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Les grossesses précoces.

  • Session : 2004-2005
  • Année : 2005
  • N° : 95 (2004-2005) 1

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  • Question écrite du 03/06/2005
    • de KAPOMPOLE Joelle
    • à VIENNE Christiane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    La question qui m'amène auprès de Madame la Ministre a trait à la problématique des grossesses précoces. Question oh combien cruciale et que je me permettrai de lier à la politique familiale qu'elle mène au travers de ces outils de proximité que sont les maisons maternelles.

    Il y a, en moyenne, 417 grossesses d'adolescentes (moins de 18 ans) menées à terme par an en Wallonie et à Bruxelles. Parmi celles-ci, quatorze jeunes mères ont moins de 15 ans.

    Par ailleurs, plus d'une grossesse d'adolescente sur deux se termine par une interruption volontaire de grossesse (contre 1/12 pour les plus de 18 ans). Il faut savoir que 45,9 % des adolescentes recourant à l'IVG n'ont utilisé aucun moyen contraceptif.

    On observe une association entre le fait d'être une mère jeune et l'absence de suivi avant l'accouchement ou le retard à une première consultation.

    Ajoutons à cela le fait que davantage d'enfants naissent prématurément ou avec un poids bien insuffisant, chez les jeunes mères ; les différences sont d'autant plus marquées que ces mères vivent isolées.

    Pour les gens de terrain, il s'agit souvent pour certaines de ces adolescentes de réinventer une histoire familiale difficile.

    La problématique des grossesses précoces a bien été abordée durant les Etats généraux de la petite enfance – menés à l'initiative de la Communauté française -, mais, à ma connaissance, il n'y a pas eu d'atelier spécifique à cette thématique.

    Face à cette problématique qui ne vas pas en s'amenuisant, Madame la Ministre ne pense-t-elle pas qu'il faudrait prévoir davantage de places au sein même des maisons maternelles spécifiquement orientées vers les très jeunes mères durant et après leur grossesse ?

    Je ne doute pas de l'attention que Madame la Ministre accorde à la problématique et la remercie par avance de la réponse qu'elle apportera à la présente question.



  • Réponse du 09/06/2005
    • de VIENNE Christiane

    La question de l'honorable Membre met en lumière deux problématiques spécifiques que sont, d'une part, la prévention des grossesses précoces et le recours à l'interruption volontaire de grossesse et d'autre part, le manque de suivi avant l'accouchement ou le retard à une première consultation chez la jeune mère.

    Dans le cadre de la prévention des grossesses précoces, la Ministre de la Communauté française chargée de l'Enfance, de l'Aide à la jeunesse et de la Santé, Madame Catherine Fonck, et moi-même avons déposé, le 14 octobre dernier au Gouvernement wallon, une note commune relative à la réalisation d'un état des lieux quant à la prévention de ces grossesses précoces et des risques liés à la sexualité chez les jeunes.

    Cette étude a pour objectif de dresser un inventaire des outils de prévention existants, d'évaluer les réalités vécues par les jeunes en matière de prévention et de dégager des pistes d'action concrètes sur le territoire de la Communauté française.

    Un cahier des charges rédigé en commun sera soumis au prochain Gouvernement conjoint de la Région wallonne et de la Communauté française ce 7 juillet 2005.

    L'étude, proprement dite, pourrait être confiée à une des universités francophones ou à une des écoles de santé publique, voire à un consortium de celles-ci à déterminer.

    Par ailleurs, un comité d'accompagnement composé de professionnels du secteur aura la charge de dresser l'inventaire des outils existants en matière de prévention et travaillera parallèlement à l'étude réalisée et à ses résultats (cerner au mieux les réalités vécues par les jeunes en matière de sexualité, analyse des conditions d'accès aux méthodes contraceptives et de la survenue des grossesses précoces, ...)

    Comme l'honorable Membre le soulève, la Région wallonne a également en charge l'accueil et l'hébergement des personnes adultes en difficultés sociales. Depuis le 12 février 2004, un nouveau décret a été établi et permet de donner un cadre juridique commun à la totalité des institutions d'hébergement d'adultes en intégrant les maisons maternelles.
    Ce nouveau décret renforce, sans conteste, le secteur. Des moyens financiers sont d'ailleurs prévus dans le cadre de l'hébergement de femmes accompagnées d'enfants.

    Toutefois, la mise en application d'un tel décret soulève certaines questions qu'il faut pouvoir analyser de manière plus approfondie. Cette réflexion est en cours actuellement au sein de mes services. La problématique que l'honorable Membre soulève est déjà intégrée dans cette analyse et sera mise en corrélation avec le travail mené avec la Communauté française.