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Le Buy Walloon Act (BWA)

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 177 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 15/09/2016
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à MAGNETTE Paul, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    Surfant sur le constat de l'insuffisance de réflexe d'entreprises et de citoyens wallons d'acheter wallon, Monsieur le Ministre-President annonce le lancement d'un BWA étudié en compagnie d'experts.

    Quels sont les experts concernés et quel est le budget dédicacé au financement de cette recherche ?

    Quels sont les éléments sur lesquels se base la réflexion ?

    Des expériences de benchmarking servent-elles d'orientation ? Lesquelles ?

    Quel est l'échéancier dans lequel le Ministre-President a positionné son initiative ?

    Quelles sont les modalités de l'opération et les pistes empruntées ?
  • Réponse du 13/10/2016
    • de MAGNETTE Paul

    Dans son rapport de 2016 sur l'économie wallonne, l’IWEPS fait état de fortes importations interrégionales des ménages wallons en termes de biens de consommation. C’est notamment cet élément qui m’a conduit à appeler les Wallons à davantage de patriotisme économique, à l’occasion du discours sur l’état de la Wallonie et à réitérer cet appel à d’autres occasions.

    Afin de mieux comprendre les comportements économiques et d’identifier des pistes concrètes susceptibles de renforcer le caractère endogène de l’économie wallonne, j’ai demandé à l’IWEPS de réaliser une analyse préparatoire aux travaux du Gouvernement ; l’objectif étant de favoriser, sur le territoire wallon, une croissance endogène, génératrice d’une plus grande prospérité et d’un niveau d’emploi plus élevé, tout en luttant contre le dumping social.

    Les moyens nécessaires à cette analyse sont couverts par la dotation de l’IWEPS et cette question s’inscrit pleinement dans le cadre de ses missions d’appui à la décision publique.

    Pour mener à bien cette étude, l’IWEPS a travaillé en collaboration avec l’Université de Mons, et singulièrement de son Service de Finances publiques et fiscalité, et avec l’Université de Liège, centre de recherche SPIRAL. Dans ce cadre, plus de quarante personnalités ont été consultées ; celles-ci proviennent de différents horizons : représentants des partenaires sociaux, des administrations wallonnes et fédérales (SPW, AWEx, AEI, IWEPS, Bureau fédéral du plan,…), du milieu universitaire et de secteurs économiques spécifiques.

    Les principales conclusions sont les suivantes :

    « Il semble que les entrepreneurs et les consommateurs wallons pourraient, dans une certaine mesure, être sensibles à l’argument du patriotisme économique, et pourraient, pour obtenir un produit régional, accepter de payer un surcoût dont l’ordre de grandeur ne doit pas être exagéré, mais qui pourrait, néanmoins, approcher la dizaine de pour cent.

    Pour renforcer cette tendance, on attend des autorités wallonnes, surtout, une politique d’information, de labellisation et de dénomination contrôlée qui permettraient d’identifier plus facilement et sans équivoque les produits régionaux. Cela vaut, en particulier, pour les circuits courts, pour lesquels l’argument environnemental peut être déterminant. Il ne faut, cependant, pas exagérer l’impact attendu d’une telle politique, car la Wallonie présente structurellement une offre limitée en produits de consommation finale.

    C’est probablement à travers les marchés des administrations publiques régionales, communautaires et locales qu’un impact significatif pourrait être atteint. L’avantage de cette proposition est qu’elle se situe dans le domaine d’action privilégiée des autorités publiques et dépend principalement d’elles. Son inconvénient est lié aux limites légales d’une telle approche, ainsi qu’au surcoût qu’elle impliquerait immanquablement pour les budgets publics. À tout le moins, la question des possibilités juridiques mérite d’être étudiée de façon précise et exhaustive pour fournir aux autorités un éventail des mesures qu’elles pourraient prendre.

    Les secteurs qui, selon les experts, pourraient se prêter le mieux à des actions de patriotisme économique sont, surtout, ceux des aliments, des boissons, des produits d’élevage, de la construction et rénovation du bâtiment, des produits de carrière et, en ce qui concerne plus spécifiquement les entreprises, les machines et équipements pour la production ».

    Sur cette base, le Gouvernement wallon aura l’occasion de statuer, dans les prochaines semaines, sur les différentes mesures de nature à encourager la consommation de produits wallons et le recours aux services d’entreprises wallonnes.