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L'accès au numérique rapide en Wallonie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 480 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 13/09/2016
    • de LAMBELIN Anne
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Selon les chiffres communiqués par le Ministre fédéral, Alexander De Croo, quelque 435 000 habitations ne disposent pas d’une connexion internet à haut débit, et 406 860 de ces foyers se trouvent en Wallonie.

    Selon les cartes de couverture de l’IBPT (Institut belge des services postaux et des télécommunications), 99,9 % des habitations en Belgique ont, aujourd’hui, accès à une connexion fixe, offrant une vitesse de téléchargement (faible) de 1 Mbit/s. En ce qui concerne la large bande rapide (100 Mbps), le degré de couverture est estimé à 91,1 % des habitations.

    Le Ministre fédéral ne s’en cache pas, si la couverture est plus faible dans les régions rurales, c’est à cause de la mauvaise rentabilité pour les opérateurs.

    Dans la réponse à l'une de mes questions concernant « les tests gratuits de la 3G et 4G en Wallonie », Monsieur le Ministre avait déclaré que la stratégie numérique de la Wallonie mettait en avant le très haut débit comme l'un des prérequis indispensables pour garantir l’attractivité du territoire. Il annonçait, également, que dans le cadre des échanges avec les opérateurs, la Région avait fait le choix de maintenir une logique de neutralité technologique afin de ne pas entraver les dynamiques d’innovation permettant de servir, au mieux, les intérêts du consommateur et, cela, où qu’il se trouve, que ce soit au travers de connexions fixes, mobiles ou encore d’une combinaison de ces deux modes d’accès.

    On le perçoit, si une stratégie existe au niveau wallon pour améliorer la situation, la Région reste fortement désavantagée de par sa composition démographique, urbanistique et géographique.

    Monsieur le Ministre confirme-t-il ces chiffres distribués par le Gouvernement fédéral ?

    Note-t-il des améliorations depuis le début de la législature ?

    Enfin, de nouveaux moyens sont-ils prévus pour améliorer davantage la situation wallonne ?
  • Réponse du 15/02/2017
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Concernant les cartes de couverture Internet publiées par le régulateur fédéral en matière de communications électroniques, il convient de bien distinguer les cartes de couverture de l’Internet fixe et celles concernant les services mobiles. Dans le cas des services internet fixes, si le niveau de couverture affiché est relativement élevé, on observe néanmoins que l’expérience utilisateur, c’est-à-dire l’existence d’une performance du réseau fixe correspondant aux usages actuels, n’est pas toujours disponible.

    L’étude de l’IBPT ne mesure que l’éligibilité à un certain niveau de connectivité, mais ne mesure pas encore la réalité de l’expérience utilisateur sur réseau fixe. Or, c’est sur ce terrain qu’il convient précisément de faire porter l’effort au niveau régional pour ne pas laisser s’installer de fractures numériques où certains de nos citoyens seraient de facto exclus de l’accès à toute une série de services, notamment publics, alors même qu’ils disposeraient sur le papier d’une connexion haut débit fixe.

    En ce qui concerne la disponibilité de services mobiles, l’IBPT procède sur base des données qui lui sont fournies par les opérateurs mobiles, à une corrélation de ces informations avec des mesures de champs afin de déterminer quel type de signal par technologies radio est localement disponible. Là encore, il convient d’être vigilant en ce qui concerne la couverture de base, notamment via la 2G. Toutefois, cette couverture de base est insuffisante pour répondre là encore aux besoins actuels en termes de débits.

    Nous travaillons donc dans le cadre de la Stratégie Numérique Digital Wallonia avec les différents opérateurs et l’IBPT à mieux cartographier à la fois les zones « blanches » c’est-à-dire ne disposant toujours pas d’un accès à un service de base, mais également les « zones grises » où précisément l’expérience utilisateur est aujourd’hui insatisfaisante au regard des usages.

    Par ailleurs, dans le cadre des groupes de travail mis en place avec les opérateurs, des actions concrètes sont actuellement en discussion afin de proposer un catalogue de services au niveau de la Région visant à faciliter les déploiements mobiles de nouvelle génération.

    En ce qui concerne, les dynamiques d’innovation via le choix d’une neutralité technologique, nous ne pouvons que constater la justesse de cette approche puisque celle-ci a déjà permis à une de nos jeunes entreprises issue de la recherche universitaire, à savoir la société Tessares de réaliser, au printemps 2016, une première mondiale dans la commune de Frasnes-Lez-Anvaing avec l’opérateur Proximus afin de réduire la fracture numérique en zone rurale grâce à une hybridation du réseau 4G et du réseau fixe. En fonction des résultats qui seront obtenus lors de ce test, cette approche privilégiant la neutralité technologique ouvre potentiellement des possibilités nouvelles en termes d’expérience utilisateur dans des territoires souffrant actuellement de connexions fixes non performantes, mais où le réseau mobile de quatrième génération peut venir utilement combler ce manque.