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L’obésité chez les jeunes wallons

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 112 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 19/10/2016
    • de KNAEPEN Philippe
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    L’obésité touche de nombreux Belges et atteint, en Wallonie, des seuils alarmants. Selon les chiffres de l’Institut scientifique de santé publique, la Wallonie compte 25 % d’enfants (de 2 à 17 ans) en surpoids (BMI > 25) et 9 % d’enfants obèses (BMI > 30). Ces données sont pour le moins préoccupantes. Les enfants issus de couches socio-économiques basses de la population sont les plus touchés.

    Pour s’aligner sur les indicateurs-objectifs de l’Union européenne visant à enrayer la hausse de l'obésité chez les enfants et les jeunes adultes (0-18 ans) d'ici 2020 et pour lutter contre l’obésité en Wallonie, un plan «  nutrition et activité physique  » est en préparation. Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur ce dossier  ? Un échéancier et des objectifs concrets ont-ils déjà été fixés  ? Quels sont les grands axes de réflexion menés en matière d’obésité chez l’enfant et les jeunes adultes  ? Une note d’orientation a-t-elle déjà été rédigée  ? Si tel est le cas, peut-il me la communiquer  ?

    Il est évident qu’un tel plan doit être établi en coopération avec d’autres compétences politiques périphériques et en partenariat avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, notamment en matière de sensibilisation scolaire. Des rencontres ont-elles lieu régulièrement afin d’établir un plan d’action pérenne et coordonné  ? Quelle approche est-elle privilégiée en termes de sensibilisation des couches socio-économiques basses, particulièrement touchées par l’obésité  ? Une stratégie non discriminatoire a-t-elle déjà été pensée  ?
  • Réponse du 04/11/2016
    • de PREVOT Maxime

    Je me réjouis que cette question me soit posée. En effet, le 25 octobre, j’ai eu l’immense plaisir d’introduire la demi-journée de lancement des travaux relatifs à l’axe alimentation et activité physique du futur plan prévention et promotion de la santé.

    Les défis posés par la progression de l’obésité et des maladies non transmissibles démontrent que l’état nutritionnel de la population wallonne doit être reconnu comme une priorité majeure de santé publique. Par souci de protection de la santé des Wallonnes et des Wallons, il devient donc primordial de mettre en place des actions afin de changer les modes de vie, de repenser les politiques d’alimentation et d’activité physique, cela dans une visée globale de santé publique. En effet, cet axe constitue un des piliers du bien-être et de la santé de la population.

    L’alimentation, activité physique et sédentarité est le premier axe d’actions stratégiques visant à promouvoir les modes vies et les milieux de vie favorables à la santé.

    Afin de dégager les mesures concrètes en matière de promotion d’une alimentation et d’une pratique de l’activité physique orientées vers la santé, il a été fait appel à des personnes ressources, expertes en plusieurs domaines. La dynamique lancée aujourd’hui, au travers des différents groupes d’impulsion coordonnés par l’APES constituera le premier socle de déploiement du futur plan prévention et promotion de la santé en Wallonie. Les orientations du futur plan prévention et promotion de la santé devraient être soumises au Gouvernement avant la fin de l’année et les mesures de l’axe alimentation/activité physique devraient être soumises au Gouvernement vers la mi-février 2017 afin que la mise en œuvre puisse progressivement démarrer.

    Au niveau méthodologique, le développement de l’axe alimentation et activité physique se traduit par la consultation de personnes ressources réunies en groupes d’impulsion. Ces groupes se réunissent du 15 novembre au 15 décembre (par public et par milieu de vie : personnes handicapées dans leurs milieux de vie ; personnes âgées en MRS ; personnes âgées hors institutions ; approche des maladies chroniques par le secteur du soin ; enseignement supérieur ; enseignement fondamental et secondaire ; petite enfance en famille ou en milieux d’accueils ; communication et médias ; modes de vie au travail ; acteurs des quartiers ; personnes détenues ; Aménagement des espaces publics). La consultation des groupes d’impulsion est prévue en deux étapes :

    1° une enquête préliminaire permettra de soumettre aux personnes-ressources des propositions issues de la compilation (non exhaustive) des mesures existantes dans différents plans et textes légaux en matière de santé. Pour chaque proposition, les participants seront amenés à se prononcer par rapport à des critères tels que leur utilité et leur faisabilité à court terme. Ils seront également invités à cibler les mesures qui méritent un approfondissement pour leur mise en œuvre à moyen et à long termes. Les participants auront également la possibilité de formuler des remarques supplémentaires, en ce compris d’identifier d’éventuelles mesures manquantes. L’analyse des résultats fournira une base pour le travail de sélection des mesures prioritaires lors de la deuxième étape de la consultation;

    2° une réunion de groupe d’impulsion permettra de discuter de manière plus qualitative des informations récoltées au travers de l’enquête. Après une présentation synthétique des résultats, le travail se déclinera en trois temps :
    * identification des mesures qui apparaissent comme prioritaires à court terme (mesures dites quick win) ;
    * identification des pistes de réflexion qui devraient être intégrées dans le futur plan wallon moyennant un travail d’approfondissement, en ce compris des propositions et éléments émergents ;
    * temps de discussion consacré aux commentaires généraux et autres questions de suivi des participants.

    À l’issue de cette consultation, les groupes d’impulsion proposeront un premier set de mesures (1 à 3) concrètes et réalisables à court terme en matière d’alimentation et d’activité physique. Ils pourront aussi, en complément, proposer un nombre limité de pistes à explorer, de propositions à approfondir pour enrichir et mettre en œuvre le plan au cours des prochaines années.

    Comme vous le soulignez à juste titre, il est indispensable de développer davantage le concept de « Health in all policies ». En effet, la promotion de la santé ne peut se déployer pleinement, notamment, sans le concours d’autres secteurs. L’influence des facteurs socio-économiques, de l’éducation, l’enfance, la culture, le milieu du travail, l’environnement, la cohésion sociale, l’agriculture, etc., est prépondérante. Il s’agit d’en tenir compte !

    C’est pourquoi des courriers ont été envoyés à mes collègues afin que chacun puisse collaborer dans la construction de ce plan, et ce, dans le respect des compétences de chacun. Je me réjouis qu’une telle approche multisectorielle puisse contribuer à l’amélioration de l’état de santé de la population wallonne. Mes homologues régionaux et communautaires ont répondu positivement à l’invitation de participer à la construction de ce plan et plus particulièrement de cet axe. À cet effet, les représentants de ces Cabinets ont été invités à cette journée de lancement. Les thématiques des groupes d’impulsion reflètent cette approche.

    En outre, il importe d’adapter les stratégies pour faire face aux inégalités sociales de santé afin de toucher les personnes les plus précarisées et fragilisées. Les objectifs du plan doivent mettre fortement l’accent sur l’équité, exprimée fréquemment sous la rhétorique « ne laisser personne de côté ». À cet égard, une représentante du réseau wallon de lutte contre la pauvreté a pu intervenir lors de cette demi-journée de lancement afin d’attirer l’attention des experts des groupes d’impulsion pour que les recommandations bénéficient également aux populations au bas du gradient social. S’agissant d’une approche transversale, les mesures prises du plan prévention et promotion de la santé devront en tenir compte.