migrants ayant pu influencer les volumes. Voir tableau n°1 en annexe.

    Concernant l’évolution sous-régionale observée au niveau des bassins Enseignement qualifiant – Formation – Emploi, la tendance est à la baisse pour l’ensemble des bassins, excepté parmi les DEI non-européens.

    Parmi les DEI non-européens, une seule diminution a été observée entre août 2012 et août 2016 dans le bassin de Hainaut sud (- 0,4 %).

    Entre les mois d’août 2015 et août 2016, les hausses vont de + 2,1 % dans le Hainaut sud à 41,8 % dans le Luxembourg. Cette dernière hausse doit être relativisée au regard de la valeur absolue, celle-ci étant de 213 personnes en plus. Voir tableau n°2 en annexe.

    Concernant les demandeurs d’asile, près de 10.000 migrants sont déjà installés sur le territoire de la Région wallonne (33.000 sur l’ensemble du territoire belge). Une partie d’entre eux feront des démarches pour obtenir un permis de travail et s’inscriront donc comme demandeurs d’emploi. À ce stade, si l’on formule l’hypothèse que 50 % réaliseront la démarche, le potentiel de migrants inscrits comme demandeurs d’emploi pourrait avoisiner les 5.000 personnes en 2016, sur la base du flux de 2015.

    C’est la raison pour laquelle, le FOREm développe d’ores et déjà son offre de services pour rencontrer les besoins des migrants :
    * Appui aux demandeurs d’asile et primo-arrivants pour constituer les dossiers de demandes de permis de travail et introduction des demandes auprès du Service public de Wallonie.
    * Gestion des inscriptions comme demandeurs d’emploi des réfugiés et des personnes disposant de leur permis de travail permettant de garantir l’ouverture de leurs droits et l’accès à l’ensemble des prestations (emploi et formations) que le FOREm propose à tout demandeur d’emploi.

    Le FOREm a pris plusieurs dispositions pour faciliter cette inscription et établit des collaborations avec tous les partenaires locaux, ce qui permet, par exemple, l’organisation d’inscriptions collectives au sein d’un centre d’accueil en présence de traducteurs et des accompagnateurs des demandeurs d’asile. Ces accompagnateurs facilitent aussi la constitution des dossiers relatifs aux compétences des personnes. Un support à l’inscription, traduit en anglais, est également mis à disposition des demandeurs d’asile et primo-arrivants. Enfin, le FOREm propose des inscriptions en mode programmé avec l’aide d’un traducteur du SeTIS.

    Ainsi, grâce à la collaboration mise en place par le FOREm avec tous les partenaires locaux, les demandeurs d’asile et les primo-arrivants disposant de leur permis de travail C peuvent bénéficier, dès leur inscription, de toutes les prestations du FOREm (formation, accompagnement, orientation, …) et des avantages liés au statut de demandeur d’emploi (aides à l’emploi, Plan de Formation Insertion, …).
    Par ailleurs, des moyens ont été dégagés par le Gouvernement wallon pour renforcer les politiques d’insertion socioprofessionnelle, en complémentarité avec le parcours d’intégration. Ces moyens sont destinés à renforcer l’accueil, l’accompagnement, la formation, le soutien à la recherche d’emploi des primo-arrivants en âge de travailler par le Service public de l’Emploi ainsi que par ses partenaires en matière d’insertion socioprofessionnelle.

    Dans ce cadre, le FOREm met actuellement en place, dans chaque territoire, un dispositif d’insertion socioprofessionnelle. Les deux objectifs principaux de ce dispositif sont de :
    * s’assurer que les compétences portées par les primo-arrivants sont identifiées (valider les informations saisies à l’inscription et/ou mettre en place les dispositions pour y parvenir) comme des screenings ou des prises en charge en accompagnement ;
    * proposer aux primo-arrivants les prestations les plus adaptées à leur situation.

    L’identification des compétences est un levier essentiel, à la fois pour articuler l’offre de compétences des migrants avec les besoins de compétences des entreprises, mais aussi pour proposer aux migrants des prestations visant à améliorer leurs profils de chercheur d’emploi via des formations, des modules de recherche d’emploi ou une orientation adéquate vers les partenaires et leur offre de services.