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Les vaches à canule

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 166 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 08/11/2016
    • de PUGET André-Pierre
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    L’ASBL "Animaux en péril" a dénoncé l’existence, en Wallonie, à Gembloux, dans le cadre des travaux de la faculté d’agronomie, de vaches à canules.

    Les canules permettent, nous apprend-on, d’étudier les micro-organismes se développant dans le rumen, premier estomac des ruminants et dont le rôle est de dégrader les matières végétales avant leur transformation en lait et en viande.

    C’est une pratique ancienne puisqu’elle remonte à 1831, mais on ignorait qu’elle avait cours en Wallonie. La canule est placée sous anesthésie locale. Les vaches sont régulièrement suivies par les médecins vétérinaires.

    Les chercheurs la disent indolore pour l’animal. A Gembloux, on se justifie comme suit, d’après les infos relayées dans La Dernière Heure : « Le principal avantage est d’éviter le sacrifice d’animaux. En effet, pour prélever les mêmes quantités de micro-organismes, il faudrait abattre de l’ordre de 50 animaux chaque année. La mise en œuvre se fait dans le respect du bien- être et de la santé animale, ainsi que des procédures d’autorisation par la Commission d’éthique pour les expériences recourant à l’animal. ».

    De telles méthodes sont-elles réellement indolores  ? Monsieur le Ministre les préconise-t-il ou bien faut-il les faire interdire ?
  • Réponse du 10/11/2016
    • de DI ANTONIO Carlo

    La réglementation actuelle prévoit que les expériences soient autorisées sur les animaux pour la recherche. Cela est permis pour l’amélioration des conditions de production des animaux élevés à des fins agronomiques et la mise au point de la production d’essais de qualité, d’efficacité et d’innocuité d’aliments pour animaux. L’expérimentation animale pour également être autorisée pour la protection de l’environnement.

    Cette technique qui consiste à implanter sur l'abdomen de la vache un « goulot » existe chez nous depuis plusieurs années. Elle doit être parfaitement maîtrisée et réalisée par un vétérinaire spécialisé dans les grands animaux.
    Ces expériences sont menées dans le cadre d’un projet soumis à l’approbation d’une Commission d’éthique.

    Les producteurs wallons produisent de nouveaux fourrages avec des végétaux adaptés à notre climat et qui donnent une bonne récolte. Les bovins étant des ruminants, leur système digestif est très sensible. Il est donc primordial d’avoir une composition de la ration alimentaire parfaitement équilibrée sans quoi, l’animal s’expose à des pathologies avec des conséquences mortelles. Ces nouveaux fourrages doivent faire l’objet d’une évaluation afin d’offrir aux animaux une bonne qualité pour assurer la productivité en lait ou en viande. La question qui nous occupe touche donc au bien-être animal, mais aussi à l’avenir de notre agriculture qui doit devenir plus durable et à l’impact environnemental de cette agriculture.

    Selon mes services, il existe d’autres méthodes permettant ce type de recherche et même si rien d’un point de vue scientifique ne justifie d’interdire cette pratique je souhaite que soient privilégiées des méthodes alternatives plus respectueuses du bien-être des animaux.

    Enfin, les derniers animaux opérés datent de 2008 et sont aujourd’hui au nombre de quatre.