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La prévention contre le cancer du col de l'utérus

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 22 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 23/09/2016
    • de DUFRANE Anthony
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Suite à la sixième réforme de l'État, la Wallonie est devenue compétente en matière de prévention de la santé et donc, la Région est chargée des campagnes de prévention et de dépistage des cancers.

    Au travers de cette question, je souhaite faire le point sur la prévention contre le cancer de l'utérus.

    Cette maladie, qui touche principalement les femmes de moins de 35 ans, pourrait être évitée grâce à un dépistage régulier.

    Quelles sont les campagnes menées par la Wallonie afin de renforcer la sensibilisation concernant le dépistage du cancer du col de l'utérus ?

    Monsieur le Ministre dispose-t-il de chiffres permettant de savoir le nombre de personnes touchées par les campagnes et le nombre de dépistages effectués tous les ans ?
  • Réponse du 14/10/2016
    • de PREVOT Maxime

    Le cancer du col est, en Belgique, le 12e cancer en fréquence chez les femmes (2,1 %) et le 3e cancer gynécologique. Il est lié à une infection au Human Papilloma Virus (HPV) (cancers dangereux). La plupart des infections à papillomavirus sont transitoires. L’évolution vers un cancer est rare, moins de 0,3 % des infections. D’autres facteurs semblent contribuer à l’apparition d’un cancer du col de l’utérus comme l’immunodépression qui expose à la persistance des HPV et aux lésions précancéreuses du col de l’utérus. En pratique, il y a un délai de 10 ans entre la première infection et l’apparition de lésions cancéreuses.

    En Belgique, le dépistage du cancer du col est réalisé par cytologie (Pap-test, aussi appelé frottis de col). Il s’agit d’un prélèvement de cellules du col utérin, qui doit être effectué par un professionnel (en pratique, par un gynécologue ou un médecin généraliste) au cours d’un examen gynécologique. La couverture globale des femmes de 25 à 64 ans en Wallonie pour le dépistage du cancer du col est d’environ 60 %, en dehors d’un cadre de dépistage organisé. Les autorités flamandes ont lancé un programme de dépistage du cancer du col en juin 2013. Toutes les femmes entre 25 et 64 ans qui n’ont pas fait de frottis durant les 3 dernières années, ont été invitées à prendre contact avec un médecin généraliste ou un gynécologue pour effectuer un Pap-test. Il est encore trop tôt pour évaluer cette action. En Région wallonne, on a les taux de participation un peu inférieurs à la Wallonie. Une réflexion est en cours au sein d’un groupe de travail d’experts mené par le Centre communautaire de référence (CCR) afin de déterminer s’il est opportun d’organiser un tel programme en Wallonie au vu du taux actuel de couverture ainsi qu’au meilleur test à utiliser.

    Des actions de sensibilisation au dépistage et à la vaccination HPV ont déjà été organisées en Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour rappel, depuis les accords de la Sainte-Emilie, l’ONE est désormais compétent en matière de vaccination des jeunes filles, tandis que m’incombe la responsabilité de l’organisation de la promotion de la santé et des programmes de médecine préventive en Région wallonne.

    En 2011, une campagne de sensibilisation de vaccination au HPV a accompagné l’organisation de la vaccination gratuite pour les jeunes filles de 13 à 14 ans ; le dépliant a été réactualisé en juin 2014.

    De 2012 à 2013, une campagne de sensibilisation au dépistage du cancer du col de l’utérus s’est adressée aux médecins généralistes et aux gynécologues via des référentiels-médecins, des affiches et des flyers destinés à leur patientèle. La diffusion des documents a été élargie aux Centres Locaux de Promotion de Santé, aux maisons médicales, aux centres de planning familial, aux consultations prénatales, aux mutualités, aux mouvements féminins ainsi qu’un projet pilote d’« ambassadeur prévention » auprès des médecins généralistes.

    Nous allons continuer les campagnes de sensibilisation qui avaient déjà été lancées. Ces campagnes étaient à la fois préventive (vaccination HPV gratuite chez les jeunes filles de 12 ans à 14 ans), et de promotion du dépistage tous les trois ans chez le généraliste ou le gynécologue.

    Par ailleurs, un protocole d’accord en matière de prévention a été signé par le Fédéral et les entités fédérées, à l’issue des travaux de l’inter cabinets “Maladies chroniques” du 21 mars 2016, lequel a pour objectif de « prendre des initiatives pour un dépistage efficient, accessible et de qualité du cancer du col de l’utérus ».

    Nous nous sommes engagés à sensibiliser les citoyens pour le dépistage du cancer du col de l’utérus et éviter le surdépistage.

    Enfin, le plan de prévention et de promotion de la santé en cours d’élaboration dégagera un axe prioritaire relatif à la problématique des cancers et permettra d’une part, d’améliorer les programmes organisés et d’autre part, d’optimaliser la prévention des cancers, notamment par la vaccination et le dépistage précoce en ce qui concerne le cancer du col de l’utérus.