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La place de l'agriculture en Wallonie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 64 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 21/10/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    L'agriculture a-t-elle encore sa place en Wallonie ? Si, posée comme cela, la question peut paraître provocante, elle doit l'être eu égard aux difficultés que traversent l'ensemble de ce secteur.

    Structurellement, la main d'oeuvre agricole et le nombre d'exploitations ne cessent de diminuer. Les crises se succèdent dans chaque filière : le lait, l'élevage bovin, les fruiticulteurs, les betteraviers ... Toutes les exploitations agricoles sont plus ou moins touchées par des problèmes de trésorerie et la pyramide de l'âge du secteur étant ce qu'elle est, il apparaît que de nombreux agriculteurs ne sauront pas remettre leur exploitation.

    A ces phénomènes, vient se greffer une difficulté dans l'image de l'agriculture. En effet, cette activité a un impact évident sur l'environnement et il est vrai que la généralisation de l'utilisation de produits phytosanitaires au cours des 60 dernières années n'a pas eu que des effets positifs.

    Néanmoins, on doit rappeler à tout le monde que si nos assiettes sont remplies c'est que, quelque part, un agriculteur a produit leurs contenus.

    On doit donc oser poser la question de la survie de l'agriculture dans notre Région. Les chiffres sont connus, près de 20.000 exploitations fermées en 20 ans, diminution de moitié de la population active dans le secteur.

    Cette tendance est-elle la même chez tous nos voisins européens ? Doit-on regarder ce secteur stratégique sombrer sans agir ? Depuis 25 ans, les politiques publiques ont-elles été efficaces ? Comment garantir un avenir à l'agriculture en Wallonie ?
  • Réponse du 26/10/2016
    • de COLLIN René

    Oui, l’agriculture a encore sa place en Wallonie ! Elle a évolué de façon spectaculaire au cours des 60 dernières années et continuera à le faire.

    Suite aux réformes successives de la Politique agricole commune (PAC) conjuguées à la mondialisation croissante des échanges économiques, l’agriculture wallonne et européenne est de plus en plus exposée aux marchés mondiaux et à leur volatilité. Par ailleurs, en réponse aux fortes attentes de la société européenne, nos agriculteurs sont confrontés à des normes de production, des législations sociales et environnementales exigeantes, bien souvent plus exigeantes que chez certains grands concurrents mondiaux. Raison pour laquelle j’estime qu’une question aussi stratégique que celle de notre alimentation quotidienne devrait tous nous amener à plaider pour l’exception agricole dans les négociations commerciales internationales.

    Au niveau européen, mes idées maîtresses sont celles de la régulation des marchés et de la protection d’une agriculture à taille humaine. Je continuerai à plaider en ce sens même si cette analyse n’est pas partagée par l’ensemble des États membres.

    Nos agriculteurs se doivent d’évoluer pour répondre à la demande du consommateur. Et ils sont prêts à le faire, dès lors que la demande suit et que leurs efforts sont correctement et équitablement rémunérés.

    Je défends l’idée d’un nouveau contrat entre la société wallonne et son agriculture. Nos concitoyens sont de plus en plus attentifs à une alimentation de qualité, produite près de chez eux. Je veux encourager et accompagner nos agriculteurs à répondre à cette demande et ainsi créer de la valeur ajoutée peu délocalisable dans nos régions.

    Au travers de mes différentes actions, je soutiens des initiatives, comme la qualité différenciée, les Halls relais agricoles ou le Clic Local de l’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité (APAQ-W), qui visent à ajouter de la valeur aux productions primaires. J’ai aussi revu de façon ambitieuse à la hausse, les objectifs du plan stratégique bio.

    Cultiver une image positive de notre terroir, pour transformer nos normes et nos contraintes en atouts, que ce soit via l’accueil à la ferme ou toute la dynamique rurale, je suis persuadé que ce sont là, parmi d’autres, des mesures de vitalité de notre agriculture.