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Les producteurs du Groupe Lactalis

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 98 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 21/11/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    172 producteurs belges vendent leur lait à Lactalis Belgique.

    Les agriculteurs belges souhaitent que le prix qui leur est payé au litre (24,5 cents actuellement mais inférieur aux coûts de production) soit aligné sur celui payé aux producteurs français de Lactalis (29 cents).

    Si les 172 agriculteurs n’obtiennent pas gain de cause, ils pourraient mener des actions. Ils annoncent qu’ils trouveront un autre acheteur.

    Monsieur le Ministre est-il au courant des négociations et, éventuellement, y est-il impliqué ? A-t-il des moyens pour appuyer les demandes des producteurs, quitte à les accompagner s’ils changent d’acheteur ?
  • Réponse du 08/12/2016
    • de COLLIN René

    Les agriculteurs belges exigent, auprès de Lactalis Belgique, les mêmes conditions que celles qui ont été négociées fin août par les producteurs français, c'est-à-dire une tonne de lait payée 290 euros en moyenne pour les cinq derniers mois de l’année, ce qui porte à 275 euros le prix moyen, sur l’année 2016.

    Lactalis, important acteur laitier privé, développe en France une politique de prix unique. Les éleveurs et les industriels sont liés par des contrats de livraison. Toute comparaison est donc difficile.

    De plus, les législations régulent les éléments du prix. En Belgique, la législation prévoit un paiement par kilogramme de matière grasse et de matière protéique. Ce qui implique, pour des laits riches comme les nôtres, de fortes différences entre le prix standard (prix de base) et le prix réellement payé. Alors qu’en France, ces différences sont faibles.

    En conséquence, l'évolution du prix du lait mois par mois n'est pas le même en France, qu'en Belgique, en Allemagne ou aux Pays-Bas. En outre, un décalage temporel dans l’évolution des prix est souvent constaté entre la France et ses voisins. Il est donc difficile de comparer. Toutefois, en principe, les groupes internationaux s'adaptent aux marchés nationaux avec leurs spécificités nationales.

    Je reste bien évidemment à l’écoute des difficultés des producteurs laitiers et suis totalement disposé à les soutenir dans leur démarche. Néanmoins, sous peine de condamnation par l’Union européenne (UE) pour distorsion de concurrence et/ou aide d’État illégale, je ne peux pas intervenir directement sur les accords passés avec le transformateur concernant les volumes de production et le prix du lait. J’ajouterai que la nouvelle règlementation européenne a donné plus de moyens aux producteurs et opérateurs pour renforcer leur position dans le cadre de négociation. L’arrêté relatif à l’octroi de l’aide au démarrage pour les groupements et organisations de producteurs dans le secteur agricole adopté, à mon initiative, par le Gouvernement wallon le 27 octobre 2016 poursuit précisément les mêmes objectifs et prévoit un soutien financier qui peut atteindre 100 000 euros par an pour couvrir les coûts liés à la constitution de groupements de producteurs.