/

L'utilisation des bactéries naturelles afin de lutter contre la pollution des rivières

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 66 (2016-2017) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 24/10/2016
    • de PREVOT Patrick
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    La faible pente du Geer entraîne un mauvais écoulement et donc une stagnation des différentes matières polluantes. Celles-ci viennent d’un peu partout, des évacuations clandestines, des rejets d’eaux usées d’industries, des traitements des agriculteurs et des égouts qui se jettent directement dans la rivière. La conséquence en est une odeur particulièrement nauséabonde.

    Afin de lutter contre ce phénomène, Idrabel, une société de biotechnologie, y sème des bactéries mangeuses de pollution.

    Ce projet-pilote a été lancé en 2005. Depuis, onze kilomètres du Geer ont déjà été traités avec une diminution de 46 à 71 % des volumes de vases organiques, selon les sites. Coût du traitement : 100.000 euros pour 51 776 m². Un investissement trois à dix fois moins élevé que le curage traditionnel. Le traitement bactériologique permet aussi une meilleure oxygénation du courant et un meilleur débit grâce à l’élimination des vases et autres boues.

    Quel est le regard du Gouvernement de la Région wallonne à l’égard de ce procédé ?

    Monsieur le Ministre confirme-t-il sa rentabilité et ses résultats ?

    Est-il prévu de le généraliser ? D’autres projets pilotes de ce type ont-ils été réalisés depuis 2005 ?
  • Réponse du 16/11/2016
    • de COLLIN René

    Il est exact que la Direction des Cours d’eau non navigables – District de Liège – mène depuis 2014 un test d'entretien biologique du GEER amont via un épandage, en deux phases, de bactéries « mangeuses de matières organiques ».

    Les paramètres déterminants de la réussite de ce traitement biologique visent, d’un côté, le traitement de la fraction organique des sédiments, et de l’autre, les cours d’eau à très faible pente, caractérisés par de faibles vitesses d’écoulement et une forte propension à la sédimentation des matières en suspension.

    Les résultats déjà enregistrés suite au traitement d’un premier tronçon du Geer, situé entre Petit-Axhe et Lantremange (WAREMME), établissent un taux d’abattement évalué, suivant les sites, entre -46 et -71 % de volume de matières organiques. Un second marché est actuellement en cours d’exécution sur un tronçon situé en aval, entre Lantremange (WAREMME) et Bergilers (OREYE).

    En termes financiers, le coût de ce traitement biologique est supérieur à celui d’un curage mécanique dont les sédiments extraits sont déposés à l’arrière de la crête de berge. A contrario, le coût de revient du traitement biologique devrait être compétitif lorsque les sédiments extraits doivent être exportés. Ce bilan semble indissociable d’une analyse globale qui devrait être menée à l’échelle du bassin versant en y incluant l’ensemble des enjeux (dont prioritairement l’enjeu écologique), et en l’élargissant à l’amont et aux affluents gérés par les autres gestionnaires (Communes et Province). En effet, ces affluents sont récepteurs des rejets d’eaux usées domestiques non traitées notamment à l’origine de l’apport de cette matière organique. À ce jour, seul le bassin du Geer a fait récemment l’objet de tels traitements en Wallonie.

    En conclusion, sur base des informations actuellement en notre possession, ce traitement biologique constitue une possibilité d’intervention parmi d’autres pour des situations bien spécifiques : cours d’eau à très faible pente présentant une quantité importante de sédiments très riches en matière organique. Par extension, il peut également être réservé aux étangs. Dès lors, une généralisation de ce type de traitement ne peut être envisagée à une large échelle.