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La sensibilisation aux dangers des Infections sexuellement transmissibles (IST)

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 167 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 03/11/2016
    • de PREVOT Patrick
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Neuf Belges sur dix pensent ne pas courir le risque de contracter une infection sexuellement transmissible (IST) ou le Sida, selon une étude réalisée par Ipsos à l’initiative de Durex et de la Plateforme prévention Sida. Pourtant, l’Institut de santé publique (ISP) note que le nombre de cas de chlamydia a été multiplié par quatre entre 2003 et 2015 et la syphilis par huit. Quant au Sida, il continue à progresser, trois cas étant diagnostiqués chaque jour.

    Connaît-on les chiffres pour la Wallonie ?

    Quels moyens sont débloqués chaque année par la Région en faveur de la sensibilisation aux IST et maladies sexuellement transmissible (MST) ?

    Comment Monsieur le Ministre analyse-t-il le fait que 65 % des Belges ignorent que le sexe oral peut mener à une IST ?

    Des campagnes de sensibilisation ciblées seront-elles menées à moyen terme ?
  • Réponse du 21/11/2016
    • de PREVOT Maxime

    L’Institut Scientifique de Santé publique (ISP) qui surveille notamment l’évolution des IST diagnostiquées en Belgique confirme, pour l’année 2014, une augmentation de ces diagnostics dans les trois régions du pays.

    L’Institut s’est basé sur des chiffres qui lui ont été fournis par un vaste réseau de laboratoires d’analyses médicales qui enregistrent les cas d’IST dans ces trois régions. L’ISP précise que ces chiffres sont des estimations, car seuls 60 % des laboratoires d’analyses médicales du pays enregistrent les IST.

    Il convient dès lors de les interpréter avec la plus grande prudence.

    L’ISP considère néanmoins que l’augmentation des IST observée depuis 2002 (chlamydia, gonorrhée et syphilis) n’est pas nécessairement la conséquence d’une recrudescence des IST dans le pays. En effet, si les diagnostics d’IST augmentent bel et bien, leur hausse est proportionnelle à celle du nombre de tests de dépistage réalisés au sein de la population. En d’autres termes, plus on réalise de tests de dépistage, plus le nombre d’IST diagnostiquées augmente.

    Pour la Plate-Forme Prévention Sida, l’augmentation du nombre de diagnostics d’IST découle notamment des campagnes de prévention et d’information auprès du public. Celles-ci lui permettent d’améliorer ses connaissances sur les différentes IST, tout en l’invitant à se faire dépister aussi souvent que nécessaire. Le dépistage est un axe central dans les actions de prévention : savoir si on est infecté par une IST permet d’adapter ses comportements (utiliser systématiquement un préservatif, se soigner) afin de briser la chaine de contamination et ainsi éviter de transmettre une IST. D’autant plus que, souvent, les IST ne présentent pas de symptômes visibles.

    Pour la même période de référence que celle utilisée par l’ISP, en ce qui concerne la Wallonie, les données sont les suivantes :

    Par ailleurs, en ce qui concerne le SIDA et VIH, les données sont les suivantes.

    Nouveaux cas d’IST rapportés y compris VIH ou hors VIH : ce nombre passe de 223 cas en 2002 à 1028 cas en 2013.

    Nouveaux cas de SIDA et de VIH rapportés : ce nombre passe de 25 cas en 2002 à 20 cas en 2014 pour le SIDA et de 195 cas en 2002 à 169 cas en 2014 pour le VIH.

    En 2016, les moyens débloqués par la Région en faveur de la sensibilisation aux problèmes des IST et MST concernent les subventions des opérateurs de promotion de la santé développant des projets liés à cette thématique et les subventions accordées aux 70 centres de planning familial dont une des missions est à la fois de faire de la prévention et du dépistage, mais aussi de l’information et de la sensibilisation des professionnels en lien avec cette problématique des IST et MST.

    Le budget consacré aux opérateurs de promotion de la santé liés aux thématiques VIH, IST, EVRAS est de 1.802.950 euros.

    Le montant annuel des subventions accordées aux centres de planning familial pour financer l’ensemble de leurs missions, dont celles relatives aux IST/MST, est d’environ 13.000.000 euros.

    Actuellement, la campagne de prévention intitulée « Partager sa vie avec une personne séropositive, c’est possible » relancée ce mois-ci, s'inscrit dans le prolongement de la campagne d'été initiée en 2015 (« Les bons réflexes ») et rediffusée en 2016 qui était axée sur le concept de la prévention combinée. Cette campagne s'adresse à toutes les personnes séropositives (VIH) et les personnes séronégatives en général.

    Les objectifs visés par la campagne sont :
    * amener le public à mieux accepter la séropositivité par une meilleure intégration des personnes vivant avec le VIH dans la vie de tous les jours, en mettant en avant le caractère non contaminant si elles ont une charge virale indétectable ;
    * informer le public sur le concept de prévention combinée du caractère non contaminant des personnes vivant avec le VIH qui prennent un traitement ;
    * inviter le public à porter un autre regard sur les personnes vivant avec le VIH ;
    * adresser aux personnes vivant avec le VIH un message de soutien faisant part de leurs difficultés quotidiennes et les assurer de la mobilisation de la société ;
    * sensibiliser le public au fait que les personnes séropositives prenant un traitement ne sont quasi plus contaminantes et qu'il est possible de vivre avec elle, dans la vie de tous les jours sans risque d'infection.

    En outre, le protocole relatif à la généralisation de l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) en milieu scolaire est en cours de révision afin d’être conforme au transfert de compétences. Il implique tant les compétences de la Région wallonne et de la Cocof (Promotion de la santé et Centres de planning familiaux) que celles de la Fédération Wallonie-Bruxelles (enseignement et promotion de la santé à l’école). Ce référentiel commun donne une définition de l’EVRAS, de ses objectifs, de ses thématiques et encadre les échanges d’informations et de collaborations entre les secteurs concernés.

    De nombreuses actions sont en cours de réalisation afin d’informer la population des facteurs de transmission des IST notamment via les campagnes radio et TV des opérateurs que nous soutenons, via le travail effectué en collaboration avec mes homologues concernant la généralisation de l’EVRAS en milieu scolaire, via la sensibilisation des professionnels de la santé en première ligne pour poursuivre ce travail d’information, via les différents sites internet tels que « love attitude » créé par les fédérations des centres de planning familiaux.