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La fermeture des agences ING et Crelan

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 75 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 14/11/2016
    • de LAMBELIN Anne
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Le 3 octobre, le groupe ING annonçait qu'il allait drastiquement réduire le nombre de ses agences en Belgique. Suite à cette décision, ce sont 985 équivalents temps plein qui pourraient disparaître du réseau d'ING non seulement via les fermetures d'agences, mais surtout via les bureaux qui basculeront en statut d'indépendant.

    Le 25 octobre 2016, le journal Le Soir a pu se procurer un document révélant les différentes fermetures. Le moins que l'on puisse dire est que ce dernier montre un grand déséquilibre entre les différentes régions. Ainsi, 31 agences sur 232 seront supprimées en Wallonie alors que la Flandre, elle, verra une augmentation de l'implantation d'ING sur son territoire, le nombre d'agences passant de 375 à 391.

    Cette disparité choquante tend à montrer l'inégalité de traitement de la banque entre les francophones et les néerlandophones de Belgique.

    Au même moment, on apprend également le nouveau plan de restructuration de la banque Crelan qui vise la suppression de 160 équivalents temps plein en quatre ans dont 88 mises à la pension.

    Monsieur le Ministre a-t-il eu accès au document d'ING révélant les différentes fermetures ? Pourrait-il confirmer ou infirmer cette information et faire un point général sur ce dossier ?

    Concernant la banque Crelan, Monsieur le Ministre est-il en possession de davantage d'informations ?
  • Réponse du 18/11/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Les situations d’ING et de Crelan sont différentes, même si elles ont toutes les deux comme conséquence malheureuse une diminution de l’emploi.

    D’emblée, le Ministre de l’Économie n’a pas accès à des informations « privilégiées ». En ce qui concerne ING plus spécifiquement, la primauté des informations relatives à une réorganisation est réservée au conseil d’entreprise, comme le stipule la Loi Renault.

    Pour commencer, la situation d’ING n’est pas aussi simple que ce que l’on pourrait croire, notamment en ce qui concerne l’emploi et le nombre d’agences qui resteraient en Wallonie par rapport à la Flandre, quand on regarde la situation dans son ensemble.

    En effet, 600 agences sur les 1.250 que compte actuellement le réseau ING (ING et Record Bank) sont vouées à disparaître, selon les intentions d’ING. ING Belgique compte actuellement 709 agences, dont 458 statutaires et 251 indépendantes. Les 536 agences indépendantes de Record Bank vont également se fondre dans la nouvelle offre en agences de la banque, puisque la volonté d’ING est d’arriver à 650 agences après sa transformation, en ayant intégré l’ensemble de ses agences Record Bank.

    Or, c’est en Flandre que se trouvent plus de 80 % des agences Record Bank (près de 440 sur les 536).

    Malgré la diminution annoncée de 30 agences ING en Wallonie, et l’augmentation d’une quinzaine en Flandre, en tenant compte de l’intégration des 536 agences Record Bank (dont 440 sont en Flandre), dans le réseau ING, on se rend compte qu’en réalité, c’est surtout la Flandre qui est la plus touchée par les intentions annoncées par ING.

    Cette analyse est basée sur des intentions énoncées par ING, que nous sommes encore dans la première phase de la loi Renault, et que rien n’a été encore formellement décidé par ING.

    En ce qui concerne le dossier ING dans son ensemble, le cabinet du Ministre de l’Économie a participé à une task force ce 18 octobre à l’initiative du Premier Ministre, ou étaient également présents la Flandre, Bruxelles, ainsi que l’ensemble des représentants syndicaux impliqués.

    Cette task force fut l’occasion d’entendre les syndicats à plusieurs égards : impression que la numérisation n’est qu’une excuse pour une restructuration visant à améliorer le rendement des fonds propres, absence de vision claire sur ce que sera la banque après la transformation, crainte sur la charge de travail pour le personnel restant et sur la continuité des activités.

    Les initiatives suivantes ont été décidées à la fin de cette task force :
    * Une analyse de la pyramide des âges sera réalisée afin d’essayer d’atténuer l’impact des pertes d’emploi au moyen de prépensions.
    * À l’instar de ce qui avait été fait pour Caterpillar, une rencontre avec le CEO du groupe ING, Ralph Hamers, sera organisée avec le cabinet du Premier Ministre, les Ministres fédéraux fonctionnels liés à la situation, ainsi que les Ministres régionaux.
    * Les syndicats seront soutenus dans leur négociation avec ING, notamment à travers la mise à disposition d’expertise technique dans les discussions sur les raisons mises en avant par ING pour cette restructuration.
    * La BNB et la FSMA seront impliquées afin de s’assurer que la réorganisation annoncée ne mette pas à mal la continuité de l’activité d’ING.
    * Une réflexion à plus long terme sera faite avec le secteur bancaire et de l’assurance sur les évolutions et tendances auxquelles ils font face, pour analyser les impacts sur le personnel.

    Une prochaine task force est prévue dans le courant du mois de novembre pour suivre la situation.

    Parallèlement à cela, une rencontre est en préparation avec la direction Belge d’ING afin de faire le point sur ce dossier.

    En ce qui concerne Crelan, l’information dont je dispose actuellement fait état d’une réduction de 160 emplois, sur une période de 4 ans, dont 88 mises à la pension.

    La banque compte aussi sur des départs naturels, de la mobilité interne, des aménagements de fin de carrière et l’externalisation de certaines activités pour réduire un maximum les licenciements secs et ne passer par des licenciements collectifs.

    Par ailleurs, 250 personnes seraient embauchées dans le réseau indépendant de Crelan afin de développer l’activité.
    Le Ministre de l’Économie n’a eu aucun contact avec la direction ou les syndicats suite ou avant l’annonce, mais il reste convaincu que la situation de Crelan sera également abordée durant la prochaine task force ING, les interlocuteurs autour de la table étant sensiblement les mêmes.

    Si la situation l’exigeait, comme dans tout dossier de ce type, le Ministre de l’Économie se tient évidemment à disposition des représentants des travailleurs, s’ils le souhaitent.