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Le reboisement des résineux en Wallonie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 33 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 12/10/2016
    • de POTIGNY Patricia
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    En marge de la Foire agricole de Libramont, l’Office économique wallon du bois (OEWB) avait lancé une campagne de sensibilisation pour soutenir le reboisement de résineux dans les forêts.

    Même si actuellement, la situation n’est pas problématique, elle pourrait le devenir dans les années à venir. En effet, un déséquilibre entre le bois récolté et celui replanté se marque de plus en plus et la Wallonie pourrait souffrir d’une pénurie de bois alors que ce secteur est essentiel tant sur le plan écologique qu’économique.

    Pour préserver le capital résineux wallon, il est donc urgent de réagir, ce à quoi tendent les actions menées par l’OEWB.

    Il y a donc eu en juillet dernier le lancement de la campagne «  Le reboisement, le bon plan  » visant tant les propriétaires privés que publics ainsi que la distribution de 2000 épicéas.

    Quel est le timing de cette campagne  ? D’ores et déjà, sait-on si les objectifs sont atteints  ?

    Sur la durée, c’est un changement de comportement des exploitants face à la surexploitation des forêts qui est primordial. D’autres actions ou directives sont-elles prévues pour pérenniser les cycles de production?

    Enfin, des travaux groupés de reboisement ont été annoncés dès cet automne et organisés par la Cellule d’appui à la petite forêt. Que peut dire Monsieur le Ministre à ce sujet  ?
  • Réponse du 10/11/2016
    • de COLLIN René

    L’Inventaire Permanent des Ressources Forestières de Wallonie (Département de la Nature et des Forêts) relève que les surfaces productives plantées en résineux sont passées de 47 % à 43 % en 10 ans (entre les deux passages de l’inventaire). La légère surexploitation actuelle des résineux dans les forêts publiques (110 %) découle de la récolte des peuplements arrivés à maturité en surnombre, récolte rendue nécessaire afin d’entamer un nouveau cycle de production. 55 % des peuplements résineux étant localisés en forêt privée, il est clair que cette dernière joue un rôle important dans leur pérennisation. La surexploitation qui y règne est forte et problématique (avec un taux de prélèvement de 150 %, et même de 160 % pour l’épicéa), où elle porte notamment sur des peuplements qui ne sont pas encore à maturité.

    En corollaire de cette surexploitation, on y observe que les mises à blanc de résineux sont de moins en moins replantées en résineux (1 sur 3 pour l’épicéa) et ce pour diverses raisons : désintérêt du propriétaire, obligation d’adéquation de l’essence à la station, localement déséquilibre forêt-gibier, …

    Des données obtenues récemment laissent entrevoir que les mises à blanc seraient proportionnellement plus importantes et moins souvent reboisées en petite forêt privée. Son morcellement et parfois sa gestion posent effectivement problème. C’est pourquoi j’ai récemment décidé de renforcer les effectifs de la Cellule d’Appui à la Petite Forêt Privée de l’Office Économique Wallon du Bois afin d’amplifier son action.

    L’Office Économique Wallon du Bois, par sa Cellule d’Appui à la petite forêt privée, a effectivement lancé une action de sensibilisation sur le reboisement avec un accent sur les essences résineuses à l’occasion de la Foire de Libramont en juillet dernier. Si cette action a permis de conscientiser directement un grand nombre de visiteurs à la problématique, elle a également été largement relayée par la presse locale et régionale. Depuis Libramont, la Cellule d’Appui a mené d’autres actions de sensibilisation notamment en collaboration avec des communes comme Paliseul, Houffalize, La Roche-en-Ardenne et Burg-Reuland. Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre d’une action globale sur le reboisement que j’ai confiée à l’Office et sa Cellule d’Appui et qui s’étalera sur une durée de 3 ans. Deux techniciens vont être engagés au sein de la Cellule d’Appui dans les prochaines semaines afin de mettre en œuvre cette campagne.

    Cela dit, la capacité de transformation de l’industrie du bois résineux dépasse depuis longtemps la capacité de production de la forêt wallonne, ce qui induit les tensions sur les approvisionnements que nous connaissons depuis plusieurs années. Des mesures m’ont déjà été proposées par l’Office Économique Wallon du Bois comme j’ai déjà pu le spécifier dans plusieurs réponses parlementaires. J’ai déjà chargé mon administration d’en étudier la mise en œuvre mais il faut être conscient du fait que ces mesures ne porteront leurs fruits que dans 20 ou 30 ans.