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Le soutien wallon aux initiatives d’aide alimentaire

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 212 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 14/11/2016
    • de DESQUESNES François
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le 20 octobre dernier, le Gouvernement wallon approuvait en 1ère lecture l’avant-projet de décret insérant certaines dispositions du CWASS relatives à l’aide alimentaire.
    De nombreuses épiceries sociales et restaurants sociaux existent déjà sur notre territoire, et il était en effet temps pour les pouvoirs publics wallons de reconnaître et de soutenir toutes ces initiatives, lesquelles s’avèrent essentielles à la cohésion sociale sur notre territoire.

    Il faut saluer le travail de ces pouvoirs organisateurs (CPAS, Croix-Rouge et secteur associatif). Beaucoup de ces petites structures mettent l’accent sur l’accueil et l’accompagnement social des bénéficiaires à travers différentes actions (développement de projets à caractère préventif qui favorisent le non-assistanat, restauration de la dignité des familles bénéficiaires et de leur capacité de choix, mise à disposition d’un lieu d’accueil et d’accompagnement adapté).

    Ils ont un besoin important en matière de soutien de leurs projets, et une meilleure concertation entre ces différentes structures s’avérerait nécessaire pour améliorer l’accueil, améliorer la qualité des produits distribués, et aussi rechercher des solutions pour augmenter les moyens et rationaliser l’usage qui est fait des moyens existants…
    Monsieur le Ministre peut-il dès lors nous présenter aujourd’hui les grandes lignes de sa réforme en la matière, ainsi que les objectifs qu'il poursuit dans le cadre de son futur projet de décret ?

    L’avant-projet a-t-il fait l’objet de concertations avec les acteurs de terrain ?

    Les besoins de ces derniers seront-ils rencontrés dans son nouveau décret ?

    En ce qui concerne la programmation, peut-il me préciser les critères qui seront pris en compte pour celle-ci, m’assurer que l’ensemble du territoire sera bien couvert par ce type de structures, et que celles-ci seront réparties de manière homogène ?

    Enfin, quel sera l’impact budgétaire de ces nouvelles mesures pour la Région wallonne ?
  • Réponse du 28/11/2016
    • de PREVOT Maxime

    Effectivement, j’ai déposé en première lecture au Gouvernement wallon qui l’a validé le 20 octobre dernier, un avant-projet de Décret visant à pérenniser l’action des épiceries sociales et des restaurants sociaux auprès des personnes en situation de précarité.

    Il est important au travers de l’action sociale de parvenir à entrainer les personnes en situation d’exclusion dans une dynamique de responsabilité. La possibilité de gérer soi-même ses achats dans une épicerie sociale est un élément essentiel de cette dynamique. Il en va de même pour les restaurants sociaux où une participation réduite est demandée pour un repas.

    Il s’agit de la mission principale des épiceries et restaurants sociaux. Un grand nombre de ces structures mettent dès lors l’accent sur l’accueil et l’accompagnement social des bénéficiaires à travers les actions suivantes.

    Par ailleurs, en ce qui concerne la concertation de l’aide alimentaire, elle permettra :
    - d’améliorer l’accueil et l’accompagnement social des bénéficiaires ;
    - d’améliorer la qualité des produits distribués ;
    - de rechercher des solutions pour augmenter les moyens à disposition des associations ;
    - de rationaliser l’usage qui est fait des moyens existants.

    Cet avant-projet s’inscrit dans le cadre du Plan wallon de lutte contre la pauvreté élaboré à l’initiative et sous la coordination du Ministre-Président et notamment via l’axe 2 qui concerne l’alimentation.

    L’avant-projet se base sur les principes suivants :
    * l’agrément comme Épicerie sociale ou comme Restaurant social n’est pas exclusif d’un autre agrément ;
    * l’accès aux épiceries sociales et aux restaurants sociaux n’est pas limité à une population définie, mais s’adresse prioritairement au public en situation de précarité ;
    * une réelle collaboration doit exister entre d’une part, les épiceries sociales ou restaurants sociaux et, d’autre part, les CPAS ou d’autres services sociaux via des conventions ;
    * des conventions peuvent également être passées avec les plateformes d’achat solidaires.
    * la gestion de l’accueil des personnes sera renforcée soit via des formations soit via des intervisions du personnel bénévole ;
    * une programmation territoriale prévoit un nombre d’agréments par Province. Les subventions seront octroyées à titre d’intervention dans les frais liés aux missions d’accompagnement social (ex. frais de personnel et de formation ou d’intervisions).

    Les moyens dévolus en 2017 aux épiceries sociales, aux restaurants sociaux et à la concertation seront portés à 935.000 euros sur base annuelle. Ce budget conséquent pérennisera les activités des structures sur le long terme tout en améliorant l’accompagnement social des plus fragilisés de nos concitoyens.

    En termes de concertation, mon Cabinet a rencontré divers acteurs de terrain, notamment la Croix-Rouge, la Fédération des services sociaux et la Fédération des restos du cœur. Leurs avis ont été entendus dans l’élaboration du texte. Je ne manquerai d’ailleurs pas de les rencontrer dans la préparation des textes réglementaires afin d’assurer au mieux la pérennité de ces secteurs.

    Par ailleurs, la Commission wallonne de l’Action sociale doit également donner son avis avant le passage en 2e lecture de l’avant-projet.