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Le taux d'emploi et le taux d'activité en Wallonie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 33 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 19/10/2016
    • de DUFRANE Anthony
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Comme nous le savons, le pays a subi récemment de lourdes restructurations coûtant environ 5 000 postes.

    Cependant, l'Institut des comptes nationaux relativise ces données en affirmant que 76 400 emplois ont été créés depuis l'entrée en fonction du Gouvernement fédéral, en octobre 2014 et que d'ailleurs le nombre d'emplois en Belgique n'avait jamais été aussi élevé.

    Je pense néanmoins que d'autres facteurs sont à l'origine de ces résultats : la conjoncture économique globale qui se caractérise par une faible croissance, les mesures prises par les autres niveaux de pouvoir comme les Régions, le suivi et l'accompagnement efficaces des organismes publics régionaux et pararégionaux sont aussi à mettre en avant.

    La Wallonie a un rôle particulièrement important à jouer notamment à travers le plan wallon d'insertion socioprofessionnelle des primo-arrivants, la réforme du contrat d'insertion ou encore la promotion de l'enseignement en alternance.

    Quel est l'avis de Madame la Ministre sur ces chiffres ?

    Il est vrai que ces créations d'emplois dynamisent notre pays, malgré cela qu'en est-il de la stagnation du taux d'emploi et du taux d'activité ?

    D'autres politiques sont-elles prévues afin de faire progresser ce taux d'emploi ?
  • Réponse du 30/11/2016
    • de TILLIEUX Eliane

    Afin de nuancer les propos relatifs à la diminution du chômage et le fait que le taux d’emploi reste stable, il semble utile de rappeler que taux d’emploi et taux de chômage ne sont pas des vases communicants. En effet, un troisième indicateur intervient dans l’équation : le taux d’activité.

    Concrètement, en comparant l’évolution des dernières données 2016 issues des enquêtes sur les forces de travail (EFT) par rapport à celles de l’année 2015, on constate que, pour un taux d’emploi stable, le taux de chômage a diminué, mais aussi le taux d’activité. Si le taux d’activité était resté stable entre le 1er trimestre 2015 et 2016, le taux d’emploi aurait augmenté.

    En effet, divers facteurs peuvent influer sur l’évolution de ces taux. On peut citer, par exemple, l’évolution démographique (vieillissement de la population, soldes migratoires, …), la conjoncture économique (embellie conjoncturelle), les comportements d’activité (ex. les jeunes rentrent de plus en plus tard sur le marché de l’emploi, notamment en raison de l’allongement de la durée des études), les comportements de recherche d’emploi (ex. activation des demandeurs d’emploi), la réglementation (ex. les mesures pour encourager le maintien à l’emploi des 55 ans et plus), ...

    Il n’est dès lors pas inutile de présenter l’évolution de l’emploi sur la base de chiffres absolus.
    Rappelons, par ailleurs, que sur l’ensemble du premier semestre 2016, le nombre d’offres gérées par le FOREm a progressé de 25 % par rapport au premier semestre 2015. Entre 2014 et 2015, la hausse était de 8,6 %.

    Selon les perspectives économiques régionales de l’IWEPS, sur la période 2015-2020, les créations nettes d’emploi devraient atteindre, en moyenne, 7.800 personnes par an en Wallonie soit 47.000 emplois cumulés.

    Concernant plus particulièrement les mesures adoptées afin de doper le taux d’emploi, le Gouvernement wallon a conclu, le 30 juin dernier, comme il s’y était engagé dans sa Déclaration de politique régionale, « un Pacte pour l’Emploi et la Formation » avec les partenaires sociaux. Ce Pacte a pour objectif la création d’emplois durables et de qualité afin de contribuer pleinement à la croissance régionale.

    Parmi les enjeux du Pacte pour l’emploi et la Formation, citons entre autres le contrat d’insertion, la réorganisation des aides à l’emploi et des incitants financiers à la formation continue des travailleurs ou encore le développement de la filière de la formation en alternance.

    La réorganisation des aides à l’emploi propose une réforme en profondeur des incitants financiers afin de rendre plus efficaces les différents mécanismes d’aide à la création et au maintien de l’emploi en Wallonie. Cette réforme, qui déploiera ses effets dès 2017, concernera tant les jeunes demandeurs d’emploi que les demandeurs d’emploi de longue durée et les travailleurs âgés, en ce compris les primo-arrivants, inscrits au FOREm, qui bénéficient des mêmes aides et services individualisés que les autres demandeurs d’emploi.

    Complémentairement à la réorganisation des aides à l’emploi, le Gouvernement wallon et les partenaires sociaux se sont engagés à créer un contrat d’insertion dont l’objectif est de pouvoir offrir à des jeunes qui éprouvent des difficultés à s’insérer sur le marché du travail, une première expérience professionnelle sous la forme d’un contrat de travail de 12 mois.

    Le Pacte pour l’Emploi et la Formation doit concrétiser également la volonté du Gouvernement de rapprocher l’emploi et la formation autour du principe d’une meilleure adéquation des qualifications aux besoins des entreprises. Pour ce faire, le Pacte formalise une des priorités du Gouvernement, à savoir développer l’alternance comme filière d’excellence.

    Dans le même objectif d’adéquation entre l’offre et le besoin de compétences, le FOREm entame actuellement une révision critique de son offre de formation, en regard des grandes orientations qui sous-tendent le redéploiement économique wallon et le Plan Marshall, matérialisées dans les Pôles de compétitivité et les autres domaines d’activités stratégiques ou de spécialisation intelligente.

    En ce qui concerne la première phase du positionnement stratégique des Centres de compétence, les besoins en compétences dans chacun des domaines concernés ont été identifiés notamment au travers de tables rondes qui ont réuni près de 250 experts d’horizons divers. Ces travaux participent d’une analyse plus fine des besoins effectifs dans chaque domaine. Les Centres seront invités dans les prochaines semaines à répondre à un appel à plans d’actions stratégiques dont l’objectif sera de rencontrer ces besoins spécifiques.