/

La reconnaissance des produits issus de la permaculture

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 15 (2016-2017) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 03/10/2016
    • de COURARD Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    J’ai été sollicité par des personnes qui œuvrent dans la permaculture, dont la philosophie, vous le savez certainement, est sensiblement différente de la culture biologique.

    La permaculture accorde une priorité essentielle au respect des écosystèmes et de la biodiversité. Elle requiert des techniques de conception ancestrales dans une vision d’agriculture permanente, économe en énergie, soucieuse de maintenir un environnement sain et harmonieux, qui se suffit à lui-même en se régénérant.

    C’est à la fois une philosophie novatrice, mais qui entend un retour aux sources, à la culture naturelle.

    Il existe des particuliers et des ASBL qui produisent des denrées issues de la permaculture, mais qui, malheureusement, ne se voient pas reconnaître ce label. Au mieux, ils se voient étiquetés « bio », ce qu’ils ne souhaitent pas.

    Or la permaculture est différente ; elle dispose de ses propres techniques, de processus particuliers et d’un mode de conception dissemblable à la culture bio.

    Cette absence de reconnaissance constitue presque un heurt et engendre une frustration chez les personnes qui défendent ce type de culture.

    Enfin, il est à souligner que bon nombre de projets de permaculture tombent à l’eau, car les subsides sont octroyés aux projets de culture biologique. En cela, le système est relativement inique.

    Mes questions sont donc les suivantes.

    Pourquoi les produits issus de la permaculture ne sont pas reconnus comme tels par la Région wallonne ?

    Pourquoi faudrait-il assimiler ceux-ci à la culture bio, alors que comme énoncé, il s’agit de deux éthiques différentes aux processus hétérogènes et singuliers ?

    Monsieur le Ministre envisage-t-il une reconnaissance future ?
  • Réponse du 13/10/2016
    • de COLLIN René

    La permaculture est un système fondé sur des principes éthiques fondamentaux et sur une série d’outils conceptuels, qui visent à réinventer notre environnement et nos comportements. Les concepteurs de la permaculture reconnaissent que ces principes universels peuvent s’appliquer à toutes sortes de processus liés à l’activité humaine.

    En agriculture, des méthodes, qui peuvent être très diverses selon les régions ou les situations, sont utilisées pour appliquer les principes de la permaculture.

    À ma connaissance, il n’existe pas de référentiel unique et largement reconnu qui pourrait servir de cahier de charges, sur lequel fonder une reconnaissance de la méthode de production en permaculture.

    En ce qui concerne la production biologique, sa reconnaissance n’a été rendue possible, au fil de son développement progressif, que par l’existence de cahiers des charges privés, qui ont cherché ensuite à dégager un large tronc commun, qui a pu être reconnu officiellement par la législation introduite en 1991 au niveau européen.

    Ce sont donc l’émergence de ce socle commun, directement par le secteur, et la fixation d’un cahier des charges officiel reconnu par tous, qui ont rendu possible un soutien financier au développement de la production biologique.

    S’il s’avère que le mouvement de la permaculture souhaite réellement une distinction ou une labellisation selon des règles légales, il conviendrait qu’il se structure et propose un cahier de charges permettant d’évaluer les pratiques rencontrées vis-à-vis de certains standards qui seraient retenus par une majorité d’adeptes. Dans la mesure où cette structuration peut se faire et que les avantages sociétaux de ces pratiques sont clairement établis, le subventionnement de l’un ou l’autre projet pourrait être envisagé.