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Plan de recapitalisation de la F.N. Herstal.

  • Session : 2004-2005
  • Année : 2005
  • N° : 59 (2004-2005) 1

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  • Question écrite du 03/06/2005
    • de COLLIGNON Christophe
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie et de l'Emploi

    La Région a pris par le passé ses responsabilités afin de pérenniser la FN qui, sans l'intervention des pouvoirs publics en 1997, se serait alors sans doute trouvée dans une position bien délicate. Aujourd'hui, on peut dire que ce soutien, porté à bout de bras il y a quelques années par le Ministre de l'Economie de l'époque, n'a pas été vain. Plusieurs fois, le scénario d'un désinvestissement de la Région dans cet outil a pourtant été évoqué, notamment par le récent prédécesseur de Monsieur le Ministre. Mais, aujourd'hui,encore, l'actionnaire en est toujours bel et bien la Région wallonne. L'entreprise se porte donc plutôt bien, ce qui est tout à l'honneur de ses gestionnaires. Ainsi, l'année 2004 a confirmé la santé retrouvée du groupe Herstal.

    Et le développement économique de la FN, illustration des possibilités réelles du redéploiement économique liégeois, est à nouveau à l'ordre du jour. En effet, l'information selon laquelle la FN désire mettre sur pied un plan de modernisation de ses outils, d'investissement et de participation dans d'autres sociétés, a récemment été évoquée.

    Monsieur le Ministre a déclaré qu'il avait pris connaissance des intentions du groupe Herstal et qu'un soutien de principe semblait se dessiner.

    Mais avant la possible réalisation de ce dossier, il convient d'en éclaircir quelques éléments.

    Les chiffres cités se montent à une hauteur de 106 millions d'euros de besoins. Le groupe Herstal et des banques portugaises apporteraient une partie de l'argent nécessaire, la Région, via la Sogepa, étant sollicitée pour une augmentation de capital se chiffrant apparemment à 50 millions d'euros.

    Les intentions de la FN concernent le repositionnement sur le marché des munitions, l'introduction de nouvelles technologies, le renforcement de plusieurs axes existants comme l'équipement des forces de l'ordre aux USA ou l'activité « système ». Le développement de la filiale portugaise devrait aussi y être associé, tout comme un repositionnement qualitatif de la fabrication de la Winchester.

    L'augmentation de capital permettrait enfin de fournir les capitaux destinés à faire face au cycle des ventes du secteur.

    On le voit, il s'agit là, au vu d'un premier examen, d'une demande argumentée.



    Le conseil d'administration de la Sogepa s'est penché sur cette demande vendredi. La Sogepa a-t-elle eu connaissance d'un plan apportant les précisions nécessaires afin d'envisager cette intervention financière avec sérénité ? Si cela se confirme, il s'agirait d'une bonne nouvelle pour le bassin liégeois, mais aussi d'un signal fort envers les entrepreneurs wallons. La réussite existe et est à encourager et à mettre en exergue.

    Le monde économique est sans certitudes, mais il est important de souligner que les pouvoirs publics conservent un rôle important à y jouer, comme l'illustre l'intervention au sein de cette entreprise. Contrairement à ce qui est encore parfois déclaré, la Wallonie ne soutient pas que des canards boiteux, loin de là !

    Un dossier de finalisation pourrait-il dès lors être envisagé dans un délai raisonnable au Gouvernement wallon ?

    En termes d'emplois, il s'agirait sans doute d'une garantie du maintien de travailleurs en place. Nous espérons que ce signal permettra aussi, à terme, la création de nouveaux postes de travail. D'ici-là, il sera sans doute souhaitable de renforcer la formation continue des travailleurs, dans le but de créer encore des produits à forte valeur ajoutée.
  • Réponse du 30/06/2005
    • de MARCOURT Jean-Claude


    La FN est une entreprise qui compte en Région wallonne. Elle a connu une histoire économique et sociale qui a marqué et marque encore toute la Région. Elle occupe une position de leader mondial en production et commercialisation d'armes légères et doit, de ce fait, tenir en permanence une stratégie particulièrement proactive. Actionnaire unique du Groupe, la Région wallonne doit assumer une importante responsabilité dans les choix opérés pour et par cette entreprise.

    C'est bien suite à la défection de l'actionnaire privé GIAT que la Région a été forcée, en 1997, de procéder au rachat de la totalité des actions de l'entreprise et de remettre des moyens financiers à hauteur de 62,5 millions d'euros dans l'entreprise. Le capital de la FN est ainsi devenu totalement public, ce qui, dans le cas qui nous occupe, a plutôt eu un impact bénéfique sur les résultats par rapport à la gestion privée antérieure.

    La gestion de GIAT s'est caractérisée par des choix industriels très discutables qui ont encore des conséquences négatives sur la capacité d'action du Groupe. A titre d'exemple, l'engagement d'exploiter la marque Winchester et de produire sur une très longue période dans une usine américaine a introduit une rigidité pesante qui handicape les marges de manœuvre du Groupe.

    L'opération menée par la Région wallonne, avec l'acquisition de l'entreprise, avait pour but de porter les actions le temps de trouver un repreneur privé présentant des garanties suffisantes pour assurer la pérennité des activités à Herstal.

    La recherche d'un partenariat financier et industriel n'a pas abouti au cours de l'ancienne législature.

    Il va de soi que, si des partenariats avec le secteur privé pouvaient être noués pour certains types d'activités et qu'ils étaient de nature à consolider les activités de la société en Wallonie, ils seraient examinés de manière positive.

    A ce stade, la direction a élaboré un plan d'investissements ambitieux visant à assurer le

    développement de l'activité et à garantir l'avenir de l'entreprise.

    L'option stratégique présentée par les organes de gestion est l'investissement dans les gammes de produits et les outils de production pour lesquels le Groupe peut s'imposer comme leader. La Région accompagnera la modernisation de l'entreprise afin de lui permettre de se positionner comme acteur important sur des marchés en constante mutation.

    Le plan d'investissements a été examiné en profondeur par la SOGEPA, par ailleurs présente au Conseil d'administration de l'entreprise. Le dossier a ensuite été présenté au Conseil d'administration de la SOGEPA qui a émis un avis favorable sur une demande d'intervention de la Région wallonne.

    Le Groupe FN a clôturé l'année 2004 par un résultat positif (11 millions d'euros) , alors même que l'exercice a été négativement influencé par l'évolution du cours du dollar. Dans la mesure du possible, le Groupe devra assurer lui-même une part significative de l'effort stratégique de l'investissement. Certains éléments du plan devront être autofinancés au niveau de l'une ou l'autre entité du Groupe.

    Toutefois, les résultats réalisés et projetés au niveau des diverses sociétés du Groupe seront insuffisants pour faire face à l'ensemble du programme.
    Il est logique que les organes de gestion se soient tournés vers l'actionnaire pour demander des moyens permanents nouveaux. D'autres sources de financement sont évoquées, telles qu'une contribution financière des pouvoirs publics portugais dans les investissements de la filiale située au Portugal, ainsi qu'une intervention bancaire, d'un montant limité, le secteur bancaire n'étant plus enclin à afficher des soutiens à ce type de secteur.

    Ces aspects, ainsi que les structures d'organisation de l'entreprise à mettre en place, doivent encore être affinés.

    Les données qui sont en ma possession me permettent de croire que les éléments fournis par la direction de la SOGEPA, suivi par le Conseil d'administration de celle-ci, sont probants et assurent un avenir au Groupe.

    Aussi, je présenterai prochainement au Gouvernement une proposition d'intervention de la Région wallonne dans ledit programme d'investissements.