/

Le succès de la formation en alternance

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 45 (2016-2017) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 09/11/2016
    • de GAHOUCHI Latifa
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    La formation en alternance est un des systèmes qui permet de former les jeunes à un métier sur le terrain et leur permettre de mieux appréhender ce que sera leur futur de travailleur. C'est une solution non négligeable pour mener à l'emploi et elle est, comme vous l'avez dit récemment, la deuxième filière qui y mène justement. L'IFAPME pointe d'ailleurs que dans les six mois, elle occasionne un taux d'insertion à l'emploi de 78% pour les apprentis.

    Cependant, cette filière ne connaît pas le succès qu'elle mérite, selon une étude. Notamment au sein du monde entrepreneurial, où 36 % des patrons ne l'utilisent tout simplement pas et, pis encore, 11 % ne savent même pas qu'elle existe. Reste que 22 % des apprentis restent sur la sellette après leur stage, soit d'après un article de presse économique,  l'équivalent de 1.828 jeunes.

    Madame la Ministre a qualifié cela d'intolérable et je ne peux que la suivre. Il faut plus d'entreprises qui s'associent à cette démarche, car elle est bonne pour tout le monde et, surtout, elle attire de plus en plus de jeunes.

    Il y a des secteurs qui utilisent beaucoup la filière, comme l'Horeca, et d'autres qui semblent plus rétifs à faire appel aux jeunes, comme les secteurs de la santé ou de la finance. Certains évoquent une expérience ratée de formation en alternance. D'autres disent ne pas avoir le temps de former.

    Comment dès lors les attirer ou les ré-attirer vers la filière ? Outre une meilleure communication, quels moyens sont-ils déjà en mis en place pour faciliter la tâche aux entrepreneurs qui usent de la formation en alternance ? Quels autres moyens Madame la Ministre va-t-elle proposer pour augmenter l'accès à la filière ?

    Il s'agit aussi de déconstruire cette image négative et erronée de l'alternance. Non, ce n'est pas une filière de relégation.
  • Réponse du 05/01/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    Les résultats de l’enquête SNI ont montré, d’une part, qu’il existe un véritable potentiel d’entreprises qui seraient intéressées à s’investir dans l’alternance moyennant, notamment, une meilleure information et une simplification du paysage et, d’autre part, que le facteur essentiel et incontournable pour la réussite de la formation en alternance, c’est la motivation du jeune avant même son niveau de compétences.

    En réponse au 1er constat et pour augmenter le nombre d’entreprises partenaires de la formation en alternance, plusieurs mesures ont été prises. Tout d’abord, l’IFAPME met actuellement en place des actions de relance des entreprises qui ont demandé des informations complémentaires sur le dispositif d’alternance dans le cadre de cette enquête SNI.

    Par ailleurs, afin de renforcer le partenariat avec les secteurs professionnels, en particulier les fonds sectoriels, et augmenter encore la qualité de l’encadrement du jeune en entreprise, l’engagement, par les secteurs professionnels, de coaches sectoriels a également été prévu dans le décret alternance, voté le 20 juillet dernier.

    Ainsi, les coaches sectoriels, qui travaillent désormais en étroite collaboration avec les référents IFAPME et ceux des CEFA se voient affecter les 3 missions principales suivantes :
    * Instruire les dossiers de demande d’agréments des entreprises ;
    * Conseiller et soutenir les entreprises partenaires de la formation en alternance ;
    * Promouvoir l’alternance et la conclusion de nouveaux contrats auprès des entreprises du/des secteur(s) qu’ils couvrent.

    Les coaches sectoriels ont en effet parmi leurs missions, celle de « booster » l’alternance en décrochant de nouvelles places de stages pour les jeunes inscrits dans les CEFA ou à l’IFAPME et qui peinent à conclure un contrat d’alternance dans des entreprises qui, à ce jour, ne prennent pas encore ou ne prennent plus de jeunes en alternance.

    Pour inciter les entreprises à ouvrir des places de stage en alternance, le décret du 20 juillet 2016 relatif aux incitants financiers à la formation en alternance prévoit également une prime de 750euros octroyée à tout indépendant qui conclut un 1er contrat d’alternance avec un apprenant. Cette prime vise notamment à couvrir les frais liés aux démarches administratives (affiliation à un secrétariat social, visite médicale, assurance, …).

    De plus, l’entreprise qui forme un jeune sous contrat d’alternance d’une durée supérieure à 270 jours (9 mois) bénéficiera d’une prime de 750euros. L’entreprise en bénéficie à l’issue de la première année de formation moyennant l’encadrement d’un jeune par un tuteur « agréé » (formé ou disposant d’un titre de compétence) et la réussite par l’apprenant de son année.

    J’ai initié toutes ces actions concertées avec les partenaires sociaux et les acteurs de l’alternance afin d’augmenter le nombre de places d’alternance de qualité, comme annoncé dans le cadre de la mesure « I.1. Booster l'alternance comme dispositif permettant l'accès au marché du travail ou le retour à l'emploi » de l’axe I du Plan Marshall 4.0.

    L’alternance doit être identifiée comme une filière de référence pour une insertion professionnelle de qualité.

    Pour ce faire, il est nécessaire de développer, en collaboration avec la Fédération Wallonie-Bruxelles et la COCOF, une dynamique transversale afin de lever les principaux verrous au développement de cette filière. Outre ce qui a été évoqué ci-avant, les actions de cette mesure concernent, entre autres :
    * Le développement d’une plate-forme permettant de visibiliser l’offre et la demande de places de formation en entreprise et d’en faciliter la gestion (plate-forme OFFA) ;
    * La formation de tuteurs dans l’objectif d’augmenter encore la qualité de l’encadrement du jeune en entreprise ;
    * Le développement d’expériences pilotes afin de généraliser la délivrance d'une certification équivalente à celle délivrée par l'enseignement ;
    * La mise en place de parcours de formation en alternance avec l’enseignement supérieur.

    Dès l’entame de cette législature, j’ai, comme on peut le constater, accordé une priorité à mettre en place les outils et les incitants visant à soutenir une alternance de qualité et à convaincre un maximum d’entreprises d’entrer dans cette dynamique Win Win.