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L’usage du cheval de débardage dans les forêts wallonnes

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 721 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 26/08/2016
    • de EVRARD Yves
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    L’usage du cheval de débardage dans les forêts wallonnes présente de multiples avantages en comparaison au débardage mécanique.

    En effet, le cheval demeure très intéressant à l’usage lors des premières éclaircies de résineux pour débusquer le bois jeunes sans abîmer le bois réservé. En outre, le cheval est respectueux de l’environnement et n’endommage pas les sols. L’utilisation du cheval encourage également une main-d’œuvre locale qui valorise un savoir-faire et préserve le tissu social connexe. Cependant, le nombre de débardeurs avec cheval ne cesse de diminuer.

    L’arrêté du Gouvernement wallon, en date du 7 juillet 2016, modifiant l’arrêté du Gouvernement wallon du 27 mai 2009 relatif à l’entrée en vigueur et à l’exécution du décret du 15 juillet 2008 relatif au Code Forestier, instaure de nouveaux cahiers des charges applicables pour toutes les ventes de bois dans les forêts appartenant à la Région wallonne et aux personnes morales de droit public. Le cheval de débardage est cité dans l’article 31 : pour les premières éclaircies résineuses (c’est-à-dire pour des peuplements dont la moyenne est inférieure à 70 cm) sans cloisonnements, les clauses particulières peuvent prévoir une interdiction d’exploitation mécanisée entre le 15 avril et le 15 juillet. Dans ce cas, le débardage au cheval est obligatoire durant cette période.

    La circulaire n°2686 d’un des prédécesseurs de Monsieur le Ministre, le ministre Benoît Lutgen, demandait déjà d’atteindre dans les forêts domaniales un objectif de débardage au cheval de 30 % du volume résineux pour les bois inférieurs à 60 cm de circonférence mesurée à 1,5 m et aux services de la DNF de prévoir dans les catalogues de vente l’obligation de débardage au cheval pour les lots les plus judicieux (sols hydromorphes, pentes légères, zones à vocation prioritaire de protection de l’eau).

    Quelles sont les actions concrètes et les contrôles entrepris sur le terrain pour encourager et maintenir le travail des chevaux de débardage dans les forêts wallonnes ?

    Quelles sont les priorités de Monsieur le Ministre à ce sujet ?

    Peut-il quantifier le réel pourcentage d’utilisation du cheval de débardage et notamment en ce qui concerne les éclaircies de résineux ?

    Quelles dispositions envisage-t-il de mettre en œuvre pour pérenniser cette profession ? Quelles mesures propose-t-il pour aider les jeunes à se lancer dans ce métier ?
  • Réponse du 19/09/2016
    • de COLLIN René

    L’exécution de la circulaire ministérielle relative à l’usage du cheval de trait pour le débardage de petits bois (< 70 cm de circonférence) en forêts domaniales est toujours d’application. Elle est d’ailleurs rappelée annuellement par l’administration centrale du Département de la Nature et des Forêts (DNF), dans une note adressée aux Directions et Cantonnements, visant à fixer les dates de ventes domaniales de bois.

    Par ailleurs, tant en 2013 qu’en 2015, une note de l’administration centrale du DNF a été adressée aux Communes afin de les sensibiliser à l’insertion d’une clause particulière d’exploitation visant à favoriser le cheval de trait pour le débardage dans les lots de bois issus des propriétés communales, là où cela s’avérait pertinent. En 2013 encore, l’administration centrale du DNF transmettait aux Directions et Cantonnements une note synthétisant les autres usages et les avantages du cheval de trait en forêt et dans les autres milieux naturels gérés par le DNF (élimination de fougère, dégagement de plantations, fauches tardives en prairies humides, enlèvement d’embâcles dans les rivières, etc.).

    Des retours des Communes qui sont parvenus au DNF, il semble que la demande soit majoritairement bien accueillie et que les conseils des services locaux du DNF soient bien souvent suivis. Il suffit de consulter les catalogues de vente de bois, tant dans les forêts domaniales que communales, pour constater que le débardage au cheval est une clause particulière d’exploitation largement répandue, là où elle s’avère pertinente.

    Il est difficile de quantifier avec précision le volume de bois concerné car cette clause s’applique parfois à une partie de lot et non à son entièreté. En outre, pour rappel, le DNF ne gère que les forêts appartenant à des personnes morales de droit public, qui ne couvrent que la moitié de la surface forestière en Wallonie.

    Néanmoins, je suis sensible à cette thématique et je soutiens également à l’ASBL CECD (Comité Européen des Chevaux de Débardage).

    Enfin, je signalerai que des projets d’utilisation du cheval de trait en milieu rural ont été proposés dans le cadre d’une subvention aux communes.