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La détection du radon et la réduction de sa présence dans les habitations

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 111 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 21/10/2016
    • de DAELE Matthieu
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    Le radon est un gaz radioactif naturel inodore et incolore qui se concentre parfois dans les habitations à des taux mortels.

    En Belgique, on estime à 36.000 le nombre d’habitations qui dépassent les taux acceptables de radon. Ce gaz naturellement radioactif, présent en sous-sol, se propage parfois dans les maisons qui, mal aérées, concentrent le radon à un taux mortel. Insipide, incolore et inodore, le gaz inhalé atteint
    les poumons et peut contribuer à l’apparition de cancers.

    En Belgique, ce gaz est responsable de 7 % des cas de cancers pulmonaires soit la deuxième cause des cancers des poumons après le tabac, et tue environ 480 personnes par an.

    Dès 2018, les taux « acceptables » de radon dans une habitation – soit ceux au-delà desquels une intervention d’assainissement est nécessaire – passeront de 400 à 300 becquerels par m³.

    Cet abaissement des normes a redessiné la carte des zones à risque dans le pays. De 45 communes particulièrement à risque, nous passons à 81 communes soit une population de 730.000 personnes.

    Cette directive européenne, basée sur les recommandations de l’OMS, impose donc de nouvelles normes pour les nouvelles constructions et préconise la mise en place d’une politique de réduction des risques d’exposition à travers des campagnes de prévention et de remédiation. C’est l’AFCN qui est chargée de mener cette campagne.

    Le Hainaut est une des provinces à avoir mené des campagnes de détection à grande échelle. Depuis sa mise en service en 2011, le Laboratoire d’études et de prévention des Pollutions Intérieures a effectué 10.000 analyses radon soit à peine 1 % d’habitations testées en Belgique.

    Monsieur le Ministre peut-il nous indiquer les mesures mises en place pour augmenter le taux de détection du radon et les mesures destinées à réduite son impact mortel ?

  • Réponse du 25/10/2016
    • de DI ANTONIO Carlo

    Les constatations épidémiologiques récentes montrent une augmentation statistique du risque de cancer du poumon résultant d’une exposition prolongée au radon à l’intérieur de bâtiments qui atteint des niveaux de l’ordre de 100 Bq/m³. Ces études expliquent que la directive européenne ait été révisée.  
    La directive diminue désormais le niveau de référence de la concentration de radon de 400 Bq/m³ à 300. Cette nouvelle norme de 300 Bq/m³ va s’imposer à toute nouvelle construction à partir du 6 février 2018.
     
    Suite à cet abaissement, le nombre de communes à risque a effectivement augmenté en Wallonie. Les communes nouvellement visées seront informées sans pour autant que ne soient généralisés les contrôles.
     
    Durant l’hiver 2015-2016, l’Agence fédérale de Contrôle nucléaire (AFCN), la Cellule régionale d'Intervention en Pollution intérieure de Bruxelles Environnement (CRIPI) et les cinq provinces wallonnes via leurs Services d’Analyse des Milieux intérieurs (SAMI/LPI) ont lancé une « action Radon ». Les résultats détaillés n’ont pas encore été communiqués à l’administration. Pour ce qui concerne la Région wallonne, 3.908 analyses ont été effectuées pour la saison 2015-2016. Les résultats ont permis de définir les zones à risques.
     
    La Région wallonne a rejoint l’initiative de l’« action Radon » le 1er octobre 2016. Les résultats de l’action devraient être connus au cours de l’été 2017.
     
    Cette action prévoit de proposer des détecteurs de radon individuels pour un prix réduit. Le coût du détecteur pour le demandeur (et l’aide éventuelle à la remédiation) est de 20euros au lieu de 30 euros pendant la campagne. L’Agence fédérale de Contrôle nucléaire prend en charge l’organisation et supporte l’aide financière.
     
    Ces détecteurs constituent la procédure de contrôle du radon dans les habitations. Il s’agit d’un boitier à installer dans la pièce de vie principale de l’habitation. Il détecte le niveau de radon en fonction de l’énergie émise lors de sa désintégration. Ces détecteurs doivent rester en place pendant 3 mois et être ensuite envoyés à un laboratoire agréé pour analyse. Au niveau wallon, il s’agit du laboratoire de pollution intérieure (LPI) situé dans le Hainaut.
     
     L’ « action radon » contribue par elle-même au travers de la sensibilisation de la population à augmenter le nombre d’analyses et ainsi à identifier un plus grand nombre d’habitations dans lesquelles des travaux de remédiation doivent être entrepris. Le taux de détection du radon devrait s’en trouver améliorer.
     
    Par ailleurs, le plan d’actions régional 2013-2016 impliquant notamment divers services de la Région va devoir faire l’objet d’une mise à jour suite à la modification européenne. Le 7 septembre dernier, j’ai chargé la CPES qui a été désignée comme « point focal radon » au sein du Service public de Wallonie, de me faire parvenir des propositions de révision. À ce jour, une des actions de ce plan prévoit des aides à la remédiation des logements présentant un taux élevé de radon. L’intervention financière ne porte que sur la partie excédant 1.000 euros. Dans les faits, peu de demandes sont introduites. Il s’agit dans la plupart des cas de travaux particulièrement légers. Ces travaux consistent à colmater les sources de radon émanant du sol (trous, fissures, etc.). À cet égard, il faut insister sur le fait que, bien souvent, une amélioration de la ventilation du bâtiment suffit à diluer significativement le taux de radon présent, et de ce fait à réduire le risque sanitaire.