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La pauvreté des seniors

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 180 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 08/11/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le SPF Économie a publié les chiffres de l’enquête sur les revenus et les conditions de vie pour 2015. Cette étude est menée chaque année auprès de 6.000 ménages belges, et ce depuis 2004. On peut y lire qu’en 10 ans (entre 2004 et 2015), la pauvreté chez les seniors (soit de plus de 65 ans) est passée de 21 % à 15 % (soit 23 % en 2006).

    Mais comment expliquer cette diminution de près d’un tiers ?

    Philippe Defeyt ne semble pas partager l’optimisme du SPF et déclare « Lorsqu’on dit que les pensions ont augmenté, on ne parle pas de pensions individuelles. En réalité, on remplace des personnes très âgées qui avaient des pensions très basses et qui décèdent, par de jeunes pensionnés qui jouissent de pensions plus élevées. Il ne faut jamais oublier que l’indice de pauvreté est calculé en termes relatifs ».

    Le SPF quant à lui souligne que depuis des années, les pensions minimales ont été de nombreuses fois revalorisées. On ne parle pas seulement des nouvelles mesures du gouvernement actuel, mais de plusieurs vagues depuis 2004. C’est la liaison pension liée à l’enveloppe bien-être.

    Puis-je demander à Monsieur le Ministre de donner son analyse de la question ?
  • Réponse du 28/11/2016
    • de PREVOT Maxime

    Sans remettre en question l’enquête réalisée par le SPF Économie et Emploi, je me permets toutefois de nuancer certaines affirmations en les replaçant dans leur contexte afin d’éviter toute conclusion hâtive.

    Ainsi, si les chiffres avancés par le SPF sont exacts, l’interprétation qu’en donne Philippe DEFEYT ne l’est pas moins selon moi. Pour lui, lorsqu’on affirme que les pensions ont augmenté, on ne parle pas de pensions individuelles et en fait, on remplace des personnes très âgées à pensions très basses par de jeunes « papy-boomers » jouissant de pensions nettement plus intéressantes.

    Il n’empêche qu’il y a seulement cinq ans, les plus de 65 ans constituaient encore la catégorie la plus à risque en matière de pauvreté et que, défiant toute prévision, leur qualité de vie semble enfin s’améliorer. À cet égard, les chiffres fournis par la Fédération wallonne des CPAS sont sans équivoque : le nombre de bénéficiaires de plus de 65 ans du Revenu d’intégration sociale a diminué de 8 % sur ces 5 dernières années, sachant que le taux pour toute la population est resté inchangé sur la même période.

    L’analyse livrée récemment par Christine MAHY, Secrétaire générale du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, me paraît également digne d’intérêt, car elle vient encore affiner celle de Philippe DEFEYT. C’est bien la structure même des cohortes des personnes âgées qui a changé : ceux qui arrivent aujourd’hui à la pension ont généralement une meilleure carrière que leurs parents et c’est encore plus vrai pour les femmes qui avaient été longtemps quasiment exclues du monde du travail.

    Il est également probable que nombre de pensionnés ont anticipé leur départ à la retraite vu les incertitudes quant aux régimes de pensions.

    L’interrogation consiste à savoir si cette tendance positive pourra perdurer à l’avenir. En effet, certaines mesures prises aujourd’hui au niveau du Gouvernement fédéral envers les générations plus jeunes pourraient infléchir nettement cette tendance pour les décennies à venir. Or, c’est essentiellement une carrière complète qui génère une bonne pension ; combien de jeunes d’aujourd’hui pourront-ils encore y prétendre ?

    L'honorable membre pourrait utilement soumettre sa question à mon collègue, le Ministre fédéral des pensions, Monsieur Daniel BACQUELAINE qui pourra certainement apporter des précisions supplémentaires puisqu’il est le gestionnaire de cette matière. La liaison des pensions à l’enveloppe bien-être relève également de la compétence fédérale. Cette dernière est exercée aujourd’hui par le Ministre fédéral Willy BORSUS en charge des compétences relatives à l’Intégration sociale.