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Le chômage en Wallonie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 11 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 07/10/2016
    • de HENQUET Laurent
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Selon les chiffres publiés par Kris Peeters, Ministre Fédéral de l’Emploi, à la Chambre, la Wallonie accuse un retard important dans la mise à l’emploi de certaines catégories de personnes par rapport à la Région flamande et à la Région bruxelloise.

    A la fin de l’année 2015, la Belgique comptait 58.488 demandeurs d’emplois indemnisés après la sortie de leurs études. La majorité de ces jeunes sont au chômage depuis 1 à 2 ans ou 2 à 5 ans. Ce qui interpelle est le fait que ce sont principalement des Wallons : 61 % pour les chômeurs depuis 1 à 2 ans et 63% de 2 à 5 ans. Mais le constat ne s’arrête pas là. En effet, 49% des demandeurs d’emplois inscrit depuis plus de 20 ans à l’ONEM résident en Wallonie.

    Je souhaite donc poser les questions suivantes à Madame la Ministre.

    Quelle analyse porte-t-elle sur l’ampleur de ces chiffres en Wallonie par rapport aux autres Régions  ?

    Comment explique-t-il une telle différence  ?

    Que proposez-vous comme solutions concrètes afin de relancer l’emploi dans ces catégories de la population  ?

  • Réponse du 31/10/2016
    • de TILLIEUX Eliane

    Les chiffres avancés par mon Collègue fédéral, le Ministre Kris Peeters, sont issus des statistiques de l’ONEM et concernent les 58.488 personnes qui perçoivent des allocations d’insertion sur la base de leurs études.

    Notons que globalement le nombre de chômeurs complets indemnisés demandeurs d’emploi (CCI-DE) est en baisse, qu’ils soient indemnisés sur la base d’un travail ou des études. Ainsi, en 2015, la Belgique comptait 417.432 CCI-DE dont 41 % en Flandre, 42 % en Wallonie et 17 % à Bruxelles.

    Entre 2007 et 2015, leur nombre diminue de - 7 %, soit une diminution de 31.550 personnes. Les évolutions sont toutefois différenciées selon les régions : + 7 % en Flandre (+ 11.262 personnes), - 18,4 % en Wallonie (- 39.265) et - 4,7 % à Bruxelles (- 3.548).

    L’évolution du chômage indemnisé est ainsi plus favorable en Wallonie et à Bruxelles depuis 2007, mais a été influencée en 2015 par les fins de droit aux allocations d’insertion plus nombreuses dans ces deux régions.

    Concernant plus spécifiquement les 58.488 chômeurs complets indemnisés (CCI-DE) admis sur la base des études, 60,4 % résident en Wallonie, 26 % en Flandre et 13,6 % à Bruxelles. Si leur proportion reste importante en Wallonie, notons que celle-ci tend à baisser dans le temps. En 2007, elle était de 64,2 % en Wallonie, 20,6 % en Flandre et 15,2 % à Bruxelles.

    En chiffres absolus, entre 2007 et 2015, le nombre de CCI-DE admis sur la base des études a diminué de moitié en Belgique (passant de 116.452 personnes à 58.488). C’est à Bruxelles que l’ampleur du recul est le plus prononcée (- 55,2 %), suivi de la Wallonie (-52,7 %) et de la Flandre (-36,6 %).

    Par ailleurs, concernant la durée d’inoccupation, en Belgique, 72 % des personnes admises sur la base des études sont inoccupées depuis moins de 2 ans.

    Cette proportion varie selon les régions : 80 % en Flandre, 71 % en Wallonie et 65 % à Bruxelles. Entre 2007 et 2015, leur nombre diminue de 32,6 % en Wallonie contre 26,7 % en Flandre et 43,6 % à Bruxelles.

    En ce qui concerne les personnes admises sur la base des études et inoccupées depuis 2 ans et plus, leur nombre a diminué entre 2007 et 2015 de 72,6 % en Wallonie contre 58,4 % en Flandre et 67,6 % à Bruxelles.

    L’analyse selon la classe d’âge montre des disparités entre les régions. Bruxelles et la Wallonie se caractérisent par une part plus élevée que dans le nord du pays de CCI-DE admis sur la base des études et âgés de 25 ans et plus (66 % à Bruxelles, 52 % en Wallonie et 40 % en Flandre).

    Selon la durée d’inoccupation, on observe une part de personnes inoccupées depuis 2 ans et plus, plus importante à Bruxelles (35 %) et en Wallonie (29 %) qu’en Flandre (20 %).

    Enfin, l’insertion à l’emploi des jeunes témoigne d’une sensibilité encore plus aigüe que les autres publics, à l’évolution conjoncturelle. Celle-ci se traduit notamment par l’activité intérimaire, en hausse depuis novembre 2013, qui représente un bon indicateur de l’évolution de la conjoncture économique.

    Le Gouvernement wallon a comme objectif de soutenir les mesures adaptées pour les jeunes, à commencer par l’accompagnement individualisé, décliné en plan d’action personnalisé. Cette volonté se traduit concrètement par la définition d’un « trajet vers l’emploi » pour chaque jeune sorti des études. Dans cette optique, le Gouvernement a décidé d’amplifier et de rendre pérenne le dispositif de la garantie jeunesse qui vise à proposer à toute personne de moins de 25 ans, qu'elle soit inscrite au chômage ou non, une offre de qualité, dans les 4 mois suivants la fin de sa scolarité ou la perte de son emploi. Cette offre doit consister en un emploi, un apprentissage, un stage ou une formation continue et être adaptée aux besoins et à la situation de chacun. C’est également dans cet esprit qu’est réfléchi le « contrat d’insertion pour les jeunes » et plus globalement, la réforme des aides à l’emploi qui ciblera d’emblée les jeunes moins qualifiés, les chercheurs d’emploi depuis plus d’un an, mais aussi les travailleurs et demandeurs d’emploi de plus de 55 ans.