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La formation continue en Wallonie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 27 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 18/10/2016
    • de KNAEPEN Philippe
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    La formation continue, à tout âge et dans tous les secteurs, est un outil essentiel au développement tant personnel que collectif. Il permet au sujet de passer d’un système fermé (se former pour se former et plafonner son niveau de connaissances) à un système ouvert (s’adapter à son environnement et à ses besoins propres ou ceux d’une structure externe, se perfectionner et ouvrir son champ d’action et de connaissances pour un mieux personnel et collectif). La formation continue est un terme générique qui peut revêtir de multiples formes.

    Le site eurostat, office de statistique de l’Union européenne, met en exergue le pourcentage d’européens entrant dans ce schéma de formation continue sur l’ensemble de sa population, détaillé par pays. Concrètement, la statistique considère la formation tout au long de la vie comme faisant référence aux personnes âgées de 25 à 64 ans qui ont répondu avoir suivi un enseignement ou une formation au cours des quatre semaines précédant l'enquête (numérateur). Le dénominateur est la population totale du même groupe d'âge, à l'exclusion des non-réponses à la question «Formations et enseignements suivis».

    Et le résultat de l’enquête est plutôt interpellant. 6,9% seulement des sondés belges ont répondu par l’affirmative en 2015, contre une moyenne de 10,7% pour les européens (28 pays). Comparativement à nos voisins du Nord, la Belgique fait bien pâle figure  : Danemark (31,3 %), Finlande (25,4 %), Suède (29,4 %), Islande (28,1 %). Plus proches de nous, tous nos voisins directs ou indirects sont également en grand décalage par rapport au résultat belge  : France (18,6 %), Suisse (32,1 %), Royaume-Uni (15,7 %), Espagne (9,9 %), Portugal (9,7 %), Luxembourg (18 %) et Allemagne (8,1 %).

    Les chiffres sont sans appel et inquiétants quand on sait l’importance des formations continues dans le monde professionnel en mutation permanente. Le plus haut pourcentage pour la Belgique remonte à 2004 avec un petit 8,6 %.

    Comment Madame la Ministre explique-t-elle ces chiffres  ? Dispose-t-elle de ces statistiques pour la Wallonie  ? Quels sont les types de formations continues les plus répandues en Wallonie  ? Quels moyens sont-ils mis en œuvre pour pallier ce manque  ? Des réflexions sont-elles menées au sein de l'administration, en concertation peut-être avec d’autres ministres compétents en la matière, pour augmenter ce pourcentage et ainsi faciliter pour les Wallons et plus largement pour les Belges, l’accès aux formations et, par voie de conséquence, à l’emploi  ?
  • Réponse du 22/11/2016
    • de TILLIEUX Eliane

    Selon la dernière mise à jour de la publication « Les chiffres clés de la Wallonie » par l’IWEPS : « il semble que l’opportunité de compléter une formation initiale en s’inscrivant à des cours ou des formations à l’âge adulte est rarement saisie par les Wallons. En 2015, seuls 5 % des Wallons âgés de 25 à 64 ans ont déclaré avoir suivi des cours ou une formation qu’elle soit formelle ou informelle le mois précédent l’enquête, soit la moitié moins que la moyenne de l’UE-28 (10,7 %) ».

    Ce taux a peu fluctué ces 10 dernières années, il oscille entre 4 et 6 %. Les taux observés dans les deux autres régions du pays s’élèvent à 7 % en Flandre et 11 % à Bruxelles. Les données sont également disponibles par province et on constate que le taux le plus élevé se situe dans le Brabant wallon (9 %) et que le taux le plus bas se trouve dans le Hainaut (4 %).

    En 2011, une étude d’Eurostat est venue compléter l’enquête sur la participation des adultes à la formation et à l’enseignement, il s’agit de L’enquête sur l’éducation des adultes (EEA). Cette enquête évalue la participation de la population adulte âgée de 25 à 64 ans à divers types d’activités d’éducation et de formation au cours de l’année précédant l’enquête.

    L’apprentissage est envisagé, dans cette enquête, dans sa plus large acception : de l’apprentissage formel sur les bancs de l’école à l'apprentissage non formel sur le lieu de travail ou durant son temps libre, en passant par l’auto-apprentissage. Toutes ces formes d’apprentissage sont reprises sous le concept d'« apprentissage tout au long de la vie ».


    Ainsi, 7,4 % des personnes âgées de 25 à 64 ans ont suivi un apprentissage formel et 33,1 % ont pris part à un apprentissage non formel en Belgique en 2011. Nous ne disposons malheureusement pas des données au niveau régional, mais cette enquête fait apparaître une tendance nationale, celle d’un recours plus large à l’apprentissage informel.

    Au niveau des initiatives wallonnes, le pacte pour l’emploi et la formation, dont un volet est spécifiquement consacré à la formation continue des travailleurs et dont la mise en œuvre est actuellement en chantier au travers de groupes de travail entend répondre aux objectifs suivants :
    le développement des compétences individuelles et collectives ;
    l’acquisition des compétences nécessaires à la compétitivité et à la capacité d’innover des entreprises ;
    l’acquisition et l’anticipation des compétences orientées vers les métiers d’avenir ou qui évoluent ;
    le droit individuel à la formation et l’accès à la formation pour tous les travailleurs tout au long de leur carrière.

    Notons enfin que, pour l’année 2015, le FOREm a enregistré 9.398 travailleurs dans ses centres de formation et Centres de compétence en gestion propre, pour un volume de 203.132 heures de formation. Les modules de formation les plus suivis ressortissent, par ordre décroissant de nombre de bénéficiaires, aux domaines suivants : transport et logistique (essentiellement en raison de la formation continue obligatoire des chauffeurs), industrie (principalement l’industrie alimentaire), horeca – nettoyage – gardiennage – tourisme (notamment les formations d’auxiliaire de ménage) et construction et bois (conducteurs d’engins de chantier et de grues en premier lieu, si l’on exclut la sécurité (VCA)). Par ailleurs, si l’on considère l’ensemble des Centres de compétence, tant en gestion propre et qu’en ASBL, on recense, pour 2015, 35.094 travailleurs formés, pour un total de 570.486 heures de formation.

    La dynamique enclenchée avec le FOREm, dans le cadre de la nouvelle gouvernance des Centres de compétence et des appels à projets formation des pôles de compétitivité devrait également favoriser une plus grande implication des entreprises dans la formation de leurs travailleurs dès lors que les formations qui seront proposées répondront à des besoins de compétences prioritaires identifiés et objectivés par les experts sectoriels et les représentants des entreprises des pôles de compétitivité.