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Les alternatives aux expérimentations animales

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 70 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 12/10/2016
    • de DENIS Jean-Pierre
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    Monsieur le Ministre le sait, les chiffres wallons concernant l'utilisation des animaux dans les laboratoires sont sortis et ne manquent pas d'interpeller les citoyens et moi-même.

    En effet, ce sont 235.000 animaux qui ont été sacrifiés dans les laboratoires wallons parmi lesquels 61,29 % de rongeurs, 19,42 % de poissons, 17,71 % de lapins, des vaches, des porcs, des oiseaux, bref toute sorte d'animaux.

    Il est déjà demandé aux entreprises utilisant des animaux de n'y avoir recours qu'en dernier recours, lorsque la santé humaine peut être mise en danger, à utiliser des alternatives et à limiter leurs expériences au strict minimum. Les moeurs évoluent, ce qui est une bonne chose.

    Mais des obstacles se hissent toujours : les autorités régulatoires des laboratoires exigent que les tests sur animaux soient obligatoirement réalisés avant ceux sur les êtres humains lorsqu'il s'agit d'un nouveau médicament ou vaccin soumis à prescription.

    Des questions se posent quant à l'efficacité des tests sur animaux. En effet, l'homme partage 95 % de ses gênes avec les souris, ce qui laisse des chances pour que les produits ayant des effets positifs sur ces rongeurs n'en aient aucun sur les êtres humains. Une centaine de vaccins contre le SIDA ont donné de bons résultats sur les animaux, mais n'ont eu aucun effet sur l'homme. Selon l'association Antidote Europe, seuls 3 animaux sur 10 réagissent comme l'homme.

    Un Centre belge des méthodes alternatives à l'expérimentation animale devait voir le jour suite à la loi du 9 juin 2009, mais n'est toujours pas sur pied. Depuis la dernière réforme de l'État, la compétence du bien-être animal est maintenant exercée par la Région wallonne et Monsieur le Ministre a annoncé avoir accordé une subvention à l'Université de Namur pour la réalisation d'une étude visant à proposer une structure pour un Centre wallon des méthodes alternatives à l'expérimentation animale.

    Un groupe de réflexion a été mis en place et les premiers résultats de ses réflexions sont attendus au cours du second trimestre 2016.

    Le développement de la science notamment dans le domaine des cellules souches permet par exemple de recréer des cellules de foie, de nez, de trachée, ou de bronche.

    Le groupe de réflexion tient-il compte de l'alternative au moyen des cellules souches ?

    Le soutien aux entreprises ne relève pas des compétences de Monsieur le Ministre, il n'empêche qu'un travail de collaboration avec son collègue le ministre Marcourt peut être enrichissant. Un soutien aux entreprises limitant les expérimentations animales, voire les supprimant, et développant les cellules souches est-il envisageable ?
  • Réponse du 25/10/2016
    • de DI ANTONIO Carlo

    La réglementation européenne impose effectivement que certains produits soient testés sur les animaux, avant d’être mis sur le marché. Cela dépasse le cadre de mes compétences puisque c’est à l’échelon européen que le débat doit être porté quant à l’efficacité et à la nécessité de ces tests.

    La loi du 9 juin 2009 prévoyant la création d’un Centre belge des méthodes alternatives à l’expérimentation animale n’a effectivement pas été suivie d’effet lorsque la matière était fédérale.

    Avec la régionalisation, un groupe de pilotage conduit par l’Université de Namur a été mis sur pied pour une réflexion sur l’expérimentation animale. Ce groupe est toujours actif, car l’étude, très complexe, n’est pas encore terminée. Le rapport qui en résultera permettra notamment, d’éclairer l’autorité wallonne sur le développement des méthodes alternatives et identifiera les institutions et les organisations susceptibles de collaborer à la création d’un Centre Wallon des Méthodes alternatives à l’expérimentation animale.

    Quant aux cellules souches, ce sujet sera abordé par un des conférenciers attendu au congrès portant sur les méthodes alternatives. Ce congrès aura lieu le 22 novembre 2016 à l’Université de Namur et sera l’occasion, pour le grand public et les professionnels, de prendre connaissance des travaux menés.

    La question du soutien aux entreprises limitant ou supprimant les expérimentations animales relève du domaine des compétences de mon collègue en charge de l’Économie, auquel je renvoie l'honorable membre.