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Le suivi en matière d'absentéisme dans la fonction publique

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 48 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 03/11/2016
    • de ONKELINX Alain
    • à LACROIX Christophe, Ministre du Budget, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    Suite aux chiffres publiés sur l'absentéisme dans la fonction publique wallonne, les jours de maladie pour cause de burn-out sont en augmentation. Aussi, je tiens à souligner les actions de Monsieur le Ministre, depuis son arrivée comme Ministre de la Fonction publique, notamment avec l'actualisation de l'étude Samba et le lancement d'un nouveau plan bien-être pour les fonctionnaires.

    Les raisons peuvent être multiples : conditions de travail inadéquates par rapport au métier exercé , manque d'autonomie, trop fortes responsabilités, degré variable de motivation, lenteur dans la progression de carrière ou encore le manque de reconnaissance des compétences et de l'expertise de certains agents.

    Aussi, l'exercice des matières transférées dans le cadre de la 6e réforme de l'État pourrait précisément être une cause de burn-out. En effet, un agent qui ne se sentirait pas suffisamment formé à l'exercice d'une nouvelle matière pourrait prendre peur et se sentir dépassé par la tâche.

    Je souhaiterais avoir quelques précisions en la matière : l'Administration wallonne a-t-elle mis en place un système de formations « spécifiques » à ces nouveaux métiers ?

    Deux autres pathologies peuvent aussi toucher la fonction publique : le « bore-out » (ennui au travail) et le brown out (absurdité ou incompréhension des tâches confiées qui peuvent aussi entrer en conflit avec les valeurs personnelles de l'agent).

    Suite aux différentes études déjà menées, Monsieur le Ministre dispose-t-il d'un recensement précis qui permet d'identifier les agents qui pourraient en souffrir afin éventuellement de pouvoir les réaffecter vers d'autres fonctions plus en adéquation avec leur profil ?
    Le cas échéant, ne serait-il pas utile d'approfondir le sujet via une étude interne plus approfondie?
  • Réponse du 24/11/2016
    • de LACROIX Christophe

    Dans sa Déclaration de politique régionale, le Gouvernement wallon entend effectivement promouvoir une Fonction publique attractive et valorisante en développant notamment une politique préventive et active en matière de bien-être et de santé au travail et en portant une attention particulière à la prévention du burnout et de l’absentéisme.

    Si ces thèmes revêtent une importance capitale, ils sont loin d’être les seuls à pouvoir contribuer au bien-être auquel nos agents sont en droit de prétendre. En cela, il me paraissait indispensable que des mesures concrètes puissent être envisagées afin de garantir le bien-être de tous ceux qui participent au quotidien au développement de la Wallonie.

    Pour rencontrer la satisfaction des usagers sans mettre à mal celle de nos agents, c’est une réflexion profonde sur le déploiement d’une nouvelle culture d’entreprise que j’ai initié au sein de l’Administration wallonne. On ne peut, en effet, prendre le risque de se priver de ses nombreux talents par un manque de vigilance ou de prévoyance à leur égard.

    C’est dans cet esprit que, depuis fin 2014 déjà, mes services ont pris contact avec mon Administration dans le but de développer des actions destinées à promouvoir le bien-être au sein de nos structures. Le fruit de ces travaux se traduit par la mise en œuvre d’un Plan Bien-être que le Gouvernement a adopté en date du 21 juillet dernier.

    Si des mesures relatives au bien-être ont déjà vu le jour dans le cadre du Plan d’action Samba, spécifique au Service public de Wallonie, il me semblait essentiel qu’un Plan – Le Plan Bien-être – soit destiné à l’ensemble des fonctionnaires de la Fonction publique wallonne. Dans un souci de rationalité, il a ainsi été convenu que les actions définies suite à la seconde enquête Samba soient intégrées au Plan Bien-être.
    En termes de réalisations antérieures, si les mesures prioritaires développées suite aux résultats de la première enquête Samba, réalisée en 2012, ont constitué une première étape, force est de constater qu’effectivement des efforts doivent encore être fournis, tout particulièrement à la lecture des résultats de la seconde enquête Samba réalisée en 2014.

    Le Plan Bien-être entend dès lors répondre aux besoins et difficultés exprimés lors de ces enquêtes et en particulier le burnout. L’objectif final étant de fournir à tous les membres du personnel de l’Administration wallonne un cadre de travail et de fonctionnement dans lequel ils se sentent bien et où ils peuvent effectuer leurs prestations dans une harmonie constante.

    En ce qui concerne l’absentéisme lié aux absences pour maladie, son taux reste sensiblement stable et constant depuis 2011 où il était de 7,71 % pour atteindre 7,65 % en 2015.

    Selon Medconsult (ASBL chargée par le SPW du contrôle des absences pour maladie), en 2015, 3096 certificats sont en rapport avec du burnout (1449) ou un syndrome dépressif (1647) ce qui représente 10,91 % des absences. À ce jour, l’administration ne dispose pas de données chiffrées relatives au bore-out et au brown-out.

    Au niveau des mesures du Plan Bien-être qui sont dédiées au stress et au burnout, il a été proposé de mettre en avant les actions suivantes :
    1) Organiser une sensibilisation « bore-out, burnout et stress au travail » via des sessions d'acquisition et d'échange de pratiques de prévention.
    2) Développer des formations relatives au stress et au burnout.
    3) Développer un cadre de travail harmonieux.
    4) Réaliser une analyse des risques psychosociaux telle que prévue par la législation en la matière.
    5) Proposer un accompagnement à la hiérarchie, aux équipes et aux agents dans la gestion de certaines problématiques (stress, burnout, conflit, absentéisme, dysfonctionnements, accompagnement des fins de carrière …).
    6) Offrir des perspectives de carrière notamment en termes de mobilité.

    En ce qui concerne les mesures prises par l’Administration dans le cadre de la sixième réforme de l’État, le Secrétaire général et moi-même avons accueilli tous les agents transférés dans ce cadre le 5 janvier 2015. Des stands d’informations étaient également à leur disposition afin de répondre à toutes leurs questions sur la structure et le fonctionnement de leur nouvelle administration.

    Les 21, 23, 28 et 30 avril 2015, des séances d’information ont été organisées pour les 188 agents transférés. Le but de ces séances était d’informer les agents sur les outils, les services et les procédures administratives du SPW. Lors de ces séances, les agents ont reçu un rapport d’intégration à compléter. Ce document est remis habituellement à tous les nouveaux, il  permet aux agents de se familiariser avec leur nouvel environnement de travail et d’appréhender leur nouvelle activité, leur espace de travail et son fonctionnement.

    L’outil proposait également un rapport d’étonnement au travers duquel les agents pouvaient exprimer leur opinion.

    Lors de leur entrée en service, les agents transférés ont participé à un entretien de planification avec leur supérieur hiérarchique. Cet entretien était l’occasion d’identifier les formations nécessaires à l’exercice de leur fonction.

    En outre, dans le cadre de cette sixième réforme de l’état, des agents du SPW ont dû exercer de nouvelles compétences. Afin de faciliter le transfert de connaissances, ces agents ont pu utiliser l’outil « boîte à outil du transfert ». Inspiré du « Kit de survie du Fédéral », cet outil est conçu pour analyser la manière dont les compétences sont exercées au Fédéral.