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L'inégalité de traitement des chômeurs

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 15 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 10/10/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Le nombre de chômeurs est en baisse, l’exclusion de 50.000 d’entre eux n’y est sûrement pas pour rien. Mais tous les demandeurs d’emplois sont-ils égaux devant ce phénomène ?

    La Wallonie comptait, fin août, 237.542 demandeurs d’emploi inoccupés, parmi ceux-ci 34.354 sont de nationalité étrangère, dans ces 34.354, 17.969 sont Européens et 16.385 non-Européens.

    Le chômage a baissé de 24.000 unités en Wallonie, cela concerne seulement les Belges et les Européens. En effet, chez les étrangers non européens on constate une augmentation de 1.200 personnes. Les non-européens ne profitent donc pas de la baisse du chômage wallon.

    Environ 10.000 migrants sont installés en Région wallonne. Pour une partie d’entre eux, ils feront les démarches afin d’obtenir un permis de travail et ils s’inscriront comme demandeurs d’emploi.

    S’il en est ainsi, n’est-ce pas de l’eau apportée au moulin de ceux qui préfèrent que les migrants quittent la Belgique aujourd’hui plutôt que demain ?

    À l’inverse peut-on connaître la répartition entre Belges, Européens et non-Européens en ce qui concerne l’exclusion du chômage ?

    L’autre côté de la médaille, c’est le taux d’emploi et le nombre de nouveaux postes de travail créés depuis environ un an et demi. Peut-on connaître la répartition entre Belges, Européens et non-Européens en ce qui concerne ceux qui ont décroché un de ces emplois nouveaux ?

    Bref, je souhaiterais savoir s’il y a une égalité des chances face à l’inégalité de la malchance ?

    Et bien plus que la nationalité, c’est l’âge, le niveau et le type de qualifications qui m’intéresse.

    Le marché de l’emploi offre-t-il les mêmes chances à tous les niveaux de qualification et d’âge (en termes d'expériences acquises) ?
  • Réponse du 16/11/2016
    • de TILLIEUX Eliane

    Les données présentées ci-dessous proviennent de l’ONEM et présentent le nombre de chômeurs (CCI-DE) étant sortis du chômage en 2015 et pour qui la date d'échéance du droit aux allocations d'insertion se situe en 2015.

    En 2015, parmi les 29.021 personnes arrivées en fin de droit aux allocations d’insertion, 66 % sont domiciliées en Wallonie (soit 19.195 CCI-DE wallons). Parmi ces 19.195 CCI-DE wallons en fin de droit, 93,9 % sont de nationalité belge, 5,3 % étrangers UE et 0,7 % étrangers hors UE. Comparativement à l’ensemble du pays, la Wallonie présente, au niveau des personnes en fin de droit aux allocations d’insertion, une part un peu plus élevée d’étrangers ressortissant de l’UE (5,3 % en Wallonie contre 4,6 % en Belgique) et moindre parmi les étrangers hors UE (0,7 % contre 1,6 %).

    Concernant, plus précisément, la répartition du taux d’emploi et du taux de chômage entre les personnes de nationalité belge, européenne et hors européenne, il faut préciser que la population active n’est pas répertoriée selon la nationalité, ce qui ne permet donc pas de calculer un taux de chômage des étrangers sur la base des données administratives. La dernière étude en la matière, publiée en novembre 2015 dans le Monitoring socio-économique 2015 : marché du travail et origine, Centre pour l’égalité des chances (UNIA), se base sur des données relatives à l’année 2012 et issues du Datawarehouse marché du travail et protection sociale, BCSS.

    Selon cette étude, en Wallonie, le taux d’emploi (des 18 à 60 ans) des personnes d’origine belge est de 68,2 %. Concernant les personnes d’origine étrangère :
    * celles originaires d’un pays de l’UE-14, d’Océanie/Extrême-Orient et de l’UE-12 ont les taux les plus élevés (respectivement 57,4 %, 56,6 % et 55,2 %).
    * Les taux d’emploi les plus faibles sont observés pour les personnes originaires du Proche/Moyen-Orient et d’autres pays européens avec des taux d’environ 35 %.

    Concernant le taux de chômage observé des populations belges et d’origine étrangère, nous remarquons que le taux de chômage des personnes belges d’origine est inférieur à celui des personnes d’origine étrangère, et ce quelle que soit la région.

    Ainsi, le taux de chômage des personnes d’origine belge est de 3,6 % en Flandre pour 10,6 % en Wallonie et 10,8 % à Bruxelles. Dans les trois régions, ce sont les personnes originaires d’un pays candidat à l’UE et du Maghreb qui connaissent les pourcentages de chômage les plus élevés et, respectivement
    * 30,2 % (candidats à l’UE) et 31,2 % (Maghreb) à Bruxelles,
    * 30,4 % et 25,3 % en Wallonie et
    * 17,0 % et 18,1 % en Flandre.

    Concernant la répartition, selon leur origine, des personnes ayant décroché un nouvel emploi, les dernières projections économiques de la BNB pour la Belgique (Printemps 2016) indiquent que : « la reprise de l’emploi amorcée en 2014 s’est confirmée en 2015, avec plus de 41.000 créations nettes d’emplois. La croissance de l’emploi, également soutenue par rapport à l’évolution de l’activité, ne peut être dissociée des politiques menées notamment en matière de réforme du marché du travail ».

    La BNB ne publie toutefois pas de répartition de ces créations d’emploi selon la nationalité.

    Concernant l’accès à l’emploi en lien avec les niveaux de qualification et l’âge de la personne, on observe que le principal atout des jeunes reste le diplôme.

    Ainsi, sans surprise, le taux de chômage diminue dès que le niveau de qualification augmente.

    Si globalement, les jeunes les moins qualifiés éprouvent le plus de difficultés pour s’insérer rapidement sur le marché du travail, il y a toutefois une exception en ce qui concerne les études qui préparent à l’exercice d’un métier, soit les études de types techniques, professionnelles ou encore l’apprentissage. Ces filières constituant un atout certain pour décrocher un emploi.

    Ainsi, les meilleurs taux d’insertion à 6 mois en fonction des études concernent les titulaires d’un baccalauréat (75 %), puis ceux ayant suivi un apprentissage (61 %) et enfin les titulaires d’un master (59 %).

    Parmi les personnes âgées de 50 ans et plus, dans le cadre de la stratégie Europe 2020, la Belgique s’est fixée pour objectif d’atteindre un taux d’emploi de 50 % chez les 55-64 ans d’ici 2020. Bénéficiant des mesures prises ces dernières années pour le maintien à l’emploi des travailleurs âgés, le taux d’emploi des personnes âgées de 55 ans à 64 ans n’a cessé de croître, passant de 24,3 % en 1999 à 40,8 % en 2015 en Wallonie.

    Enfin, selon le genre des personnes, le taux d’emploi, chez les personnes âgées 55-64 ans s’élève en Wallonie à 35,8 % chez les femmes, contre 46,2 % chez les hommes. Entre 1999 et 2015, ce taux a progressé de 19,6 points de pourcentage chez les femmes contre 13,1 points de pourcentage chez les hommes.

    Le taux d’emploi chez les 55-64 ans est, en Wallonie, de 25,2 % chez les personnes disposant d’un faible niveau d’éducation, de 43,5 % chez les personnes avec un niveau d’éducation moyen et de 61,2 % chez les personnes avec un niveau d’éducation élevé.

    Si le taux d’emploi parmi les 55 ans à 64 ans n’a cessé de progresser, cette tendance est notamment en lien avec les mesures prises ces dernières années pour maintenir ce public à l’emploi.