/

L'arrivée du robot Pepper en Wallonie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 60 (2016-2017) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 10/10/2016
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Récemment, on apprenait l'arrivée en janvier 2017 au sein de l'hôpital de La Citadelle de Liège du robot Pepper.

    L'occasion pour moi de connaître le financement éventuel de la Wallonie dans ce projet et le potentiel d'une telle technologie sachant que plusieurs internautes ont des réactions négatives face à ces technologies nouvelles jugées par certains comme peu utiles.

    L'e-santé permet, par des avancées technologiques, un confort plus grand pour le patient et le place au centre du parcours médical.

    Cependant, les technologies nouvelles ne remplaceront pas l'humain, les contacts et cette nuance issue du visuel et de la discussion qui permettent de diagnostiquer le cause réelle de certaines pathologies.

    Les avancées technologiques ont permis, dans certaines régions de France où la pénurie de médecins généralistes est encore plus importante qu'en Belgique, de mettre au point ces « cabines médicales » analysant le patient et déterminant un diagnostic.

    Si d'aucun peuvent s'en réjouir, il faut maintenir l'accessibilité aux soins de santé et je ne suis pas certaine que ces avancées la garantissent ...

    Quelles mesures Monsieur le Ministre adoptera-t-il pour maintenir un équilibre entre technologie de pointe, l'humain et surtout l'humanisation des soins de qualités accessibles au plus grand nombre ?
  • Réponse du 26/10/2016
    • de PREVOT Maxime

    En effet, le Centre Hospitalier Régional de la Citadelle à Liège proposera dès janvier 2017, avec l’AZ Damiaan d’Ostende, un service d’accueil et d’orientation matérialisé sous la forme d’un robot humanoïde dont le logiciel a été conçu par la firme belge Zora Bots d’Ostende.

    Des robots similaires sont déjà employés en France et au Japon notamment, mais principalement dans des commerces et des grandes surfaces. C’est donc la première fois qu’un robot de ce type sera utilisé de cette façon dans le domaine hospitalier. Son logiciel a été adapté spécifiquement pour répondre aux attentes et contraintes des équipes hospitalières.

    Les cinq objectifs premiers du robot seront :
    - l'accueil des 2.500 patients qui fréquentent quotidiennement le Centre Hospitalier Régional ;
    - leur guidage dans l'établissement ;
    - la diffusion d'informations ;
    - la capacité de répondre aux attentes des patients ;
    - l'évaluation de leur satisfaction via des questionnaires, par exemple.

    Pour interagir avec Pepper, les visiteurs pourront utiliser la voix ou l'écran tactile situé sur son torse.

    Le CHR de la Citadelle a investi 30.000 euros sur fonds propres pour l’acquisition du robot, aucun financement n’ayant été apporté par la Wallonie.

    Il n’en est toutefois pas à ses premiers pas dans l’usage des robots, puisqu’il utilise depuis décembre 2015 trois robots destinés à assister les équipes soignantes en gériatrie, revalidation et pédiatrie via l’organisation de sessions de gymnastique, de jeux et l’animation des enfants.

    Je comprends le souci de l'honorable membre de maintenir un équilibre entre technologies de pointe et humanisation des soins. Plusieurs questions m’ont déjà été posées sur le sujet. Et je me réfère donc aux réponses que j’ai données, notamment le 21 avril 2015 sur l'autonomisation des personnes âgées grâce aux outils technologiques, le 21 novembre 2015 sur la vidéoconsultation ou le 1er mars 2016 sur l’« e-santé » et la santé connectée.

    Certes, les avis sont partagés quant à l’utilisation de robots dans le secteur médical, mais il me semble que dans un contexte financier difficile pour les hôpitaux, voire encore plus difficile dans les années à venir, l’utilisation de nouvelles technologies permet également aux équipes soignantes de se concentrer sur leurs missions principales. Un certain nombre d’acteurs spécialisés dans la santé estiment d’ailleurs que les nouvelles technologies constituent justement une opportunité d’humaniser l’hôpital en libérant du temps de soin.

    Ce qu’il faut bien entendu éviter, c’est la tentation de faire appel aux nouvelles technologies en remplaçant le personnel, uniquement pour faire des économies. Quelles que soient les possibilités offertes par celles-ci, le besoin de contacts humains restera primordial, et la technologie doit se mettre au service de ces contacts humains, le bien-être du patient restant le point central. C’est notamment l’un des enjeux qui sera travaillé dans le cadre du point d’action 19 du Plan e-Santé de la Conférence interministérielle de la Santé, dont l’objectif est de créer, convenir et coordonner entre toutes les entités compétentes un cadre légal et réglementaire pour la mobile health afin de pouvoir l’implémenter de façon la plus efficiente.