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La nouvelle étude de l'Union wallonne des entreprises sur la situation des entreprises au sein de la Région wallonne

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 482 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 13/09/2016
    • de LAMBELIN Anne
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Fin août, l’Union wallonne des entreprises (UWE) a présenté sa nouvelle étude sur la situation des entreprises au sein de la Région wallonne.

    Bonne nouvelle, selon l’UWE, le tissu économique wallon a globalement bien résisté à la crise de 2008-2012. Ainsi, le poids du secteur privé et le total de l'emploi n'ont que faiblement diminué depuis la crise financière. Aujourd’hui, la Wallonie compte 20,5 entreprises pour 1 000 habitants, comme en 2008, et l’emploi moyen dans une entreprise en Wallonie est de neuf personnes. De plus, l’organisation relève d'importants efforts, publics et privés, en matière de recherche et développement. L'investissement dans ce secteur a, en effet, augmenté fortement en dix ans et frôle l'objectif européen qui est de 3 %.

    Cependant, l’UWE estime que, comme avant la crise, les entreprises wallonnes restent trop peu nombreuses et trop petites pour générer un redressement économique solide. Un autre indicateur démontre que si les entreprises ont accumulé des liquidités, elles hésitent toutefois à investir.

    Enfin, selon l’étude, l'esprit d'entreprendre reste insuffisamment développé en Wallonie et l’UWE recommande une amélioration de l'enseignement ainsi qu’une meilleure efficacité du marché du travail.

    Quel bilan Monsieur le Ministre tire-t-il de cette nouvelle étude de l’UWE ?

    Partage-t-il les constatations de celle-ci ?
  • Réponse du 26/09/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    L’étude de l’UWE dresse un état de la Wallonie à partir de données de valeur ajoutée et d’emploi, puis de manière plus ciblée au niveau de l’évolution de la dynamique des entreprises au niveau régional.

    L’étude démontre que le tissu des entreprises wallonnes a bien résisté à la crise économique, vu que 3 indicateurs clés sont restés stables, même si toujours à des niveaux inférieurs à ceux de la Flandre :
    * La part du secteur privé dans le total de l’économie (80 % contre 87 % en Flandre) et de l’emploi (78 % contre 85 % en Flandre).
    * Le nombre d’entreprises pour 1000 habitants (21 contre 23 en Flandre).
    * Le nombre moyen de personnes employées par entreprise (9 contre 11,5 en Flandre).

    La situation financière des entreprises reste solide. Les ratios de solvabilité et de liquidité se sont même améliorés par rapport à 2008. Néanmoins, la rentabilité a été mise quelque peu à mal, fort logiquement, par la crise économique.

    Les entreprises, de toutes tailles, ont continué à augmenter leur emploi, même pendant les années de crise. Soulignons notamment que la part de l’emploi dans les grandes entreprises a cessé de diminuer dans le total de l’emploi. C’est une bonne nouvelle, compte tenu de la plus grande productivité de ces emplois.

    Trois autres évolutions positives sont à relever :
    * Les investissements en R&D sont en nette progression. Les dépenses en R&D en Wallonie atteignent, en 2013, 2,9 % du PIB (en augmentation de 7,8 % par an depuis 2008), c’est-à-dire très proche l’objectif européen de 3 % pour 2020. 60 % de ces dépenses sont financées par les entreprises, là aussi un pourcentage proche de l’objectif européen. Cependant, la R&D est concentrée dans les très grandes entreprises et est sous-financée dans les universités et centres de recherche publics. De même, l’innovation ne se marque pas assez dans les produits et les services que les entreprises wallonnes proposent sur les marchés. Pourtant, dans le cadre du plan Marshall et d’autres politiques, les autorités publiques n’ont pas ménagé leurs efforts pour inciter à la création et à la croissance des entreprises, ainsi que pour stimuler l’innovation.
    * Les efforts de formation des entreprises belges, selon l’enquête européenne CVTS, sont supérieurs ou égaux à ceux de nos voisins directs. Les bilans sociaux ne reflétant qu’une partie de la formation en entreprise, il est délicat d’en tirer des conclusions solides.
    * La meilleure prise en compte de l’environnement par les entreprises. Par exemple, les émissions des gaz à effets de serre ont été réduites de 19 % entre 2003 et 2012.

    L’étude souligne que les politiques économiques et de soutien aux entreprises menées par les Gouvernements wallons depuis 2005 telles que le plan Marshall vont indiscutablement dans le bon sens. Cependant, il est indéniable que la crise financière de 2008-2014 a eu un effet important sur le développement du tissu entrepreneurial wallon, même si celui-ci a tout de même bien résisté.

    Malheureusement, la crise a mis fin à l’évolution positive (même si elle était encore légère) du nombre d’entreprises et d’emploi moyen par entreprise qu’on avait connue sur la période 2002-2007. Dès lors le constat reste le même que celui posé depuis 20 ans : l’économie wallonne souffre de trop peu d’entreprises et trop petites. Il n’empêche qu’un climat conjoncturel défavorable atténue fortement les impacts d’une politique structurelle volontariste.

    Tout ceci conforte la volonté du Gouvernement de continuer à soutenir les entreprises, notamment avec le plan Marshall 4.0 ou les moyens FEDER.

    Ce soutien se matérialise au travers d’initiatives telles que la Charte avec le secteur bancaire, le Small Business Act, le « prêt coup de pouce », la réforme des petites aides, la réforme des aides à l’investissement, le plan numérique, la mise en place d’un Conseil de l’Industrie,…

    En ce qui concerne le dernier volet de la question, il convient de rappeler qu’une des grandes missions confiées à l’Agence pour l’Entreprise & l’Innovation (AEI) repose sur l’ancrage d’une culture entrepreneuriale forte pour des générations entreprenantes en Wallonie.

    La mission de l’Agence se concrétise en diverses actions d’éducation à l’entrepreneuriat, de développement de l’esprit d’entreprise et d’accompagnement à la création d’activité. Ces actions, auprès des jeunes, se développent dans le cadre de leur établissement d’enseignement, en collaboration avec leurs enseignants, ou à l’extérieur de leur établissement, permettant ainsi le réseautage et le travail collaboratif.
    Le programme « Générations entreprenantes 2015-2020 » s’articule autour de 4 piliers principaux :
    * Le parcours entrepreneurial des jeunes (écoliers et élèves de l’enseignement obligatoire, étudiants de l’enseignement supérieur) : permettre la participation de chaque étudiant, avant la fin de son parcours éducatif, à un nombre minimal d’activités développant ses attitudes entrepreneuriales ;
    * La formation continuée et l’accompagnement des enseignants : soutenir les enseignants dans l’adaptation de leur pédagogie afin de rendre celle-ci plus entrepreneuriale et plus créative ;
    * L’école entrepreneuriale : soutenir le développement des écoles entrepreneuriales pour faire éclore des vocations entrepreneuriales ;
    * Le dispositif « étudiants entrepreneurs » : encourager les étudiants à développer leur projet, les accompagner et faciliter le passage à l’acte entrepreneurial dans le cadre de leur parcours académique.

    Cette stratégie s’inscrit dans la continuité du travail de sensibilisation à l’esprit d’entreprendre et de formation à l’entrepreneuriat réalisé depuis 2007 par l’AEI. En effet, depuis, des outils et des actions de terrain sont proposés aux enseignants et acteurs de l’enseignement pour donner aux jeunes l’envie d’entreprendre et de « s’entreprendre » en les amenant à mobiliser activement connaissances et attitudes entrepreneuriales telles que la confiance en soi, le sens des responsabilités, la créativité, l’esprit d’équipe, la persévérance et l’esprit d’initiative.

    Dans le cadre du nouveau SBA 2015-2019, un budget de près de 1,5 million d’euros par an est consacré au programme Générations entreprenantes.