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La présence du crabe chinois en Région wallonne

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 35 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 12/10/2016
    • de LECOMTE Carine
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Le crabe chinois, également appelé crabe poilu de Shanghai, est une espèce exotique qui s'est implantée en Belgique à partir des navires venus de l'international.

    En Flandre, on assiste ces dernières semaines à une véritable invasion de ce crustacé. Le crabe chinois envahit ainsi les caves et les maisons à proximité des rivières flamandes. Plus inquiétant, la centrale nucléaire de Doel qui pompe son eau de refroidissement dans l'Escaut doit également, selon la presse, faire face à l'invasion de ce crustacé asiatique.

    Fortes de ce constat, les autorités flamandes ont décidé de prendre les choses en main et de mettre au point un plan de lutte. «  explique la ministre de l’environnement, Joke Schauwvliege,

    A l’Institut flamand INBO (Instituut voor natuur en bosonderzoek), on explique que le plan consistera à attraper les crabes pendant leur migration, qui a lieu deux fois par an : au printemps, ils viennent vers l’intérieur des terres et à l’automne, ils repartent vers la mer.

    Dans une réponse à une question parlementaire en juin 2016, Monsieur le Ministre indiquait ne pas être défavorable par principe aux initiatives d'éradications locales des espèces invasives, tout en soulignant les limites de celles-ci (nécessité de moyens financiers et humains importants pour arriver à des résultats tangibles,…).

    J'en viens à mes questions.

    Le crabe chinois est-il présent dans les rivières wallonnes ? Dans l'affirmative, dans quelle mesure ? Sinon, peut-on craindre néanmoins de l’y découvrir à brève échéance  ?

    A l'instar de la Flandre, ne serait-il pas opportun de lancer un projet expérimental de capture d'espèces invasives présentes dans les rivières wallonnes (je pense par exemple à l'écrevisse américaine) ?

    Les espèces invasives peuvent en Belgique migrer rapidement d'une région à une autre. La lutte contre ces espèces nécessite donc une action coordonnée entre les différentes Régions. Cette coordination entre Régions est-elle bien effective ? Dans l'affirmative, Monsieur le Ministre pourrait-il en dire plus (quels types d'actions ont été menées en coopération/coordination avec les autres Régions, ...) ?
  • Réponse du 31/10/2016
    • de COLLIN René

    Le crabe chinois est effectivement une espèce catadrome, qui se reproduit dans les milieux marins et les estuaires, mais dont les jeunes individus remontent le cours des fleuves et de leurs affluents, durant le printemps de leur première année. Cette espèce doit faire l’objet de mesures de prévention et de lutte, en vertu du Règlement européen (UE) n° 1143/2014 sur les espèces exotiques envahissantes.

    A notre connaissance, cette espèce est peu présente sur le territoire wallon. Des crabes juvéniles sont toutefois signalés ponctuellement en Wallonie durant leur migration printanière, en particulier le long du cours de l’Escaut, dans les environs de Tournai. Leurs densités sont assez limitées et ils n’occasionnent pas de dégâts importants, contrairement à ce qu’on peut observer dans les zones aval plus proches des estuaires.

    Eu égard à la biologie de ce crustacé, il est peu probable qu’il atteigne des densités très importantes sur le territoire wallon. Des actions de destruction ne sont pas prévues pour le moment et ne seront mises en place qu’en cas de nuisance avérée. On notera en outre que les actions qui seraient menées en Wallonie n’auraient pratiquement aucun effet sur la population de cette espèce, du fait de sa reproduction marine.

    Certaines espèces d’écrevisses américaines, ciblées par le Règlement européen que je viens de mentionner, sont en revanche plus largement répandues en Wallonie. La Cellule interdépartementale Espèces invasives travaille actuellement de concert avec le Service de la Pêche pour préparer des plans d’action à leur encontre. La pêche par des utilisateurs agréés pourrait être envisagée dans ce cadre, afin de réduire l’abondance de ces écrevisses.

    Sachant enfin que la coordination entre régions concernant la lutte contre les espèces invasives, s’organise au travers d’un accord de coopération entre l’État fédéral, les Communautés et les Régions (en cours d’entérinement) et du nouveau Comité national des espèces exotiques envahissantes qu’il instaure.