/

Les hommes victimes de violences conjugales

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 133 (2016-2017) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 19/10/2016
    • de LAMBELIN Anne
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Pour de nombreux hommes, parler des violences dont ils sont les victimes reste un tabou difficilement surmontable. En effet, nombre de ces victimes n’osent porter plainte. Nous avons, de ce fait, des difficultés à connaître avec certitude, le nombre d’hommes concernés par ces violences conjugales.
    À ce sujet, l’Institut National Criminalistique et de Criminologie a publié, sur son site internet, un nouveau rapport démontrant que 30 % de victimes de violences physiques conjugales sont, en fait, des hommes.

    En mars 2015, j'interrogeais Monsieur le Ministre sur sa politique en matière de lutte contre la violence faite aux hommes, et il m'avait répondu que, si de nombreux dispositifs existent contre les différentes formes de violences entre partenaires, aucun ne s'adressait pourtant, spécifiquement, aux hommes. Pour rappel, c'est en 2015 que la Flandre a ouvert son premier « refuge » pour hommes victimes de violences conjugales.

    Je reviens donc vers lui aujourd'hui avec la volonté de savoir si, de son côté, la Wallonie a avancé dans la réflexion. Quelles mesures la Wallonie développe-t-elle contre ce phénomène ?

    Qu'en est-il de l'accompagnement des hommes victimes de violences conjugales ?

    Quelle est l’évaluation des dispositifs existants, prévue dans la DPR ?
  • Réponse du 03/11/2016
    • de PREVOT Maxime

    Bien qu’il n’existe pas de maison d’accueil dédiée spécifiquement à l’hébergement des hommes victimes de violences conjugales en Wallonie, que l'honorable membre sache que ces derniers sont bel et bien accueillis dans les maisons d’accueil existantes qui hébergent des hommes seuls ou des familles.

    Les données transmises à l’administration en 2015 n’étant pas toujours sexuées, elles ne nous permettent pas de donner un chiffre exact. Toutefois un travail visant à améliorer la récolte de données statistiques sur cette problématique est en cours dans le cadre de la mise en œuvre du décret « gender mainstreaming » et de la mission d’harmonisation de données statistiques confiée au Centre d’appui de lutte contre les violences entre partenaires.

    Je tiens à rappeler que les hommes victimes de violences conjugales peuvent également s’adresser aux services suivants :

    - la ligne téléphonique 0800/30 030 gratuite et anonyme « Écoutes violence conjugale » qui assure les missions d’écoute, d’information et d’orientation, du lundi au vendredi de 9 h à 19h : les écoutant-e-s de la ligne sont capables de répondre aussi bien aux victimes (femmes ou hommes), auteur-e-s (hommes ou femmes), ainsi qu’à toute personne confrontée à titre privé ou professionnel à cette problématique. En 2015, les victimes et auteurs de violences entre partenaires qui ont contacté la ligne téléphonique se répartissaient comme suit : 80 % de femmes victimes – 12 % d’hommes victimes – 1 % de femmes auteures – 7 % d’hommes auteurs ;
    - les services d’accompagnement ambulatoire des victimes de violences, qui accueillent aussi bien les femmes que les hommes victimes et les services d’aide aux victimes des zones de police. Les coordonnées de ces services sont disponibles sur le site www.ecouteviolencesconjugales.be dans le répertoire qui est régulièrement mis à jour par la ligne d’écoute ;
    - au niveau de la Province de Liège, depuis 2012, un dispositif spécifique d’accueil des hommes victimes de violences conjugales a été mis en place au Département des Affaires sociales de la Province.

    Enfin, concernant l’évaluation du dispositif wallon de lutte contre les violences entre partenaires, ce travail a été attribué par marché public à l’ASBL Engender. Il se déroule de juin à décembre 2016.