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Le virus RHD-2

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 731 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 09/09/2016
    • de GONZALEZ MOYANO Virginie
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Cet été a été marqué par la présence présumée du virus RHD-2 (Rabbit hemorragic disease - variant 2) dans les élevages de lapins en Belgique que ce soit en Flandre ou en Wallonie.

    Lorsqu'un lapin sauvage ou d'élevage est atteint, c'est la mort.

    Autre souci, le virus se propage facilement et rapidement.

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur la présence de ce virus en Wallonie ?

    Sur le terrain, la mobilisation s'organise, ainsi, le club des petits éleveurs de Dottignies a décidé de prendre les devants.

    Dans le courant du mois d'août, les responsables ont organisé une vaccination groupée pour ses adhérents.
    Le fait de grouper les éleveurs a plusieurs avantages.
    D'abord, cela permet que chacun ne doive pas payer une consultation du vétérinaire pour quelques bêtes.
    Ensuite, c'est également plus aisé, pour le vétérinaire, en termes d'organisation.
    Enfin, le produit de vaccination est difficile à trouver, car il n'est pas encore commercialisé en Belgique.
    Qui plus est, une fois les bouteilles ouvertes, il n'y a qu'un laps de deux heures pour inoculer le produit.
    Pour éviter les pertes, il était donc plus facile de rassembler tout le monde.

    Le RHD-2 a-t-il déjà causé des dégâts ?

    Monsieur le Ministre envisage-t-il des mesures pour obliger la vaccination des lapins auprès des éleveurs ?

    Quel est le bilan de la situation actuelle ?
  • Réponse du 16/09/2016
    • de COLLIN René

    Je voudrais rappeler lors de la régionalisation de l’agriculture en 2002, la santé animale et la sécurité de la chaîne alimentaire sont restées explicitement des compétences fédérales, résultats de la volonté des législateurs de l’époque. En cette matière, c’est le Ministre fédéral des Classes moyennes, des Indépendants, des PME, de l'Agriculture et de l’Intégration sociale qui est compétent et c’est l’AFSCA qui en assure l’exécution.

    Voici toutefois quelques éléments d’information.

    Selon les communications de l’AFSCA, le variant 2 du virus causant la Maladie hémorragique du Lapin (Rabbit Hemorragic Disease – RHD) a été mis récemment en évidence, semble-t-il, chez un éleveur important du Limbourg, causant une mortalité importante.

    Cette maladie très contagieuse pour le lapin n’est pas transmissible à l’homme. Ce sont les lapins sauvages qui constituent le réservoir et la source de dispersion du virus RHD-2. Il faut donc éviter les contacts directs et indirects avec les lapins sauvages. Il n’existe pas de moyen curatif contre cette maladie et les mesures de lutte conseillées sont la mise en quarantaine des animaux infectés ou suspects et le gel de tout mouvement en provenance ou à destination d’un élevage infecté.

    Cette maladie n’est pas considérée comme maladie à déclaration obligatoire. Il n’existe donc pas de programme officiel de contrôle et les mesures de prévention et de lutte ne se font que sur base volontaire. La vaccination reste le moyen le plus sûr de protéger les animaux sensibles. Le vaccin contre le variant 1 de RHD n’offre pas de protection contre le variant 2 et il n’y a aucun vaccin dirigé contre le variant 2 enregistré en Belgique. Toutefois, les vétérinaires peuvent se le procurer tout à fait légalement en France et en Espagne.

    L’AFSCA conseille aux éleveurs de contacter leur vétérinaire en cas de taux de mortalité anormal pour s’assurer d’une stratégie de prévention efficace et insiste pour que les éleveurs fassent vacciner leurs animaux s’ils sont destinés à la vente ou s’ils doivent participer à des concours ou autres rassemblements.

    À l’instar de ce que le club d’éleveurs de Dottignies a réalisé, il est fortement conseillé aux organisateurs de telles manifestations de rendre la vaccination obligatoire pour en autoriser l’accès.

    Il faut savoir que la production belge de lapins est en diminution, mais reste stable en Wallonie. Les statistiques officielles ne reprenant plus la production cunicole depuis une dizaine d’années, nous nous basons sur les chiffres du terrain. De nombreux éleveurs amateurs ne sont pas recensés et il y a, en Belgique, un peu moins de 50 éleveurs professionnels totalisant environ 15.000 lapines reproductrices. En Wallonie, 5 éleveurs rassemblent de l'ordre de 5.500 mères, dont un gros élevage détenant 3.500 mères.

    La filière wallonne bénéficie d’un encadrement technicoéconomique assuré par la filière avicole et cunicole au sein de la cellule de soutien aux producteurs (SOCOPRO) dans le cadre du collège des producteurs.