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L'économie sociale

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 68 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 08/11/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Forte de 10.000 emplois, l’économie sociale a le vent en poupe en Wallonie. A Liège, les exemples de réussite se multiplient, comme "Vin de Liège".

    Se basant sur une participation citoyenne, elle n’a pas vocation à faire des profits, mais bien d’offrir un réel projet de société, avec des emplois locaux et non délocalisables, une juste redistribution des bénéfices entre tous les coopérateurs et une meilleure gestion des ressources.

    En Wallonie, on compte 729 entreprises d’économie sociale, dont 318 coopératives et 411 sociétés commerciales à finalité sociale, cela représente une augmentation de 25 % en 5 ans.

    L’émergence de ce type d’entreprise n’a pas toujours été simple. En effet, il y a 20 ans, ces entrepreneurs alternatifs ne trouvaient pas d’écho auprès des banques, d’où la nécessité de créer un outil économique public spécifique. Avec un succès certain : 60 millions d’euros investis dans 287 entreprises et pas moins de 7.000 emplois.

    On ne peut qu’approuver les démarches entreprises par le Gouvernement wallon en la matière.

    Ne semble-t-il pas à Monsieur le Ministre qu’à l’avenir on devra davantage investir dans l’économie sociale, et ce, dans la mesure où la digitalisation va créer des emplois pour des personnes plus qualifiées et en détruire d’autres occupées par des personnes moins qualifiées et qu’il va falloir réorienter vers d’autres filières ?

    Ne faut-il dès lors pas agir en parfait parallélisme en optant à la fois pour une économie numérique et pour l’économie sociale ?
  • Réponse du 02/12/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    La numérisation bouleverse, et ce n’est qu’un début, l’ensemble de notre économie. Des métiers nouveaux vont apparaître, d’autres au contraire sont en train de disparaître. C’est le lot de toute révolution industrielle. Le rôle du politique est de faire en sorte que cette situation de fait se transforme en opportunité, pour nos entreprises, pour leurs salariés, mais aussi pour l’ensemble de notre société.

    C’est pour cette raison que la Stratégie numérique, adoptée par le Gouvernement wallon, comporte pas moins de 10 mesures consacrées à la formation initiale et continuée aux technologies numériques et à la créativité :
    - Mesure 39 : doter les écoles d’une connexion Internet permettant son exploitation dans toutes les classes ;
    - Mesure 40 : appels à projets pédagogiques, équipement des écoles en terminaux numériques collectifs et promotion du BYOD ;
    - Mesure 43 : mise en place de cours sur le numérique dans tous les programmes d’apprentissage ;
    - Mesure 44 : adaptation de la formation des enseignants et formateurs à la transformation digitale ;
    - Mesure 45 : développement de centres d’expertise TICE pour l’école et la formation professionnelle ;
    - Mesure 46 : adaptation des formations métiers à la transformation numérique et aux métiers en pénurie ou émergents ;
    - Mesure 47 : formation des demandeurs d’emploi au numérique ;
    - Mesure 48 : optimiser l’offre des centres de formation « pour » et « par » le numérique ;
    - Mesure 49 : organisation de « Creative Fab Labs » orientés métiers ;
    - Mesure 50 : renforcer l’inclusion numérique des citoyens, notamment dans des lieux dédiés (type EPN).

    En outre, il convient de souligner le travail prospectif mené actuellement à l’initiative du service AMEF (Analyse, Métier, Emploi, Formation) du FOREm. Des ateliers ayant pour objectif d’anticiper l’impact de la transformation numérique sur les métiers et les compétences sont organisés sous la forme de rencontres entre le monde socio-économique et le monde de la formation. Il s’agit ici d’assurer une meilleure adéquation entre l’offre de formation et les besoins, présents ou futurs, exprimés par les entreprises.

    L’Agence du Numérique est fortement impliquée dans cette démarche réalisée en collaboration avec la Ministre de l’Emploi.

    Les Entreprises d’économie sociale n’échappent évidemment pas à ce mouvement. Elles ont d’ailleurs l’opportunité de participer et de profiter pleinement des aides que la Wallonie propose dans ce cadre.

    En matière de création d’emplois pour des travailleurs peu qualifiés, il faut tout d’abord rappeler que seules certaines entreprises d’économie sociale se sont donné cet objectif. Autrement dit, l’économie sociale ne peut être réduite à la lutte contre le chômage ou la pauvreté. Cependant, pour soutenir celles-ci, le Parlement wallon a approuvé récemment un nouveau décret sur les Entreprises d’Insertion. Celui-ci devra pouvoir entrer en vigueur pour la mi 2017 au plus tard. Il permet de simplifier les procédures et de tenir compte, notamment, des secteurs d’activités pour définir les normes de subventionnement.

    Il s’agira, une fois cette législation pleinement opérationnelle, de promouvoir cette mesure afin de susciter la création de nouvelles entreprises d’insertion dans des filières porteuses en termes d’emploi peu qualifié. Pour ce faire, le CWES (Conseil Wallon de l’Économie Sociale) va être chargé, encore avant la fin de cette année, de mener une réflexion afin de proposer des pistes au Gouvernement en la matière. Des actions ciblées pourront, sur base de ce travail, alors être mises en place.