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La production 2016 de pommes de terre

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 86 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 14/11/2016
    • de PREVOT Patrick
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Alors que la campagne 2016 de pommes de terre se termine tout doucement, on sait déjà que la situation est critique. La Filière wallonne de la pomme de terre (FIWAP) a d'ailleurs lancé un cri d'alerte sur la situation inédite et très préoccupante à laquelle est actuellement confrontée le secteur de la pomme de terre.

    Des rendements en forte baisse ont été annoncés. Selon une estimation datant de la mi-octobre, la production belge est attendue en baisse de 16 % par rapport à l'année dernière, et à 6 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

    Quel premier bilan Monsieur le Ministre peut-il déjà tirer de cette campagne 2016 ?

    Monsieur le Ministre confirme-t-il les chiffres cités dans le développement ? Cette estimation est-elle proche de la réalité ?

    En termes de rendements, y a-t-il des variétés plus touchées que d'autres ? Quelles sont-elles ?

    Y a-t-il également des régions plus touchées par cette situation critique ? Si oui, Monsieur le Ministre peut-il dire dans quelles régions la situation a-t-elle été la plus préoccupante ? Ces baisses de rendement auront-elles un impact financier pour les agriculteurs ? Dans l'affirmative, des aides sont-elles envisagées ? Quelles seront-elles ?
  • Réponse du 16/11/2016
    • de COLLIN René

    L’année 2016 a été caractérisée par un printemps humide, perturbant la préparation des sols et des pluies fortes en juin, noyant des parcelles et limitant le développement racinaire. Cette situation a rendu les cultures de pommes de terre plus sensibles à la sécheresse qui a sévi de la mi-août à la mi-octobre. De plus, cette sécheresse a rendu la récolte pratiquement impossible sans irrigation ou arrosage, jusque mi-octobre. En effet, des mottes de terre, buttes durcies par le sec, blessaient les tubercules lors de l’arrachage. À ce jour, les arrachages ne sont pas encore terminés, particulièrement dans quelques sous-régions trop sèches (certaines zones de Hesbaye) ou trop humides (certaines parties du Condroz)…

    Comme chez nos voisins néerlandais et français, les rendements bruts des principales variétés sont annoncés en forte baisse. En Belgique, on estime la perte de rendement à 16 % par rapport à l’an dernier et par rapport à la moyenne des 5 dernières années. Compte tenu de la hausse des surfaces, la production belge est attendue en baisse de 6 % (si tout est récolté). Seules les variétés (mi-)hâtives ont des rendements similaires à la moyenne des 5 dernières années. Cependant, la différence entre production brute et production nette sera également plus importante, suite à une série de problèmes de qualité des tubercules. En effet, cette récolte se caractérise par des teneurs en matière sèche exceptionnellement élevées, une sensibilité élevée aux coups et aux crevasses et une proportion importante de tubercules verts, suite à l’effondrement des buttes en cours de croissance. Cependant, la qualité de « fritabilité » est excellente pour toutes les variétés de conservation.

    Belgapom évoque un marché ferme sur lequel l'offre est inférieure à la demande et le prix se maintient (17,5 euros/100kg, toutes variétés confondues). Néanmoins, les producteurs qui ont contracté sur des marchés à terme pourraient être pénalisés à cause de rendements insuffisants et/ou de problèmes de qualité. La pression du mildiou qui a été forte cette année a entraîné une augmentation des coûts pour le poste phytosanitaire.

    Il est trop tôt pour statuer sur l’évolution du revenu du secteur, la Belgique étant au cœur de la zone européenne de production, avec un marché particulièrement ouvert. L’évolution de celui-ci sera déterminante.