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L'information relative à la maladie de Lyme

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 52 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 05/10/2016
    • de TROTTA Graziana
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le Gouvernement français a récemment annoncé la mise en place d'un plan national de lutte contre la maladie de Lyme et les maladies transmissibles par les tiques.

    Ce plan vise à améliorer l'information du grand public, à renforcer la recherche médicale, à améliorer le diagnostic pour aussi mieux soigner.

    Entre autres mesures de sensibilisation, des panneaux d'information à destination des promeneurs seront installés à l'entrée des forêts, les professionnels de santé seront mieux informés, une application smartphone sera développée et des affiches et dépliants réalisés.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance du plan français, sachant que ses services étaient attentifs à sa sortie ?

    Je n'ignore pas que certaines actions d'information ont déjà été menées en Wallonie, notamment à l'égard des médecins et du grand public. Des affiches de prévention de la morsure de tiques devaient également être mises à disposition des médecins généralistes et des mouvements de jeunesse pour la fin du mois de juin. Cette initiative a-t-elle eu lieu ?

    D'autres informations seront-elles organisées à l'égard de groupes plus exposés ? La diffusion de flyers d'information aux randonneurs participant aux marches organisées par l'ADEPS a-t-elle été envisagée avec le Ministre en charge des Sports en Fédération Wallonie-Bruxelles ?
  • Réponse du 24/10/2016
    • de PREVOT Maxime

    Le Ministère français de la Santé a en effet rendu public, le jeudi 29 septembre, un plan national de lutte contre la maladie de Lyme et les autres maladies vectorielles transmises par la tique. Ce plan couvre 5 axes stratégiques dont la surveillance, les questions relatives à l’amélioration des connaissances sur les tiques, à la prévention, à l’amélioration de la prise en charge des malades, à l’amélioration des tests diagnostiques, ainsi que celle de la recherche. Ce plan vise également à apaiser les tensions qui existent entre différents infectiologues, ainsi qu’entre associations de patients et l’assurance maladie française. Nos services ont eu connaissance de la synthèse de ce plan.

    En Région wallonne, la maladie de Lyme, même si elle est fortement médiatisée, voire surmédiatisée, n’est pas la plus grande préoccupation en termes de santé publique.

    Différentes actions de surveillance en cours en Belgique et en Région wallonne montrent qu’il n’y a pas d’évolution alarmante chez nous, la situation est stable à l’heure actuelle. C’est la raison pour laquelle les affiches de prévention n’ont pas encore été diffusées. Elles seront disponibles avant la fin de l’année afin d’être utilisées pour la prochaine saison pour les différents publics cibles.

    Ainsi, après une nette augmentation en 2013 et en 2014, le nombre de résultats positifs pour Borrelia burgdorferi (pathogène à l’origine de la maladie de Lyme), rapportés par le réseau sentinelle des laboratoires vigies, a retrouvé en 2015 le niveau des années antérieures. Un total de 1.561 résultats sérologiques positifs a été rapporté, contre 2.257 en 2014. L'augmentation en 2013 et en 2014 correspondait à une augmentation importante du nombre de tests sérologiques réalisés pour ces deux années. En 2015, ce nombre a légèrement diminué, mais reste nettement supérieur à la moyenne pour la période 2008-2012. La proportion de résultats positifs sur le nombre total de tests réalisés (1,6 %) est donc plus faible en 2015 qu’habituellement. Ceci pourrait indiquer que des sérologies sont prescrites trop souvent, probablement suite à cette surmédiatisation ; et que les recommandations sur le diagnostic de la maladie de Lyme faites par le groupe de travail de la Commission belge de Coordination de la Politique antibiotique (BAPCOC) ont encore été insuffisamment suivies.

    La répartition géographique des résultats positifs et la répartition selon l'âge et le sexe ne diffèrent pas des années précédentes. L’incidence rapportée est la plus élevée chez les personnes âgées de 45 à 64 ans, et surtout dans les Provinces d'Anvers, du Brabant et du Luxembourg.

    Les résultats de ce réseau sentinelle sont d’ailleurs confortés par les premiers résultats du site web www.tiquesnet.be sur lequel la population peut encoder les morsures de tiques à titre individuel.

    En 2015, le Centre national de référence pour B. burgdorferi (UC Louvain) a effectué un total de 3.093 analyses, dont 2.614 sérologies et 479 PCR. Ce nombre représente également une légère diminution par rapport à 2014, mais reste beaucoup plus élevé que les années antérieures. Un résultat positif a été obtenu pour 506 personnes (16,4 %), dont 462 correspondaient à un cas suspect, probable ou confirmé de borréliose.
    Les autres personnes (8,6 % des positifs) présentaient des symptômes non spécifiques, pour lesquels une analyse sérologique n’est pas recommandée selon les directives de la BAPCOC.

    Une nouvelle étude par le réseau de médecins généralistes sentinelles en 2015 estime le nombre de consultations pour un érythème migrant, première manifestation clinique pour la maladie de Lyme, à 10,3 (IC 95 % 8,8-12,1) pour 10.000 personnes. Ceci ne représente pas une augmentation significative comparée aux études précédentes (en 2003-2004 et 2008-2009).

    L’étude de séroprévalence réalisée en 2015 par l’Institut scientifique de santé publique sur 3.217 échantillons de sérum a utilisé deux types de test, le deuxième permettant de confirmer les positifs et les douteux par Western Blot. Le taux de positivité est aux environs de 1 %. Ce taux n’est pas surprenant dans la population générale sachant que le taux de positivité des sérologies chez une population a priori exposée aux morsures de tiques est de 2 %. Un résultat sérologique positif indique que la personne a été un jour en contact avec la bactérie Borrelia burgdorferi et non pas qu’elle est malade, les anticorps (recherchés lors de la sérologie) restant positifs de nombreuses années.