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La prévention du diabète

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 110 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 18/10/2016
    • de DUFRANE Anthony
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    De nouveaux chiffres concernant le diabète ont particulièrement retenu mon attention cette semaine: d'ici 2030, 600 millions de personnes dans le monde souffriront du diabète. Chez nous, une enquête de santé réalisée en 2013 avançait que 6,7 % des Wallons et 4,8 % des Wallonnes déclaraient souffrir de diabète.

    Ce risque de développer du diabète est réel pour tout le monde. Il est donc primordial de sensibiliser la population sur cette maladie, qui se décline sous plusieurs formes : le diabète de type 1, le diabète de type 2 et le diabète de grossesse. Selon différentes études, la Belgique compte environ 500.000 personnes atteintes du diabète de type 2 .

    Le diabète, en plus d'être une maladie chronique contraignante, peut entraîner des complications comme des malaises, de la fatigue intense, des problèmes rénaux, de la cataracte ou encore des infarctus.

    Quelles actions la Wallonie prévoit-elle à ce jour afin d'agir sur les modes de vie et promouvoir une alimentation saine et la pratique d'une activité physique quotidienne afin de diminuer les risques de diabète ? Quel rôle peuvent jouer les réseaux locaux multidisciplinaires (RLM) dans ce domaine ? Qu'en est-il du Plan nutrition santé ?
  • Réponse du 31/10/2016
    • de PREVOT Maxime

    La Belgique compterait environ 500.000 personnes atteintes du diabète de type 2. D’après la Fédération internationale du diabète, les données disponibles pour la Belgique souffriraient d’une sous-estimation d’environ 20 %, soit environ 188.400 personnes qui seraient non diagnostiquées (chiffres 2012). La proportion de personnes diabétiques en Belgique est inférieure à la moyenne européenne (5% contre 7% en standardisant sur l'âge) selon « l'International Diabetes Federation ».

    Comme le signale l'honorable membre, lors de l'enquête de santé de 2013, 6,7% des Wallons et 4,8% des Wallonnes ont déclaré souffrir de diabète au cours des 12 mois précédant l’enquête. Ces proportions sont semblables à celles que l’on trouve en Flandre et à Bruxelles, et ce, même après standardisation pour le sexe et l'âge.

    La prise en charge du pré-diabète (ou l’intolérance au glucose) et du diabète 2 (concernant la majorité des diabétiques) vise d’abord à diminuer le poids du patient en lui prescrivant une alimentation adaptée associée à de l’activité physique étant donné que 80% des diabétiques ont un excès de poids. Cette diminution de poids permettra, seule ou associée à un traitement médicamenteux, de réguler la glycémie du patient et par là, de diminuer les risques de complications à long terme de la maladie.

    Une prévention efficace sous-entend donc la nécessité d’agir sur les modes de vie individuels, particulièrement en matière d’alimentation et d’activité physique. Ces mêmes modes de vie sont pointés à propos de la prévention des cancers ou des maladies cardio-vasculaires.
    Mon Cabinet, en collaboration avec l’AVIQ et les services communautaires de promotion de la santé, est actuellement en train de finaliser le Plan global Prévention et Promotion de la Santé. Dans le cadre du « Policy dialogue » mis en place entre la Wallonie et l’OMS, une réunion est d’ailleurs prévue ce 7 novembre avec les experts de l’OMS afin de valider les axes d’actions stratégiques et les thématiques de santé prioritaires.

    Un des axes prioritaires de ce plan est la promotion de l'alimentation saine et de l'activité physique. L’objectif est d’impulser une dynamique pérenne visant à optimaliser le capital santé, en agissant sur l’alimentation et l’activité physique et en s’appuyant sur l’ensemble des politiques exerçant une influence sur ces déterminants de la santé (« Santé dans toutes les politiques »). La dynamique a comme objectif final de rendre accessibles, faciles et agréables des choix favorables à la santé en matière d’alimentation et d’activité physique.
    A cet effet, j'ai mandaté l'APES (ULG), service communautaire de promotion de la santé, de coordonner le travail.
    Ce 25 octobre, s’est tenue la journée de lancement des différents groupes de travail (seniors, enseignement, petite enfance, culture/éducation permanente, e-health/objets connectés, urbanisme/développement durable, sport, etc.). Il y a en effet lieu de créer des synergies dans la construction de ce plan afin de pouvoir aborder tous les milieux de vie. Par ailleurs, l’ensemble des Ministres concernés ont répondu positivement à cette invitation et souhaitent participer au développement de l’axe alimentation et activité physique afin de développer une véritable approche globale, cohérente et multisectorielle.
    Les premiers résultats de ces groupes de travail sont attendus pour le mois de janvier 2017. Les mesures concrètes de l’axe alimentation/activité physique devraient ensuite être soumises au Gouvernement vers la mi-février 2017 afin que la mise en œuvre puisse progressivement démarrer.

    Par ailleurs, le paysage des soins de première ligne tel que nous le connaissons sera passablement remanié dans le futur. En effet, notre système de santé doit mieux s’adapter aux patients chroniques et évoluer davantage vers une prise en charge intégrée centrée sur la personne plutôt que centrée sur chaque pathologie.
    Le diabète est considéré comme une maladie chronique de sorte que cette pathologie fait aujourd’hui partie intégrante du Plan national en faveur des maladies chroniques. Ce plan a été approuvé par le Fédéral et les entités fédérées lors de la Conférence interministérielle du 30 mars 2015.
    A l’heure actuelle, 7 projets-pilotes wallons sont sélectionnés et établissent un plan d’actions loco-régional visant, entre autres, une approche multidisciplinaire et une meilleure coordination des services de soins pour les malades chroniques.

    Concernant les réseaux locaux multidisciplinaires (RLM), ceux-ci constituent des dispositifs qui soutiennent les trajets de soins, notamment pour le diabète. Les trajets de soins apportent plusieurs avantages dont les consultations entièrement remboursées et l’accès au matériel.
    J’ai décidé de pérenniser les RML via une convention pluriannuelle et ma volonté est de faire évoluer leurs missions afin qu’ils développent une prise en charge intégrée en élargissant progressivement vers d’autres maladies et en y incluant notamment les activités de prévention et d’empowerment.

    Enfin, n’oublions pas le rôle prépondérant des professionnels de la santé dont les médecins généralistes dans les actions de prévention. A ce titre, la Wallonie soutient les programmes de de promotion de la santé comme ceux menés par la Fédération des maisons médicales et l’ASBL « Promo santé et médecine générale » permettant aux médecins généralistes d’être formés aux pratiques préventives afin d’aborder ces questions avec leurs patients (principalement dépistage des cancers, dépistage des risques cardiovasculaires et du diabète, vaccination).
    Le développement du dispositif « Assisteo » qui vise à renforcer la collaboration du médecin généraliste et de l’infirmier afin, notamment, de développer une prise en charge globale en y intégrant les activités de prévention sera aussi développé à partir de 2017.