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Les résidus de pesticides dans l'alimentation

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 99 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 22/11/2016
    • de KILIC Serdar
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    À la mi-octobre, le Huffington Post révélait que certains mueslis, céréales à la mode pour les petits déjeuners contenaient des résidus de pesticides dans des proportions significatives.

    Ce n'est pas la première révélation du genre, que ce soit dans les pâtes ou les légumes, plusieurs enquêtes ont démontré des traces significatives de pesticides.

    En tant que ministre en charge de l'Agriculture, comment Monsieur le Ministre analyse-t-il cette situation ? N'est-elle pas de nature à nuire à la santé, à l'environnement et à l'image du monde agricole? Estime-t-il que les diverses mesures visant à réduire l'utilisation de produits phytosanitaires soient assez efficaces ?
  • Réponse du 08/12/2016
    • de COLLIN René

    La question posée concerne la sécurité de la chaîne alimentaire, compétence restée explicitement fédérale lors de la régionalisation de l’Agriculture en 2002, et plus particulièrement le SPF Santé et l’Agence Fédérale de la Sécurité de la Chaîne Alimentaire (AFSCA).

    J'invite donc l'honorable membre à interroger mon collègue du fédéral en charge de la tutelle de l’AFSCA. Je puis lui assurer que cette dernière pratique un échantillonnage important en nombre de denrées alimentaires pour y dépister toute une série de contaminants dont des pesticides perturbateurs endocriniens ou non, des hormones, des polychlorobiphényles (PCB), des métaux lourds, de la radioactivité, des mycotoxines, etc.

    Ainsi pas moins de 3799 échantillons de fruits et légumes ont été analysés pour les pesticides en 2015 et 97,7 % des échantillons étaient conformes !

    En ce qui concerne l’étude qu'il cite, c’est l’Association Générations futures qui l’a publiée le 11 octobre 2016. Elle visait la présence de résidus de pesticides potentiellement perturbateurs endocriniens dans des mélanges de céréales et de fruits secs type muesli. L'étude portait sur quinze échantillons issus de l'agriculture conventionnelle, tous concernés par les résidus, et sur cinq échantillons de muesli bio, tous trouvés exempts de ces mêmes résidus.

    Les médias n’ont retenu que des faits alarmistes en passant sous silence des éléments contenus dans l’étude et que l’association Générations futures n’a d’ailleurs pas caché. Ainsi « Aucune Dose journalière admissible (DJA) n’apparaît pouvoir être dépassée pour les résidus retrouvés dans les échantillons analysés, et ce pour une consommation de 50 à 100 g par jour de produit » est-il précisé. En effet, les produits détectés sont autorisés, dans des limites d'emploi bien définies. Les résultats de Générations futures suggèrent qu'elles ont été respectées et qu’il faudrait manger, même pour le produit trouvé en quantité la plus élevée, plusieurs dizaines de bols de céréales avant d’atteindre la DJA.

    D’autre part, l’association, Générations futures a dans son objet social mission de promouvoir l’agriculture biologique et elle est soutenue, et ne s’en cache pas, par des entreprises de la filière agrobiologique : Biocoop, Bjorg, Bonneterre, Léa Nature, Ecocert. Une telle étude relayée de cette manière peut nuire à l’image de notre agriculture !

    Ma politique est de promouvoir une agriculture de qualité sans mettre en opposition le bio et le conventionnel. Je soutiens un encadrement technique qui vise à réduire les intrants en mettant en œuvre la lutte intégrée et raisonnée contre les parasites des cultures. Je développe une politique de promotion d’une qualité différenciée qui met en œuvre des productions durables dans des entreprises familiales, notamment celles qui pratiquent l’agriculture biologique.